Connectez-vous

Israël bombarde massivement Gaza, quatre Palestiniens tués

Vendredi 20 Juillet 2018

Quatre Palestiniens dont trois "combattants" du mouvement islamiste Hamas ont été tués vendredi par l'armée israélienne qui a mené des bombardements intenses dans cette enclave palestinienne en réponse, selon elle, à des "tirs" contre ses soldats près de la frontière.

Cet accès de fièvre survient au moment où de nouvelles manifestations ont eu lieu à la barrière de sécurité séparant Israël de Gaza pour protester contre le blocus imposé par l'Etat hébreu à ce territoire palestinien contrôlé par le Hamas.

Des avions et des chars ont bombardé des "cibles militaires dans toute la bande Gaza" en réponse à des "tirs" visant des troupes israéliennes près de la frontière, a indiqué l'armée israélienne.

Le ministère de la Santé à Gaza a indiqué que deux Palestiniens ont été tués par les troupes israéliennes près de Khan Younes dans le sud de la bande de Gaza. Des sources sécuritaires ont précisé qu'ils sont morts dans une attaque contre un poste d'observation du Hamas.

Un troisième Palestinien a été tué par les forces israéliennes à Rafah, également dans le sud de la bande de Gaza, a ajouté le ministère.

La branche militaire du Hamas a indiqué dans un communiqué que ces trois Palestiniens étaient des "combattants" membres de cette organisation.

Un quatrième Palestinien a été tué par des soldats israéliens près de la zone frontalière à l'est de la ville de Gaza, selon le ministère de la Santé gazaoui.

Des tirs contre les soldats israéliens ont eu lieu lors de "violentes émeutes le long de la clôture de sécurité", qui marque la frontière entre Israël et la bande de Gaza, a affirmé l'armée.

Depuis le 30 mars, des Palestiniens manifestent régulièrement dans le secteur frontalier pour dénoncer le blocus israélien imposé à Gaza et exiger le retour des réfugiés palestiniens chassés ou qui ont fui de leurs terres en 1948 lors de la création de l'Etat d'Israël.

Au moins 149 Palestiniens ont été tués par l’armée israélienne et plus de 4.000 blessés par balles depuis cette date. Aucun Israélien n'a été tué.

Mais Israël s'irrite particulièrement ces derniers temps des cerfs-volants et ballons incendiaires lancés par certains protestataires depuis Gaza qui ont mis le feu, selon lui, à plus de 2.600 hectares sur le territoire israélien, selon l'Etat hébreu. Ces derniers jours, l'armée israélienne a ouvert le feu en direction de groupes lançant de tels engins.

- Menaces de guerre -

Le week-end dernier, Israël et le Hamas avaient connu leur plus importante confrontation depuis la guerre qui les a opposés en 2014.

Le ministre israélien de la Défense Avigdor Lieberman a multiplié ces derniers jours les menaces d'une opération de grande envergure dans la bande de Gaza si le Hamas ne mettait pas fin au lancement de cerf-volants ou de ballons incendiaires.

Israël et le Hamas se sont affrontés lors de trois guerres depuis 2008 qui ont ravagé cette enclave qui vit aujourd'hui une sévère crise humanitaire.

Les télévisions israéliennes ont diffusé cette semaine des images de manœuvres de l'armée s'entraînant pour une incursion terrestre dans la bande de Gaza. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a également effectué une tournée d'inspection cette semaine dans la région frontalière pour la première fois depuis le début des affrontements.

Des membres du gouvernement tels le ministre de l'Education Naftali Bennett et le ministre de la Sécurité intérieure Gilad Erdan ont préconisé d'attaquer systématiquement les lanceurs de cerf-volants en les considérant comme des "terroristes".

- Blocus renforcé -

En réponse à ces cerfs-volants et ballons enflammés, Israël a encore renforcé cette semaine le blocus sur la bande de Gaza.

Le ministère de la Défense israélien a suspendu jusqu'à dimanche les livraisons de fioul et de gaz via Kerem Shalom, le seul point de passage de marchandises entre Israël et ce territoire palestinien.

La semaine dernière, Israël avait déjà annoncé la fermeture de ce point de passage pour nombre de marchandises, le Hamas qui contrôle l'enclave palestinienne dénonçant un "crime contre l'humanité".

Israël a aussi réduit la zone maritime ouverte aux pêcheurs de Gaza.

Depuis plus de dix ans, la bande de Gaza, coincée entre Israël, l'Egypte et la Méditerranée, est soumise à un strict blocus terrestre, maritime et aérien imposé par Israël.

Le renforcement de ce blocus intensifie la pression sur le Hamas dans un territoire où quelque 80% des deux millions d'habitants sont tributaires d'une aide, selon la Banque mondiale.
Nombre de lectures : 99 fois











Inscription à la newsletter