Au matin du 8ème jour des bombardements d’Israël sur Gaza le bilan humain est catastrophique : plus de 2250 morts palestiniens, dont plus de 724 enfants décomptées dans le dernier bilan des autorités locales palestiniennes. Le nombre de déplacé.e.s a atteint et dépassé les 423 000, dont plus de 270 000 ont dû trouver refuge dans des bâtiments de l’UNRWA, où un accès à de la nourriture, de l’eau, des soins et du soutien a pu leur être garanti, indique le dernier communiqué en date de l’UNRWA.
Alors que Gaza est toujours soumise au blocus total israélien privant les Gazaoui.e.s d’eau, d’électricité, de nourriture et pétrole, ce vendredi matin à l’aube, Israël a ordonné via un communiqué l’évacuation de tous.tes les civil.e.s gazaoui.e.s – soit plus de 1,1 million de personnes, soit la moitié de la population de la bande de Gaza – vers le sud du territoire, dans les prochaines 24 heures « pour leur propre sécurité et protection ». Le communiqué ordonne aux gazaoui.e.s de quitter leurs domiciles pour se rendre au sud du cours d’eau de Wadi Gaza, et leur indique qu’ils.elles « ne seront autorisé.e.s à retourner dans la ville de Gaza que lorsqu’une autre annonce le permettant sera faite. »
Un déplacement de masse d’une telle ampleur en 24 heures est inimaginable et ne laisse aucun doute sur les catastrophes humaines supplémentaires qu’il engendrera, c’est une sentence de mort que les forces israéliennes viennent d’envoyer par ce communiqué à toute la population de Gaza.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) et des représentant.e.s des Nations Unies ont demandé à Israël d’annuler son ordre d’évacuation, estimant que le fait de forcer des patient.e.s vulnérables à évacuer les hôpitaux de Gaza équivalait à une « condamnation à mort » .
Alors qu’Israël annonce son plan de vider Gaza des Gazaoui.e.s et de finalement orchestrer le nettoyage ethnique de la bande, le reste du monde regarde en silence.
Après la terreur provoquée par l’annonce, des habitant.e.s de Gaza ont commencé à partir, à quitter leurs domiciles en direction du sud, pour une durée indéterminée et sans savoir vraiment où aller. D’autres refusent de céder et de partir sous la pression israélienne, une nouvelle fois.
Dans le silence assourdissant de nos représentant.e.s quant aux massacres de civil.e.s à Gaza depuis samedi dernier, des organisations tentent de faire entendre la détresse gazaouie à travers des appels à la solidarité internationale et à des cessez-le-feu.
Al-Haq lance un appel urgent aux procédures spéciales de l’ONU et à la Commission d’Enquête sur la guerre totale menée par Israël contre la population civile de Gaza, urgeant les personnes décisionnaires à organiser une session d’urgence afin d’imposer un cessez-le-feu et d’assurer la protection des civils et contraindre Israël, la puissance occupante, à autoriser l’aide humanitaire d’urgence.
La FIDH, Médecins Sans Frontières et l’UNRWA -entre autres- appellent également à la protection accrue des civil.e.s gazaoui.e.s et à la désescalade de la violence dans le bande de Gaza.
Nous appelons tous les gouvernements européens à demander une session d’urgence de l’ONU pour exiger l’arrêt complet du massacre à venir à Gaza et pour s’assurer que les conventions des Nations Unies soient pleinement appliquées, afin d’empêcher l’orchestration de davantage de crimes de guerres et protéger les civil.e.s gazaoui.e.s de la violence israélienne.
[AGENCE MEDIA PALESTINE]