Des milliers de Romains ont rendu hommage dimanche au carabinier tué à Rome vendredi. Des zones d'ombre persistent dans l'enquête sur le meurtre et une photo de l'un des suspects américains menotté et les yeux bandés pendant son interrogatoire fait polémique.
Samedi soir, une juge a validé l'arrestation de deux touristes américains de 19 ans, pour les chefs de meurtre aggravé et de tentative d'extorsion.
Selon les carabiniers, l'un des deux a avoué être l'auteur des coups de couteau ayant tué Mario Rega Cerciello, un carabinier de 35 ans qui revenait tout juste de lune de miel, dans la nuit de jeudi à vendredi dans un quartier cossu proche du Vatican.
Fleurs à la main, des milliers de personnes, selon un photographe de l'AFP, ont défilé dimanche dans la chapelle ardente dressée à Rome. Les funérailles sont prévues lundi midi dans la commune natale du carabinier au pied du Vésuve, en présence des deux chefs politiques du gouvernement, Matteo Salvini et Luigi Di Maio.
Aspirine au lieu de cocaïne
Selon les premiers éléments de l'enquête, les deux jeunes Américains avaient pris le sac d'un dealer qui leur avait vendu de l'aspirine pour de la cocaïne et réclamaient 100 euros pour le lui rendre. Mais ce dernier a prévenu les forces de l'ordre et ce sont les gendarmes qui se sont rendus, en civil, au rendez-vous fixé pour l'échange.
Celui qui a reconnu avoir porté les coups de couteau a expliqué avoir cru qu'il s'agissait d'amis du dealer et avoir paniqué. Le couteau a été retrouvé dissimulé dans la chambre d'un hôtel quatre étoiles où les deux jeunes originaires de San Francisco séjournaient non loin de là.
Mais les médias insistaient dimanche sur les zones d'ombre: pourquoi ces riches touristes ont-ils pris un tel risque pour 100 euros ? Pourquoi le dealer a-t-il prévenu la police ? Dans l'enregistrement de l'appel rendu public dimanche après-midi, il explique avoir tous ses papiers dans le sac. Pourquoi les carabiniers sont-ils allés au rendez-vous en civil, et pourquoi n'ont-ils pas sorti leur arme ?
Parallèlement, une enquête interne a été ouverte après la publication d'une photo où l'un des deux Américains apparaît tête baissée, menotté et les yeux bandés, pendant son interrogatoire.
Selon les médias, le carabinier qui lui a mis le bandeau sera muté. Il a expliqué avoir agi ainsi pour empêcher le jeune homme d'apercevoir des éléments sensibles de l'enquête sur les écrans du bureau.
Inquiétudes d'Amnesty
Amnesty International a exprimé son inquiétude et le président de l'union des avocats pénalistes, Me Giandomenico Caiazza, a assuré qu'un tel traitement pouvait justifier d'exclure l'interrogatoire du dossier.
Et M. Salvini a relancé la polémique en diffusant lui-même la photo sur les réseaux sociaux et en assurant: «L'unique victime est un homme, un fils, un mari, un carabinier, un serviteur de la patrie !»
Après le malaise provoqué par un déferlement xénophobe pendant le laps de temps où les suspects ont été décrits comme maghrébins à la suite du signalement du dealer et du carabinier indemne, le fait que des Américains soient impliqués réveille aussi des mauvais souvenirs en Italie.
Les médias citent ainsi l'interminable feuilleton judiciaire autour d'Amanda Knox, condamnée puis acquittés après le meurtre de sa colocataire en 2007 à Pérouse (centre), ou l'absence de coupables après le drame du Cermis (nord), quand un avion militaire américain a tranché le câble d'un funiculaire, provoquant la mort de 20 personnes en 1998. (ats/nxp)
Samedi soir, une juge a validé l'arrestation de deux touristes américains de 19 ans, pour les chefs de meurtre aggravé et de tentative d'extorsion.
Selon les carabiniers, l'un des deux a avoué être l'auteur des coups de couteau ayant tué Mario Rega Cerciello, un carabinier de 35 ans qui revenait tout juste de lune de miel, dans la nuit de jeudi à vendredi dans un quartier cossu proche du Vatican.
Fleurs à la main, des milliers de personnes, selon un photographe de l'AFP, ont défilé dimanche dans la chapelle ardente dressée à Rome. Les funérailles sont prévues lundi midi dans la commune natale du carabinier au pied du Vésuve, en présence des deux chefs politiques du gouvernement, Matteo Salvini et Luigi Di Maio.
Aspirine au lieu de cocaïne
Selon les premiers éléments de l'enquête, les deux jeunes Américains avaient pris le sac d'un dealer qui leur avait vendu de l'aspirine pour de la cocaïne et réclamaient 100 euros pour le lui rendre. Mais ce dernier a prévenu les forces de l'ordre et ce sont les gendarmes qui se sont rendus, en civil, au rendez-vous fixé pour l'échange.
Celui qui a reconnu avoir porté les coups de couteau a expliqué avoir cru qu'il s'agissait d'amis du dealer et avoir paniqué. Le couteau a été retrouvé dissimulé dans la chambre d'un hôtel quatre étoiles où les deux jeunes originaires de San Francisco séjournaient non loin de là.
Mais les médias insistaient dimanche sur les zones d'ombre: pourquoi ces riches touristes ont-ils pris un tel risque pour 100 euros ? Pourquoi le dealer a-t-il prévenu la police ? Dans l'enregistrement de l'appel rendu public dimanche après-midi, il explique avoir tous ses papiers dans le sac. Pourquoi les carabiniers sont-ils allés au rendez-vous en civil, et pourquoi n'ont-ils pas sorti leur arme ?
Parallèlement, une enquête interne a été ouverte après la publication d'une photo où l'un des deux Américains apparaît tête baissée, menotté et les yeux bandés, pendant son interrogatoire.
Selon les médias, le carabinier qui lui a mis le bandeau sera muté. Il a expliqué avoir agi ainsi pour empêcher le jeune homme d'apercevoir des éléments sensibles de l'enquête sur les écrans du bureau.
Inquiétudes d'Amnesty
Amnesty International a exprimé son inquiétude et le président de l'union des avocats pénalistes, Me Giandomenico Caiazza, a assuré qu'un tel traitement pouvait justifier d'exclure l'interrogatoire du dossier.
Et M. Salvini a relancé la polémique en diffusant lui-même la photo sur les réseaux sociaux et en assurant: «L'unique victime est un homme, un fils, un mari, un carabinier, un serviteur de la patrie !»
Après le malaise provoqué par un déferlement xénophobe pendant le laps de temps où les suspects ont été décrits comme maghrébins à la suite du signalement du dealer et du carabinier indemne, le fait que des Américains soient impliqués réveille aussi des mauvais souvenirs en Italie.
Les médias citent ainsi l'interminable feuilleton judiciaire autour d'Amanda Knox, condamnée puis acquittés après le meurtre de sa colocataire en 2007 à Pérouse (centre), ou l'absence de coupables après le drame du Cermis (nord), quand un avion militaire américain a tranché le câble d'un funiculaire, provoquant la mort de 20 personnes en 1998. (ats/nxp)