L'Iran a tiré mardi des missiles sur Israël où les sirènes d'alerte ont retenti dans l'ensemble du territoire, après que l'armée a appelé la population à se préparer à une attaque "à grande échelle".
A Téhéran, l'agence de presse officielle IRNA a annoncé des tirs par l'Iran de "missiles sur Tel-Aviv", sans aucune autre précision.
Des missiles d'interception ont été tirés par l'armée israélienne au-dessus de Jérusalem contre des projectiles venant de l'est visibles à leurs traces lumineuses, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Des dizaines de détonations ont été entendues et des explosions étaient visibles dans le ciel. Les sirènes d'alerte ont retenti à travers le territoire. Le trafic a été totalement interrompu à l'aéroport Ben Gourion de Tel-Aviv.
L'attaque iranienne est survenue le jour où Israël a annoncé des opérations militaires au sol dans le sud du Liban contre le Hezbollah, un allié de l'Iran, ennemi juré d'Israël, et quatre jours après l'assassinat du chef du mouvement libanais Hassan Nasrallah, dans un raid israélien près de Beyrouth.
Quelques heures plus tôt, un responsable américain a déclaré que l'Iran se préparait à mener une attaque imminente par missile balistique contre Israël.
"Les Etats-Unis ont des indications selon lesquelles l'Iran se prépare à lancer une attaque imminente par missile balistique" contre Israël, a-t-il dit à l'AFP. Une telle attaque "entraînerait de graves conséquences" pour l'Iran.
"Les tirs en provenance d'Iran pourraient être à grande échelle", avait prévenu auparavant Daniel Hagari, le porte-parole de l'armée. En cas d'attaque, l'armée "est prête à se défendre et à attaquer", avait-il dit.
Le 13 avril, en riposte à une frappe meurtrière imputée à Israël sur le consulat iranien à Damas, l'Iran a tiré vers Israël quelque 350 drones explosifs et missiles, la première attaque directe du genre, et qui a blessé une fille bédouine. La plupart des missiles ont été interceptés par Israël avec l'aide de pays étrangers, surtout les Etats-Unis.
- Raids israéliens au sol au Liban -
Par ailleurs, quatre personnes ont été tuées dans un attentat à Tel-Aviv, selon la police.
Après la mort du chef du Hezbollah Hassan Nasrallah, tué vendredi dans une frappe israélienne près de Beyrouth, et après une semaine de frappes israéliennes qui ont fait des centaines de morts au Liban, Israël a averti que la guerre n'était pas finie contre le mouvement libanais.
Le guide suprême iranien Ali Khamenei a affirmé que la mort de Hassan Nasrallah "ne sera pas vaine" et le premier vice-président iranien Mohammad Reza Aref a averti qu'elle entraînerait la "destruction" d'Israël.
Dans le sud du Liban, un fief du Hezbollah, l'ampleur des opérations terrestres israéliennes n'était pas connue dans l'immédiat.
La Force intérimaire de l'ONU au Liban, déployée à la frontière avec Israël, a assuré ne pas avoir détecté d'incursion israélienne. L'armée libanaise et le Hezbollah ont nié une telle incursion.
Selon un responsable israélien, il s'agit de "raids localisés d'une ampleur très limitée", destinés à "éloigner les menaces contre les communautés civiles du nord d'Israël", frontalier du sud du Liban et cible des tirs du Hezbollah.
L'armée israélienne a appelé les habitants de 27 localités du sud du Liban à les évacuer.
Au Liban, plus de mille personnes ont été tuées, selon le ministère de la Santé, depuis les explosions des appareils de transmission du Hezbollah, les 16 et 17 septembre, attribuées à Israël, et le début des bombardements massifs qui ont visé les bastions du Hezbollah à partir du 23 septembre.
Des centaines de milliers de personnes ont été déplacées au Liban.
Face à l'escalade, plusieurs compagnies aériennes ont prolongé la suspension de leurs vols vers Beyrouth et Tel-Aviv, et plusieurs pays ont organisé des évacuations de leurs ressortissants résidant au Liban. [AFP]