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L’attentat de Liverpool préparé depuis « au moins » sept mois, selon la police britannique

Mercredi 17 Novembre 2021

L’auteur présumé de l’explosion survenue dimanche dans un taxi de Liverpool (nord de l’Angleterre) avait préparé son attaque depuis « au moins » sept mois, a indiqué mercredi la police britannique.
 
Les forces antiterroristes passent au crible le passé d’Emad Al Swealmeen, demandeur d’asile de 32 ans converti au christianisme, tué dans la déflagration survenue dimanche peu avant 11 h (locales et GMT) devant un hôpital pour femmes, au moment des commémorations des victimes des guerres.  
 
Le chauffeur du taxi, décrit comme un héros pour l’avoir enfermé dans son véhicule, a été légèrement blessé.
 
Selon la police antiterroriste, Emad Al Swealmeen avait loué en avril un logement à Liverpool et les achats des composants de l’engin explosif qu’il avait apporté dans le taxi « ont été réalisés au moins depuis ce moment », a-t-elle indiqué dans un communiqué.
 
Selon des médias, les enquêteurs tentent notamment de déterminer si la charge explosive contenait du TATP, un explosif artisanal utilisé notamment lors de l’attentat contre une salle de concert à Manchester en 2017.
 
La police considère en l’état qu’il s’agit d’un attentat, même si selon les médias britanniques, aucun motif idéologique n’a été pour l’instant identifié.
 
Si aucun nouvel élément n’a été rendu public concernant les motivations de l’attaque, la police a progressé dans son enquête pour établir le profil de l’auteur présumé, présenté jusqu’alors par les médias comme un demandeur d’asile venant du Moyen-Orient.
 
Il est né en Irak, a-t-elle indiqué. « Nos recherches ont montré qu’Al Swealmeen a souffert d’épisodes de maladie mentale, ce qui sera la base d’une partie de nos investigations », a-t-elle ajouté, avertissant que cela prendrait « du temps ».  
 
Questions sur les conversions
 
La presse britannique rapporte qu’Emad Al Swealmeen était arrivé au Royaume-Uni en 2014 et avait vu ensuite sa demande d’asile rejetée. Il s’y était converti au christianisme.
 
Plusieurs médias rapportent mercredi que de telles conversions peuvent constituer une technique employée par certains demandeurs d’asile pour appuyer leur démarche.
 
La cathédrale de Liverpool, où Al-Swealmeen a été baptisé en 2015, a affirmé disposer de « procédures solides », permettant de s’assurer de la sincérité de la foi exprimée par les convertis, exigeant notamment une présence régulière aux offices et un apprentissage théorique.
 
Des liens d’« au moins deux ans » avec un candidat à un titre de séjour britannique sont nécessaires avant de soutenir une demande.
 
« J’avais l’habitude de prier chaque jour une demi-heure au salon avec lui. Je ne pense pas qu’il simulait sa foi », a assuré Malcom Hitchcott, qui avait hébergé qu’Emad Al Swealmeen plusieurs mois, au Telegraph.
 
Selon lui, Emad Al Swealmeen avait été interné environ six mois en psychiatrie il y a quelques années après un incident dans le centre-ville impliquant un couteau.
 
La ministre de l’Intérieur Priti Patel a mis en cause tout le système de demande d’asile, que le gouvernement est en train de considérablement durcir par une réforme critiquée par les organisations de défense des droits humains.
 
« L’affaire de Liverpool a montré à quel point le système souffre de dysfonctionnements », a-t-elle dénoncé, critiquant tout un « secteur de services juridiques » défendant les démarches des candidats à l’asile « aux frais des contribuables ».
 
Après cette attaque, le Royaume-Uni a relevé lundi à « grave » le niveau de la menace terroriste sur le sol britannique, un mois après le meurtre le 15 octobre du député David Amess pendant une permanence parlementaire à une soixantaine de kilomètres de Londres. (AFP)
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