Cinq nouveaux hommes de 60 ans ou plus – et aucun parmi eux pour succéder à Xi Jinping en 2022. Un jour après être entré dans les statuts du Parti, rejoignant ainsi Mao Zedong et Deng Xiaoping au panthéon des plus grands dirigeants de la Chine communiste, le président chinois a reconfirmé ce mercredi son statut de chef incontesté, en faisant «élire» un nouveau comité permanent, le 19e depuis la fondation du Parti communiste chinois (PCC) en 1921, sans aucun «dauphin» apparent au sein de cette garde rapprochée.
Comme prévu, cinq nouveaux cadres ont rejoint Xi Jinping et son premier ministre Li Keqiang dans le «cockpit» du régime qui gouvernera la Chine au moins jusqu’en 2022: Li Zhanshu, Wang Yang, Wang Huning, Zhao Leji et Han Zheng. Debout derrière un pupitre en bois, souriant et plutôt décontracté, le président a énuméré les noms des heureux élus, sans les présenter davantage.
Pas l'ombre d'un successeur
Ces nouveaux dirigeants ont deux points communs. Tous ont rejoint en 2002 le Comité central, premier échelon du PCC et étape indispensable pour pouvoir monter ensuite aux deux échelons supérieurs, le Politburo et le Comité permanent. Comme Xi Jinping, tous sont nés dans les années 50.
Ces sexagénaires appartiennent de ce fait à la «cinquième génération» des dirigeants chinois (Mao était de la première). En ne nommant aucun représentant de la «sixième génération» au sein de ce cénacle à sept places, Xi Jinping ne met en avant aucun leader jeune pouvant assurer la relève.
«Il n’a aucun successeur apparent, il a inscrit son nom dans la Constitution du Parti […] et il est le seul dirigeant à bénéficier d’une véritable popularité. Xi n’a aucun rival et son règne s’étendra sans doute au-delà de son second mandat», décrypte Nicholas Bequelin, directeur Asie chez Amnesty International à Hongkong et spécialiste de la politique chinoise. «Plus qu’une consolidation de l’autorité de Xi Jinping, le 19e congrès reflète plutôt l’entrée de la Chine dans une phase d’hyperconcentration du pouvoir.»
«Poutinisation» à la chinoise
De son côté, le maître de la Chine a lui-même annoncé ce mercredi sa «réélection» à la tête du PCC (dont il est le secrétaire général depuis la fin de 2012) pour un nouveau mandat de cinq ans. Xi Jinping pourra toutefois se «poutiniser» et se maintenir au pouvoir bien au-delà. Mardi, l’homme fort de Pékin a en effet réussi à faire entrer son propre nom dans les statuts du Parti, en même temps que son apport théorique pour la postérité: «La pensée du socialisme à la chinoise de la nouvelle ère.»
Jusqu’à présent, seul Mao avait réussi à devenir immortel de son vivant, en faisant inscrire en 1945 sa «pensée» dans la charte du PCC et en l’accolant lui aussi à son nom, juste après le marxisme-léninisme, socle de base du Parti. Son successeur, Deng Xiaoping, avait quant à lui légué au PCC une «théorie», et son nom fut bien canonisé, mais à titre posthume. En entrant dans les statuts du Parti, Xi Jinping a désormais une aura qui le rend presque intouchable, quoi qu’il arrive en 2022. (TDG)
Comme prévu, cinq nouveaux cadres ont rejoint Xi Jinping et son premier ministre Li Keqiang dans le «cockpit» du régime qui gouvernera la Chine au moins jusqu’en 2022: Li Zhanshu, Wang Yang, Wang Huning, Zhao Leji et Han Zheng. Debout derrière un pupitre en bois, souriant et plutôt décontracté, le président a énuméré les noms des heureux élus, sans les présenter davantage.
Pas l'ombre d'un successeur
Ces nouveaux dirigeants ont deux points communs. Tous ont rejoint en 2002 le Comité central, premier échelon du PCC et étape indispensable pour pouvoir monter ensuite aux deux échelons supérieurs, le Politburo et le Comité permanent. Comme Xi Jinping, tous sont nés dans les années 50.
Ces sexagénaires appartiennent de ce fait à la «cinquième génération» des dirigeants chinois (Mao était de la première). En ne nommant aucun représentant de la «sixième génération» au sein de ce cénacle à sept places, Xi Jinping ne met en avant aucun leader jeune pouvant assurer la relève.
«Il n’a aucun successeur apparent, il a inscrit son nom dans la Constitution du Parti […] et il est le seul dirigeant à bénéficier d’une véritable popularité. Xi n’a aucun rival et son règne s’étendra sans doute au-delà de son second mandat», décrypte Nicholas Bequelin, directeur Asie chez Amnesty International à Hongkong et spécialiste de la politique chinoise. «Plus qu’une consolidation de l’autorité de Xi Jinping, le 19e congrès reflète plutôt l’entrée de la Chine dans une phase d’hyperconcentration du pouvoir.»
«Poutinisation» à la chinoise
De son côté, le maître de la Chine a lui-même annoncé ce mercredi sa «réélection» à la tête du PCC (dont il est le secrétaire général depuis la fin de 2012) pour un nouveau mandat de cinq ans. Xi Jinping pourra toutefois se «poutiniser» et se maintenir au pouvoir bien au-delà. Mardi, l’homme fort de Pékin a en effet réussi à faire entrer son propre nom dans les statuts du Parti, en même temps que son apport théorique pour la postérité: «La pensée du socialisme à la chinoise de la nouvelle ère.»
Jusqu’à présent, seul Mao avait réussi à devenir immortel de son vivant, en faisant inscrire en 1945 sa «pensée» dans la charte du PCC et en l’accolant lui aussi à son nom, juste après le marxisme-léninisme, socle de base du Parti. Son successeur, Deng Xiaoping, avait quant à lui légué au PCC une «théorie», et son nom fut bien canonisé, mais à titre posthume. En entrant dans les statuts du Parti, Xi Jinping a désormais une aura qui le rend presque intouchable, quoi qu’il arrive en 2022. (TDG)