La récente nomination de Stéphane Séjourné au poste de ministre des Affaires étrangères suscite de nombreuses interrogations. Et pour cause, le nouveau visage du Quai d’Orsay, un inconnu du grand public français, n’est autre que l’ancien compagnon du tout nouveau Premier ministre, Gabriel Attal. Cette situation suscite nombre de préoccupations quant à un possible conflit d'intérêt.
La carrière politique de Stéphane Séjourné est toute récente puisqu’elle n’a débuté qu’en 2017 avec le poste de conseiller du président français Emmanuel Macron (avant son élection) puis comme député européen et secrétaire général du parti Renaissance.
Ce fidèle macroniste, ex-militant socialiste strauss-kahnien, dépourvu d’expérience dans la diplomatie accède au quatrième rang protocolaire de l’Etat. Cette ascension rapide soulève des questions légitimes sur la méritocratie au sein du gouvernement français, et alimente ainsi le débat sur la ligne entre le mérite et le copinage.
Les proches de Stéphane Séjourné se sont empressés de faire taire toute rumeur de favoritisme en annonçant, dès sa nomination, que “M. Séjourné et M. Attal ne sont plus ensemble depuis deux ans. Leurs PACS a été rompu à ce moment-là”.
Un ancien camarade de classe de Gabriel Attal, Juan Branco ne s’est pas privé de réagir sur la nomination de l’ex-compagnon du Premier ministre sur X : "Moi qui pensais que les relations amoureuses étaient insignifiantes et sans effet sur la vie de la cité."
Promotion due au mérite ou au copinage? L’élection du plus jeune ministre nommé au Quai d’Orsay sous la Ve République fait couler beaucoup d’encre. Aux commandes du Quai d’Orsay se sont effectivement succédé d’éminentes personnalités politiques comme ce fut le cas de Dominique De Villepin.
Ainsi, il est légitime de se demander comment est-il envisageable qu’aujourd’hui en France il soit possible d’accéder à un poste régalien sans aucune expérience ? Comment expliquer une telle ascension politique? La qualité de M. Séjourné résiderait-elle dans le seul fait qu’il soit parfaitement dévoué à la cause d’Emmanuel Macron autrement dit la France serait-elle devenue une République bananière ?
Des lacunes en français
Le nouveau ministre des Affaires étrangères a tout récemment été moqué pour ces nombreuses fautes de français. Alors qu’il se trouvait en Ukraine, à Kiev pour son premier déplacement officiel, il a lancé “Ce sera l’occasion, y compris pour nous, de voir ce qu’ont besoin les Ukrainiens”. M. Séjourné a récidivé lors d’une conférence de presse avec son homologue ukrainien en déclarant: “c'est en Ukraine qu'aujourd'hui se joue la défense des principes fondamentals du droit international”.
Des fautes de grammaire lors de ses prises de parole qui sont loin d’être passées inaperçues et qui ont suscité de vives critiques sur les réseaux sociaux.
Des internautes sont allés jusqu’à exhumer un ancien passage à la télévision dans lequel Stéphane Séjourné affirme : “Ce n’est pas moi qui décidera”.
Sur X, Eric Anceau, enseignant d’histoire politique et sociale de la France et de l’Europe contemporaine à la Sorbonne, à Paris affirme que “Stéphane Séjourné n’est absolument pas à sa place au ministère des Affaires étrangères. Il n’a aucune compétence pour exercer la fonction et parle un français déplorable (…) Après la destruction du corps diplomatique par Emmanuel Macron, la chute est totale !”
Si certains médias français temporisent en mettant en avant une supposée dyslexie du jeune ministre “qui a toujours été mal à l’aise avec la prise de parole” en public, d’autres justifient ses fautes de syntaxe par le fait que Stéphane Séjourné a longtemps vécu, enfant, au Mexique, puis en Espagne et en Argentine. Il serait alors plus à l’aise en espagnol…Pas certain que ces justifications puissent rassurer les Français sur les compétences de ce novice en diplomatie.
A un moment où la France fait face à d’importants défis, notamment la perte d’influence en Afrique et les relations tendues avec des partenaires historiques tels que l’Algérie et le Maroc, une diplomatie forte devient cruciale. Stéphane Séjourné semble toutefois davantage être un exécutant de la vision de M.Macron qu’un acteur capable de relever ces défis majeurs.[TRT]