Selon le Comité international de secours (IRC), le pays subit la « plus grande crise humanitaire jamais enregistrée », avec des dizaines de milliers de morts et plus de 12 millions de personnes déracinées.
En l’espace de deux mois, Mona Ibrahim a enterré deux de ses enfants, emportés par la famine dans un camp de déplacés au Soudan, pays d’Afrique de l’Est ravagé par près de deux ans de guerre entre l’armée nationale et des paramilitaires.
Impuissante, cette mère de famille de 40 ans a vu s’éteindre Rania, sa fille de 10 ans, puis Montasir, son fils de 8 mois, dans le camp de Zamzam. Désormais, Mme Ibrahim craint pour la vie de Rachida, son autre fille, âgée de 4 ans, qui souffre d’une anémie sévère sans aucun soin médical.…
Depuis mai 2024, la ville d’El-Fasher est assiégée par les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohammed Hamdan Daglo, dit « Hemetti », en guerre depuis avril 2023 contre l’armée régulière.
La famine frappant l’immense camp de déplacés de Zamzam, créé en 2004 et abritant de 500 000 à un million de personnes, a été déclarée selon un système de classification reconnu par des agences de l’ONU. Elle s’est propagée à deux autres camps de la région ainsi qu’à certaines parties des monts Nouba, dans le sud du pays.
Le gouvernement fidèle à l’armée a nié l’existence de ce fléau, alors que des millions de personnes souffrent du manque de nourriture. [Le Monde]