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La junte sénégalaise (Par Birame Faye)

Mercredi 7 Février 2024

Photo d'illustration
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Ni surpris, ni déçu par la musique servie par la boîte rythme parlementaire qui, contre vents et marées, a joué la ritournelle que l’Empereur du Sénégal, M.S Premier, veut entendre. Un Code de déshonneur et d’horreur qui organise, supervise et acte un putsch constitutionnel. 
 

Finalement, l’otage qui est la démocratie sénégalaise, par terre depuis plus d’une décennie, est désormais sous terre. Son ravisseur et bourreau, souffrant d’un psychodrame sévère causé par l’impossibilité d’un 3e mandat, espère panser ses blessures d’ici le 15 décembre 2024, en prolongeant le goûter présidentiel. Un premier puis un deuxième tour suivi d’une passation de service, bonjour février 2025. Circulons !  C’est son nouveau code d’honneur qui signe le décret de la mort de l’exception démocratique sénégalaise.  

 

Que pouvons-nous alors espérer ? Des élections crédibles organisées par qui ? Au regard de toutes les péripéties vécues depuis le retrait des fiches de parrainage, survit-il encore une once de confiance qui voudrait qu’on lui confie l’organisation du processus électoral ? Non ! Qu’on ne me parle pas d’engagement présidentiel ! Qu’on me montre un seul qu’il a respecté et qui a renforcé notre démocratie.

 

Au-delà du 02 avril, le Sénégal sera dans une transition et les Sénégalais devront avoir le plaisir d’être dirigés par une junte pilotée par un Président de transition comme le veut tout putsch, constitutionnel ou autre. 

 

Enfin, rien, vraiment rien ne garantit la tenue du premier tour, le 15 décembre 2024. Et des semblants de crise, on peut toujours les provoquer et les animer, derrière le masque.

Birame FAYE

 
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1.Posté par Me François JURAIN le 07/02/2024 15:11

MOI, DICTATEUR 1er...J'avoue qu'au mois de juillet 2023, lorsque cet ancien Président nouvellement dictateur déclaré et patenté a annoncé qu'il ne briguerait pas de troisième mandat, je me suis posé des questions: sur lui même, d'abord, parce qu'il évoquait "son code d'honneur": bigre, qu'est-il arrivé à cet homme, qui n'a jamais fait preuve d'honneur, au point que l'on peut être persuadé que cet homme ne sait même pas ce que veut dire ce mot, cet homme qui représente et représentera à jamais, pour l'éternité du SENEGAL, la corruption née et poussée à l’extrême, qu'est-il arrivé à cet homme? Un AVC que l'on nous aurait caché? Une subite apparition d'un prophète, envoyé par ALLAH lui- même, mais cela supposerait que l'on se pose des questions sur la santé mentale d'ALLAH, ce que bien évidemment je ne me permettrais pas, et ce que, à mon sens, personne ne peut se permettre, donc là, je suis resté, l'espace d'un instant, cloué sur mon canapé, un peu comme ce que les boxeurs appellent KO debout.

Pourquoi? Tout simplement parce que depuis le 03 Avril 2012, me référant à la trahison d’Etat de cet individu, ex président, nouvellement dictateur reconnu par toutes les autorités nationales et internationales, j'étais persuadé que cet homme ne nous apporterait rien de bon au pays, et que l'on ne pouvait faire confiance à cet homme, spécialiste des coups tordus, orgueilleux non pas comme un paon, mais comme un troupeau de paons, et cupide comme il n'en est point. Mais à ce niveau, ce n'était plus sur lui que je devais me poser des questions, mais sur moi.

Depuis des années, je n'arrêtais de dire et d'écrire que cet homme ne respecterait pas la constitution, et qu'il briguerait un troisième mandat, c'est à dire une troisième élection pour un nouveau troisième mandat qui lui était pourtant interdit, et qui ouvrirait la porte à un quatrième mandat: bref, je voyais en cet homme, l'incarnation d'un nouveau dictateur, à l’image des Paul BIYA, Paul KAGAME, et autres SASSOU-GUESSO, pour ne parler que de ceux là.

Force est de reconnaitre que, lorsque vous avez en face de vous, cet homme qui, la main sur le coeur, vient vous dire, "j'ai mon éthique personnelle, j'ai mon code d'honneur", je ne briguerai pas de troisième mandat "bien que la constitution me le permette", vous avez tendance à le croire...Et à culpabiliser!

Tout ce que j'avais dis et écrit, depuis des années, était battu en brèche par cette déclaration "solennelle"! Cet homme, que j'observais depuis plus de douze ans, que j'analysais un peu sous toutes les coutures, pour mieux cerner sa personnalité n'avait rien à voir avec le voyou patenté que je supposais qu'il soit! Il avait un code d'honneur, il avait une éthique personnelle, ce que je n'avais jamais décelé jusque là, et pourtant, je l'ai scruté, analysé, regardé, sous toutes les coutures: pour rien au monde, je ne raterai une de ses interventions, rarement face à la presse sénégalaise, qu'il méprise souverainement et qu'il ne trouve pas digne de l'idée qu'il se fait de sa haute personne, mais essentiellement la presse Française ou anglo saxonne, condescendante et souvent très complaisante. Donc, à ce stade, le coupable, ce n'était pas lui, mais moi. Aussitôt, j'ai donc pris mon plus beau clavier et présenté (à contre coeur, car je me disais qu'il y avait quelque chose qui clochait, comme une intuition maudite dans cette affaire) mes plus plates excuses: je n'ai pas de code d'honneur particulier, pas d'éthique personnelle particulière, non simplement une éducation qui veut que lorsque l'on se trompe, on le reconnaisse avec humilité!. Mais bon, les faits étaient là, ténus, j'avais écrit il y a quelque mois -ou quelques années- "Macky SALL, c'est pour jusqu'en 2034!", et l'intéressé lui-même, la main sur le coeur, et répondant à son "éthique personnelle" et à son code d'honneur", devant des millions de SENEGALAIS, qu'il se retirait de la compétition du 25 Février 2024, force était de reconnaitre que je m'étais lourdement trompé sur cet homme, et que, pour le moins, je pouvais passer pour une horrible mauvaise langue -ou mauvaise plume- prêt à dénoncer toute les catastrophes et autres cataclysmes qui risquaient de s'abattre sur notre pauvre pays...

Tant mieux pour le peuple sénégalais, et tant pis pour moi qui, à l'approche des quatre vingt ans, devait se résoudre à accepter que, l'âge aidant, mon cerveau ne fonctionnait plus comme avant, et qu'il allait me devoir faire avec! Avec néanmoins une certaine amertume, car malgré toutes ces déclarations d'amour télévisées, je n'arrivais pas à faire confiance à cet homme: sa vie politique est jalonnée par les coups tordus en tous genre… Un subit changement, surtout à cet âge, on ne se refait pas, on ne change pas, on persévère.

Il n'aura pas fallut attendre longtemps: un hivernage passé, l'homme a retrouvé sa vraie nature, sa vraie marque de fabrique, et il aura fallu attendre le 03 Février 2024, pour que l'homme retrouve sa vraie nature, et tombe le masque: "moi, Macky SALL, une fois de plus, je vous ai bien eu. Maintenant prenez conscience que j'instaure au pays la dictature, et c'est moi qui décide, comme je l'ai toujours fait et le ferai toujours: je vous méprise, peuple sénégalais, mais je ne vous laisse qu'un seul droit: celui de m'obéir! » Je ne me présenterai pas pour un troisième mandat, ça ne sert à rien, puisque je ne pars pas, je reste! Et pourquoi faire des élections? C’est du temps perdu, vous m'avez, vous m'aurez le temps que je veux et je partirai quand moi, Macky 1er, je l'aurai décidé!’’

Là au moins, les choses sont claires, et si cela m'a rassuré sur mon cas personnel, me prouvant quand même que la fuite de neurones de mon petit cerveau était moins grave que je ne le pensais (peut-être même réparable, qui sait?) je ne pouvais que m’inquiéter de cet état de fait, qui n'était d'ailleurs que la confirmation de ce que je ne cesse de dire depuis des années, pour nous autres Sénégalais (je me considère comme Sénégalais...ou presque, car je ne parle pas le wolof, je m'en excuse!) : désormais, le pays rejoignait le clan déjà trop important des dictatures africaines, qui risquent de durer, car l'impétrant à préparé son coup depuis de nombreuses années, et cette idée n'a pas germé d'un seul coup, un matin, au réveil: non, il a échafaudé un plan , très personnel, ayant pour but premier de l'enrichir, lui, sa famille, et quelques éléments de son troupeau bêlant qui ne cesse de lui répéter qu'il est le plus grand, le plus beau, le plus fort que le SENEGAL n'a jamais connu et qu'il ne connaitra jamais: un messie envoyé par Allah, et qui se doit d'être reconnu comme tel: Ne l'avons nous pas vu inaugurer, tout sourire illuminant sa ronde personne, une avenue, une place à son nom: pour quand la statue de la renaissance débaptisée???

Donc, maintenant que cet homme déroule son plan, systématiquement, devant tout un peuple médusé, qu'il a, dans les faits, substitué à la constitution du pays, la nouvelle constitution applicable depuis le 03 FEVRIER 2024, marquant l'an I de la dictature SALIENNE, que va-t-il se passer?

Tout simplement la troisième partie et dernière, dudit plan: L'ETAT D'URGENCE, qui permettra au dictateur, de fixer la date de son départ, quand lui-même l'aura décidé, c'est à dire, au plus tôt en 2034...à condition qu'à cette date, l'un de ses enfants ou petits enfants soit en âge de reprendre le flambeau! Tout cela, me direz-vous, a un air de déjà vu? Exact, et c'est bien pour cela que cette oeuvre destructrice a été menée, avec l'aide conjointe, d'un autre voyou de la République, un dénommé ...Karim WADE, condamné par la justice sénégalaise à purger une peine de prison qu'il n'a pas intégralement purgée, et redevable, non pas envers Macky SALL, mais envers le Trésor public sénégalais, c'est à dire le peuple sénégalais, de la rondelette somme de 240 millions d'euros, soit environs 140 milliards de nos francs CFA (de mémoire): rien que ça!
L'association de ces deux malfaisants, à un nom dans le code pénal: cela s'appelle une "association de malfaiteurs".
Voilà où nous en sommes aujourd'hui, au pays!

L'opposition se doit de s'unir, et surtout, surtout, éviter tous débordements ou mouvements de foule: depuis quatre ans, notre dictateur a renforcé les armements de la gendarmerie et des forces spéciales, et n'attend qu'un carnage pour déclencher "l'état d'urgence", qui le légitimerait dans sa volonté de rester jusqu'en 2034. Du sang sur les mains, il en a déjà beaucoup, alors un peu plus ou un peu moins, du moment que cela sert à calmer les ardeurs des autres....

L'avenir du SENEGAL, désormais, se trouve entre les mains des juges: les magistrats de la Cour suprême, comme ceux du Conseil Constitutionnel.

Le Conseil Constitutionnel ne peut pas, ne peut plus désormais se cacher derrière une incompétence fabriquée de toute pièce, et évoquée soit par manque de courage, soit par complaisance envers un pouvoir en place: il a beaucoup été critiqué ces derniers temps, et force est de reconnaitre que certaines de ces décisions, ou pire, non décisions au motif d'incompétence supposée et non fondée: il existe au SENEGAL nombre de constitutionnalistes de renom, et dont la compétence et l'intégrité ne souffre pas le moindre doute ou suspicion, pour le dire : ils sont plus compétents, dans leur matière, à savoir le droit constitutionnel, et les membres du Conseil constitutionnel se doivent de les écouter, car la décision -les décisions - qu'il rendront engageront le pays, pour des décennies à venir. C'est l'avenir du pays tout entier qui est entre leurs mains, et c'est dire si leur responsabilité est pleine et entière. Ils ne doivent pas perdre de vue qu'ils sont au service d'un pays, d'une nation, d'un peuple tout entier, et certainement pas au service d'un homme ou d'une coalition politique en voie de sombrer.

Jusqu'à preuve contraire, il faut faire confiance tant aux magistrats de la Cour suprême, qu'à ceux du Conseil Constitutionnel. C'est par là que passera le sauvetage du pays, et certainement pas par la rue, dont tous les débordements ne feront que donner du "grain à moudre" au dictateur en place, et le "légitimer" aux yeux de certains qui n'attendent que cela...avant de quitter le navire qui sombre, n'entendant pas sombrer avec le capitaine!
Me François JURAIN

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