La ministre française des Armées Florence Parly se rendra au Sahel dimanche accompagnée de trois de ses homologues européens, alors que Paris s’efforce d’attirer des partenaires pour contrer un jihadisme en pleine expansion dans la région.
Cette visite interviendra une semaine après le sommet de Pau (sud-ouest de la France), où Paris et les Etats du G5 Sahel (Mali, Niger, Burkina Faso, Tchad et Mauritanie) ont annoncé une série de mesures destinées à reprendre rapidement l’avantage face aux groupes armés, dont la création d’une « coalition pour le Sahel ».
« Je vais dimanche au Sahel et j’y serai accompagnée par le ministre suédois de la Défense, ainsi que le ministre estonien et enfin le ministre portugais », a déclaré vendredi Mme Parly à la radio française Europe 1. « Nous n’y sommes pas seuls et nous y serons certainement plus nombreux encore lorsqu’à l’été, la force Takuba (composée de forces spéciales européennes, ndlr) va pouvoir accompagner les forces armées maliennes » au combat, a-t-elle rappelé.
L’Estonie, qui participe à l’opération française Barkhane au Sahel à hauteur de 50 hommes, s’est déjà engagée à en fournir une quarantaine d’autres à cette force Takuba initiée par la France, qui espère convaincre plusieurs pays européens de rejoindre ses rangs.
« Dans un an, la force Barkhane sera devenue une coalition militaire internationale, ce qu’elle est déjà en partie grâce aux contributions de nos partenaires européens et américains », avait assuré jeudi le président français Emmanuel Macron, lors de ses voeux aux armées.
Pour l’heure, Barkhane bénéficie de renforts estoniens, britanniques (trois hélicoptères lourds Chinook) et danois (deux hélicoptères lourds Merlin), ainsi que d’un appui crucial de la part des Etats-Unis, en matière de renseignement et de transport logistique.
Au grand dam de Paris, Washington envisage désormais de réduire sa présence militaire en Afrique et prendra des décisions « probablement dans un mois ou deux », a indiqué jeudi le chef d’état-major américain, le général Mark Milley.
Florence Parly se rendra fin janvier à Washington, a annoncé vendredi son entourage, pour tenter de convaincre le partenaire américain de rester au Sahel, sous peine d’hypothéquer les efforts pour enrayer la spirale de violences.
« Nous voulons éviter que se créé au Sahel un sanctuaire » jihadiste, insiste le cabinet de la ministre française, en plaidant pour un « réengagement nécessaire de tous » les acteurs sur le théâtre sahélien.
Paris, de son côté, a promis 220 militaires supplémentaires en renfort, qui sont d’ores et déjà arrivés sur le terrain, a indiqué l’entourage de Mme Parly, confirmant des infos publiées par le blog Le Mamouth. (APS)