Le Hamas a accusé Israël, mardi, de tergiverser dans les négociations et a averti que les pourparlers indirects ne sauraient se poursuivre en l'absence de progrès.
''Israël n'est pas intéressé par l'arrêt de l'agression en cours contre Gaza ou par la libération de prisonniers'', a déclaré Osama Hamdan, responsable du Hamas, lors d'une conférence de presse tenue à Beyrouth, rapporte le journal Anadolu.
"Nous assurons à Israël et aux Etats-Unis que ce qu'ils n'ont pas réussi à imposer sur le terrain, ils ne l'obtiendront pas par des manœuvres politiques", a-t-il affirmé, ajoutant : ''Le mouvement a présenté au Caire sa vision d'une proposition de cessez-le-feu, mettant l'accent sur un retrait total de l'armée israélienne de la Bande de Gaza, le retour des personnes déplacées et la fourniture d'une aide, d'un secours et d'une reconstruction adéquats.''
Hamdan a souligné que le mouvement de résistance palestinien "ne permettra pas que les négociations se prolongent alors que se poursuivent l'agression contre notre peuple à Gaza et la guerre de la faim, ni qu'elles servent de couverture à de nouveaux crimes contre des civils innocents, ou encore qu'elles prolongent la guerre et poursuivent le génocide contre notre peuple".
Un nouveau cycle de négociations sur un cessez-le-feu à Gaza a débuté dimanche au Caire avec la participation de représentants de l'Égypte, du Qatar, des États-Unis et du Hamas.
Les médiateurs tentent d'aplanir les divergences entre Israël et le Hamas sur les détails du retrait israélien de Gaza, ainsi que sur les prisonniers à libérer des deux côtés, indiquent les médias israéliens.
Le Hamas détiendrait plus de 130 prisonniers israéliens à la suite de l'attaque du 7 octobre.
Depuis lors, Israël a lancé une offensive meurtrière sur la Bande de Gaza, faisant plus de 30 600 morts et plus de 72 000 blessés dans un contexte de destruction massive et de pénurie de produits de première nécessité.
La guerre israélienne a poussé 85 % de la population de Gaza à se déplacer à l'intérieur du territoire, dans un contexte de pénurie aiguë de nourriture, d'eau potable et de médicaments, tandis que 60 % des infrastructures de l'enclave ont été endommagées ou détruites, selon les Nations unies.
Israël est poursuivi devant la Cour Internationale de Justice (CIJ) pour crime de génocide. Un arrêt rendu en janvier a enjoint Tel-Aviv de mettre fin aux actes à caractère génocidaire et de prendre des mesures pour garantir l'acheminement de l'aide humanitaire à la population civile de la Bande de Gaza. [AA]