Le gouvernement de Gaza a exhorté, lundi, la communauté internationale à faire pression sur Israël pour mettre fin au « crime de famine » infligé aux civils de l'enclave palestinienne.
« L'occupation israélienne et l'administration américaine utilisent l'aide et la nourriture comme levier politique contre les civils de Gaza, entretenant la famine et aggravant délibérément les conditions humanitaires », a déclaré le bureau des médias du gouvernement, dans un communiqué.
En raison de la guerre en cours et des restrictions imposées par Israël, en violation des lois internationales, la plupart des quelque 2,4 millions d'habitants de Gaza sont confrontés à la famine, selon des groupes internationaux.
Le communiqué souligne que les habitants de Gaza « sont confrontés à de graves conditions humanitaires et à une véritable famine, en particulier dans la ville de Gaza et dans le nord de la Bande de Gaza ».
Le communiqué souligne également que cette situation « va à l'encontre des valeurs morales et humanitaires et du droit international, en exploitant les besoins des enfants, des civils et des malades à des fins politiques, mettant ainsi leur vie en danger ».
Israël impose un blocus draconien à l'enclave palestinienne depuis 2006, tandis que sa récente agression militaire a plongé près de deux millions d'habitants dans des conditions catastrophiques.
Le bureau des médias a mis en garde contre le fait que ces violations des droits de l'homme « auront des conséquences catastrophiques, graves et sans précédent sur la situation humanitaire ».
Il a condamné le « crime de famine » et a demandé que les responsables soient traduits devant les « tribunaux internationaux pour ces crimes ».
Le bureau a également exhorté la communauté internationale à « exercer de fortes pressions pour mettre fin au génocide et à l'utilisation de la nourriture et de l'aide comme instruments politiques contre les civils, les enfants, les malades et les blessés ».
Faisant fi d'une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU exigeant un cessez-le-feu immédiat, Israël s'est attiré les foudres de la communauté internationale en poursuivant son offensive brutale contre la Bande de Gaza, depuis le 7 octobre 2023.
Depuis lors, plus de 37 300 Palestiniens ont été tués à Gaza, dont une majorité de femmes et d'enfants et plus de 85 000 autres ont été blessés, selon les autorités sanitaires locales.
Plus de huit mois après le début de la guerre israélienne, de vastes étendues de Gaza sont réduites à l'état de ruines et soumises à un blocus paralysant qui prive les habitants de denrées alimentaires, d'eau potable et de médicaments.
Israël est poursuivi pour « crime de génocide » devant la Cour internationale de justice (CIJ), dont la dernière ordonnance a enjoint Tel-Aviv de mettre immédiatement fin à ses opérations à Rafah, où plus d'un million de Palestiniens ont trouvé refuge pour échapper à la guerre, avant que la ville ne soit envahie, le 6 mai dernier. [AA]