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Le parlement turc ratifie l’adhésion de la Suède à l’OTAN

Mardi 23 Janvier 2024

Le parlement turc a ratifié mardi soir l’adhésion de la Suède à l’OTAN, marquant un point final à 20 mois de tractations entre Ankara et Stockholm.

La candidature suédoise, qui ne nécessite plus désormais que le feu vert de la Hongrie, a été approuvée à une écrasante majorité.

 

La Turquie était, avec la Hongrie, le dernier membre de l’OTAN à bloquer encore l’entrée de la Suède dans l’Alliance atlantique, à la porte de laquelle le pays nordique frappe depuis mai 2022.

 

Le principal allié du président Erdogan, Devlet Bahçeli, grâce auquel le chef de l’État dispose d’une majorité absolue au parlement, a assuré que ses députés voteront en faveur d’une adhésion suédoise, augurant d’une issue favorable.

 

Le premier ministre hongrois Viktor Orban a lui convié mardi son homologue suédois à Budapest pour tenter de résoudre leurs différends.

 

Budapest, qui a donné son soutien de principe à l’entrée de la Suède mais traîne des pieds depuis des mois, appelle Stockholm à cesser sa politique de « dénigrement » à l’égard du gouvernement hongrois, accusé de dérive autoritaire.

 

Le ministre suédois des Affaires étrangères a répondu sèchement à l’invitation, affirmant que son pays n’avait « pas de raison » de négocier actuellement avec la Hongrie.

 

Pour satisfaire les exigences d’Ankara, la Suède a en revanche réformé sa Constitution et adopté une nouvelle loi antiterroriste, la Turquie accusant la Suède de mansuétude envers des militants kurdes réfugiés sur son sol, considérés pour certains comme terroristes par Ankara.

 

La candidature de la Suède a ainsi été approuvée fin décembre par la commission des Affaires étrangères du parlement turc, une première étape saluée par Stockholm.

 

F-16

 

La Suède avait déposé sa candidature dans la foulée de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, en même temps que la Finlande, admise en avril dernier, les deux pays rompant avec des décennies de neutralité forcée par Moscou après la Seconde Guerre mondiale, puis de non-alignement militaire depuis la fin de la Guerre froide.

 

Ajoutant à cet épineux dossier, M. Erdogan avait ajouté début décembre comme condition à la ratification d’Ankara l’approbation « simultanée » par le Congrès américain de la vente d’avions de chasse F-16 à la Turquie.

 

Le gouvernement américain n’est pas hostile à cette vente mais le Congrès l’a bloquée jusqu’ici en raison notamment des tensions récurrentes entre la Turquie et la Grèce, également membre de l’OTAN, bien que les relations entre ces deux pays se soient réchauffées ces derniers mois.

 

M. Erdogan s’est entretenu le mois dernier par téléphone avec le président américain Joe Biden, qui a fait valoir que la Turquie pourrait obtenir l’approbation requise du Congrès en cas de ratification de l’adhésion de la Suède à l’OTAN.

 

Lors d’une rencontre avec M. Erdogan à Istanbul début janvier, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a lui appelé à « finaliser [le processus] d’adhésion de la Suède à l’OTAN », selon Washington. [AFP]

 
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