Journaliste et patron de presse, Haman Mana a choisi le chemin de l’exil après l’affaire Martinez Zogo, en 2023. Depuis les États-Unis, il raconte le lent déclin de la presse camerounaise, paupérisée et muselée par une « dérive autoritaire » du pouvoir...Son ouvrage, J’aime l’odeur de l’encre au petit matin sur le papier, a été publié le 4 avril dernier aux Éditions du Schabel, qu’il dirige...Pourquoi maintenant ?
L’affaire Martinez Zogo a sans doute été l’élément déclencheur. Haman Mana a été le dernier journalistes à qui Martinez Zogo, dont il était proche, a parlé avant d’être assassiné. Il assure aussi avoir ressenti au plus profond de lui le « climat de terreur » au Cameroun, s’estimant être le prochain sur une liste de reporters à neutraliser. La raison de son exil actuel aux États-Unis...
Son témoignage met aussi en lumière les limites des médias camerounais, entre précarité et répression...« On a basculé dans une dérive autoritaire », où seule la presse alignée sur les points de vue du pouvoir a les moyens de « respirer » et de dire ce qui est « bon », regrette Haman Mana.
Il déplore l’essor d’une « presse à gage », dont il attribue la paternité à Jean-Pierre Amougou Belinga, homme d’affaires et de médias, aujourd’hui détenu à la prison principale de Kondengui, dans le cadre de l’affaire Martinez Zogo. [Jeune Afrique]