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Les postures compliquées de Tanor Dieng et des autres transhumants

Lundi 27 Août 2018

Photo Seneplus
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La transhumance théorisée et mise en œuvre par le président Macky Sall depuis sa fameuse sortie de Kaffrine apparait comme l’une des plaies majeures qui obstruent les horizons de la démocratie au Sénégal. D’une manière certaine, elle participe à l’entreprise de fragilisation et de destruction de nos institutions, de discrédit des hommes et des femmes ayant la charge politique de notre destinée collective, ce qui laisse des portes entre-ouvertes à toutes aventures possibles.

Présentement, a lieu sur le réseau Twitter une campagne de dénonciation des pratiques liées à la transhumance politique au Sénégal. Elle est intitulée «#Balance ton transhumant», en référence à «#Balance ton porc», la révolte initiée par des organisations de femmes aux Etats-Unis et en Europe après les révélations sur de présumés harcèlements sexuels contre le producteur hollywoodien Harvey Weinstein.
 
En fait, c’est toute la posture de nos hommes politiques qui mérite d’être remise en question. Le Pds a perdu une grande partie de ses chefaillons qui déifiaient littéralement Abdoulaye Wade et son fils Karim, hier. Les «Follistes», « Jallarbistes», « Progressistes» et autres politiciens en crise de pouvoir sont partis monnayer leur militantisme à l’ombre de Sall. Mais il y en a un dont les propos d’aujourd’hui sont particulièrement révélateurs : le chef du parti socialiste.
 
Dans l’émission «Grand Jury» de dimanche sur la Rfm, Ousmane Tanor Dieng exprime sa position à propos du ministre de l’Intérieur dont l’opposition souhaite le départ. «J’ai confiance en Aly Ngouille Ndiaye (car) c’est le président (de la République) qui l’a choisi. Ça ne nous empêche pas d’aller aux élections avec le ministre que le Président a choisi… Je pense que, aujourd’hui, ce n’est pas acceptable, sous la pression de l’opposition, qu’on change tel ou tel ministre. Ça, ce n’est pas normal. Notre système tel qu’il est avec les deux alternances qu’on a eues, il est quasiment impossible de frauder les élections à grande échelle…»
 
Seulement, en mai 2011, le même Ousmane Tanor Dieng tenait un discours totalement à l’opposé de ses convictions d’aujourd’hui. «Ousmane Ngom ne doit pas organiser les élections (ndlr : de l’année 2012). Il doit quitter le ministère de l’Intérieur parce qu’il était l’artisan principal de la fraude en 2007. C’est une nouvelle équipe de fraude qui est mise en place avec lui. Après le départ de Cheikh Tidiane Sy du ministère de la Justice, tous ces gens auxquels on ne fait pas confiance doivent partir…» C’était à Foundiougne, dans le contexte d’une guerre totale contre l’ancien président Abdoulaye Wade.
 
Dans un cas, Aly Ngouille Ndiaye (allié de Tanor Dieng dans le pouvoir) doit rester au ministère de l’Intérieur pour organiser la présidentielle de février prochain. Dans l’autre cas, Ousmane Ngom (adversaire de l’opposant Tanor Dieng) devait partir en tant que principal artisan de la fraude présumée… En 2018, Ousmane Tanor Dieng, qui préside le Haut conseil des collectivités territoriales (HCCT) et Ousmane Ngom (conseiller officieux du chef de l'Etat?) sont tous deux des soutiens indéfectibles du président Macky Sall…
 
Comment sortir la démocratie et les institutions de notre pays du guêpier des politiciens professionnels ?
  
 
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