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Les premières ambulances avec des blessés de Gaza entrent en Égypte

Mercredi 1 Novembre 2023

Les premières ambulances transportant des blessés de Gaza bombardée par Israël sont entrées en Égypte mercredi, a rapporté à l’AFP un responsable égyptien sous couvert de l’anonymat.

 

Des télévisions égyptiennes diffusent en direct l’entrée de ces véhicules du côté égyptien du terminal de Rafah, unique ouverture de Gaza sur le monde, qui ne soit pas aux mains d’Israël.  

 

Les bombardements israéliens dans la bande de Gaza ont fait 8525 morts, dont 3542 enfants, et plus de 21 000 blessés depuis le 7 octobre, selon le ministère de la Santé du Hamas, qui contrôle ce territoire palestinien.

 

Des ambulances blanches palestiniennes ont traversé le terminal, où des ambulances égyptiennes jaunes et bleues attendaient depuis la veille.

 

Côté palestinien, un journaliste de l’AFP a vu au moins 40 ambulances, chacune transportant deux blessés, entrant dans le terminal de Rafah depuis le territoire palestinien pour passer en Égypte.

 

Les blessés seront transportés, indiquent les télévisions, vers un hôpital de campagne à Cheikh Zoueid, à une dizaine de kilomètres à l’ouest de Rafah, ainsi qu’à Al-Arich, chef-lieu de la province du Nord-Sinaï et, pour les cas les plus critiques, vers des hôpitaux du Caire, à cinq heures de route de Rafah.

 

L’Égypte insiste sur le fait que les près de 90 blessés autorisés à traverser mercredi sortent de la bande de Gaza avant les près de 545 binationaux et étrangers apparemment autorisés à rejoindre l’Égypte ensuite.

 

Une liste avec leurs nom, nationalité et numéro de passeport a été publiée par l’administration de la partie palestinienne du terminal.

 

Selon les chancelleries étrangères, des ressortissants de 44 pays et de 28 agences, organisations ou ONG étrangères se trouvent dans la bande de Gaza, où 2,4 millions d’habitants doivent survivre sous les bombes, sans eau, sans électricité, sans téléphone ni internet mercredi et quasiment sans nourriture en raison du « siège total » imposé par Israël après 16 années de blocus.

 

Femmes, vieillards, enfants

 

Mercredi matin, à Rafah, côté égyptien, les télévisions égyptiennes proches des services de renseignement ont montré en direct une file d’ambulances entrant dans le terminal.

 

Selon un responsable palestinien au terminal, un total de 88 blessés, dont 40 enfants, des femmes et des vieillards, devaient partir via Rafah pour être soignés dans des hôpitaux égyptiens.

 

Le porte-parole du ministère de la Santé au gouvernement du Hamas à Gaza, Ashraf al-Qudra, a affirmé à l’AFP que ses services avaient soumis à l’Égypte une liste de 4000 blessés nécessitant des soins qui ne peuvent être prodigués dans la bande de Gaza.

 

Un responsable médical de la ville égyptienne d’Al-Arich, à une quarantaine de kilomètres de Rafah, avait indiqué mardi à l’AFP, sous couvert de l’anonymat, qu’un « hôpital de campagne de 1300 m2 » avait été monté à Cheikh Zoueid, à une dizaine de kilomètres de Rafah.

 

La bande de Gaza est soumise depuis le 9 octobre à un « siège complet » qui prive ses 2,4 millions d’habitants de livraisons d’eau, de nourriture et d’électricité.

 

Selon le Cogat, l’organe du ministère israélien de la Défense supervisant les activités civiles dans les Territoires palestiniens, 70 camions d’aide humanitaire sont entrés à Gaza mardi. Le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) a évoqué 143 camions entrés entre le 21 octobre et lundi soir, mais il insiste sur la nécessité d’une aide beaucoup plus massive.

 

Le Haut Commissaire de l’ONU pour les réfugiés, Filippo Grandi, a imploré mardi le Conseil de sécurité de « surmonter » ses fractures afin d’« exiger » un cessez-le-feu.

 

Dans le territoire palestinien, au moins 240 otages, enlevés lors de l’attaque du 7 octobre, sont en outre toujours aux mains du Hamas, qu’Israël, les États-Unis et l’Union européenne considèrent comme une organisation « terroriste ».

 

Alors que leurs proches, en Israël et à l’étranger, vivent dans l’angoisse de leur sort, la branche militaire du Hamas a assuré mardi qu’elle se tenait prête à libérer « un certain nombre d’étrangers dans les prochains jours ».

 

11 soldats israéliens tués mardi

 

Déjà massifs, les bombardements israéliens ont encore gagné en intensité ces derniers jours. Mercredi, l’armée israélienne a annoncé avoir frappé « plus de 11 000 cibles » depuis le 7 octobre.

 

Ces bombardements se doublent désormais de « combats féroces » au sol, d’après la même source. Mardi, 11 soldats israéliens ont été tués dans ces combats, a indiqué l’armée israélienne, portant à 326 le nombre de soldats morts depuis le début de la guerre.

 

Le premier ministre Benyamin Nétanyahou a réagi en promettant la « victoire » malgré ces « pertes douloureuses ».

 

Lundi et mardi, l’armée israélienne avait affirmé avoir tué « des dizaines » de combattants du Hamas. Le mouvement islamiste palestinien n’a fourni aucun bilan sur ses pertes. La journée de mardi a aussi été marquée par un bombardement meurtrier de l’armée israélienne du plus grand camp de réfugiés de la bande de Gaza, à Jabaliya (nord, 116 000 habitants), visant à « éliminer » un dirigeant du Hamas.

 

Ce bombardement a fait des dizaines de morts et des centaines de blessés, d’après le ministère de la Santé du Hamas. Dans une vidéo de l’AFPTV, il a été possible de dénombrer au moins 47 corps drapés de linceuls allongés au sol dans la cour d’un hôpital après avoir été extraits des décombres.

 

« C’était une scène de tremblement de terre », a rapporté à l’AFP un habitant du camp, Ragheb Aqel, 41 ans.

 

Mercredi, le Hamas a affirmé que sept otages « dont trois détenteurs d’un passeport étranger » avaient été tués dans ce 

bombardement.

 

L’armée israélienne avait de son côté confirmé mardi avoir visé avec succès Ibrahim Biari, présenté comme un des responsables de l’attaque du 7 octobre, qui se trouvait dans « un vaste complexe de tunnels souterrains d’où il dirigeait les opérations ».

 

« Un grand nombre de terroristes qui se trouvaient avec Biari ont été tués », avait affirmé Jonathan Conricus, le porte-parole des forces israéliennes.

 

« Efforts de médiation »

 

L’Arabie saoudite a condamné « avec la plus grande fermeté » le bombardement sur Jabaliya. Le Qatar, impliqué dans les tentatives de résolution de la crise des otages, a dénoncé « un nouveau massacre » et mis en garde contre des opérations susceptibles de « saper les efforts de médiation ».

 

La Bolivie a annoncé rompre ses relations diplomatiques avec Israël, pour dénoncer « son offensive […] disproportionnée », selon elle. Le Chili et la Colombie ont annoncé rappeler leurs ambassadeurs à Tel-Aviv.

 

La guerre a également exacerbé les tensions en Cisjordanie occupée, où au moins 125 Palestiniens ont été tués depuis le 7 octobre par des tirs de soldats ou de colons israéliens, selon le ministère de la Santé de l’Autorité palestinienne.

 

Alors que les mises en garde se multiplient contre un embrasement régional, les rebelles houthis au Yémen, proches de l’Iran, ont lancé mardi plusieurs missiles contre Israël – que l’armée israélienne a annoncé avoir intercepté – et promis de poursuivre leurs attaques. [AFP]

 
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