Huit jours après le renversement du président Mohamed Bazoum du Niger, le Forum de la Société civile de l’Afrique de l’ouest (FOSCAO) demande « un retour rapide à une gouvernance civile » par le « rétablissement de la Constitution et de l’Etat de droit. » Le Foscao « condamne fermement tout coup de force » et se dit préoccupé « face à la répétition des coups d’Etat militaires dans la région », selon un communiqué en date du 31 juillet 2023 parvenu à IMPACT.SN. Néanmoins, il invite la Cédéao et ses partenaires occidentaux à écarter « toute intervention militaire étrangère (…) dans un pays déjà confronté à de l’insécurité terroriste » afin d’« encourager une solution pacifique entre Nigériens. »
Analysant la chute du président Bazoum, le Forum l’insère dans le contexte général de l’espace politique ouest-africain. Elle est « symptomatique d’un malaise profond » dont les maux essentiels ont pour noms « crise de gouvernance, corruption endémique, restriction de l’espace civique et politique » au niveau des Etats membres de la Cédéao. Une situation aggravée par « une politisation extrême des armées nationales qui devraient (pourtant) demeurer républicaines », indique la même source. A cet égard, le Foscao rappelle aux militaires que « l’armée est apolitique et soumise à l’autorité politique régulièrement établie », comme stipulé par l’article 1(e) du Protocole de la Cedeao relatif à la Démocratie et à la Bonne gouvernance.
Toutefois, le Foscao en appelle aussi à la responsabilité des chefs d’Etat et de gouvernement de la Cédéao « pour une amélioration drastique, inclusive et immédiate de la gouvernance démocratique, de la lutte anti-corruption (et) de la protection des droits de l’homme ». A ce niveau, l’espace civique et politique doit rester ouvert aux organisations politiques et de la société civile dans l’esprit de la « Cédéao des peuples » invoquée dans la Vision-2050 de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest.