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Palestine - Deux autres otages libérées par le Hamas

Lundi 23 Octobre 2023

Le mouvement islamiste palestinien Hamas a affirmé lundi avoir libéré deux femmes enlevées lors de son attaque sur le territoire israélien le 7 octobre et détenues depuis dans la bande de Gaza qu’il contrôle.

 

Le porte-parole de la branche militaire du Hamas, Abou Obeida, a affirmé dans un communiqué que les deux femmes otages avaient été libérées « pour des raisons humanitaires pressantes » grâce à une médiation du Qatar et de l’Égypte. 

 

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a affirmé de son côté avoir facilité la libération de ces deux otages.

Cette libération, qui intervient trois jours après celle de deux Américaines, n’a pas été confirmée dans l’immédiat par les autorités israéliennes.

 

Les médias israéliens donnaient l’identité des deux femmes, des octogénaires du kibboutz Nir Oz, Yocheved Lifshitz et Nourit Kuper, prises en otages avec leurs maris, lors de l’attaque sanglante du Hamas, le 7 octobre.

 

La presse égyptienne a indiqué que deux otages libérés par le Hamas arrivaient au terminal de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza.

 

D’après les estimations des responsables du kibboutz, environ un quart de ses 400 habitants ont été tués, kidnappés ou sont portés disparus.

 

Le mouvement islamiste a accusé Israël d’avoir « violé à huit reprises les arrangements régissant l’opération de libération qui avaient été convenus avec les médiateurs pour qu’elle soit menée à bien ».

 

Plus de 220 otages israéliens, et étrangers ou binationaux ont été recensés par Israël. Ils ont été enlevés et emmenés à Gaza par les islamistes du Hamas lors d’une attaque sanglante sans précédent le 7 octobre, qui a déclenché une guerre, Israël pilonnant depuis la bande de Gaza pour « anéantir » le mouvement islamiste.

 

Gaza pilonnée

 

Israël a intensifié lundi ses frappes sur la bande de Gaza en état de siège, où la situation humanitaire « catastrophique », au 17e jour de la guerre déclenchée par l’attaque sanglante du Hamas sur le sol israélien, favorise les appels à une trêve des combats.

 

L’armée israélienne, qui bombarde sans répit la bande de Gaza et promet « d’anéantir » le Hamas, au pouvoir dans le territoire palestinien, a intensifié ses bombardements en prélude à une probable intervention terrestre.  

 

Cette perspective inquiète la communauté internationale qui redoute un embrasement du conflit. L’Iran, allié du Hamas, a averti dimanche que la situation risquait de devenir « incontrôlable » au Moyen-Orient, transformé en une « poudrière ».

 

Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme a appelé lundi à un « cessez-le-feu humanitaire immédiat » à Gaza, appelant les dirigeants à faire des « choix courageux ».

 

« La première étape doit être un cessez-le-feu humanitaire immédiat, sauvant la vie des civils grâce à l’acheminement d’une aide humanitaire rapide et efficace, à Gaza », a affirmé Volker Türk dans un communiqué.

Les États-Unis ont parallèlement renforcé leur présence militaire dans la région.

 

Dans la bande de Gaza, un petit territoire pauvre où s’entassent 2,4 millions de Palestiniens, l’aide internationale a commencé à arriver au compte-gouttes depuis samedi via l’Égypte. Lundi, un troisième convoi a franchi la frontière à Rafah, la seule issue du territoire qui ne soit pas contrôlée par Israël.

 

Au total, une cinquantaine de camions sont entrés dans la bande de Gaza en trois jours, alors qu’il en faudrait selon l’ONU au moins 100 par jour pour répondre aux besoins de la population.

 

Les États-Unis, qui avaient obtenu l’accord d’Israël et celui de l’Égypte pour laisser passer l’aide humanitaire, ont annoncé dimanche « qu’il y aurait dorénavant un flux continu dans Gaza de cette assistance cruciale ».

 

Mais le chef de la diplomatie de l’Union européenne, Josep Borrell, a réclamé lundi « plus d’aide, plus rapidement » ainsi qu’une « pause humanitaire » pour permettre sa distribution.

 

La France s’est jointe à cet appel. À la veille d’une visite du président Emmanuel Macron à Tel-Aviv, elle a appelé lundi à une « trêve humanitaire » qui « pourra mener à un cessez-le-feu » entre Israël et le Hamas, en se disant l’« amie » des Israéliens comme des Palestiniens.

 

Le président russe Vladimir Poutine a lui aussi appelé à un accès « sans entrave » de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza, et à un « cessez-le-feu rapide ».

 

320 cibles

 

Car loin de s’atténuer, les bombardements israéliens se sont intensifiés au cours des dernières 24 heures.

 

Lundi, l’armée israélienne a annoncé avoir frappé dans la nuit « plus de 320 cibles militaires », des infrastructures du Hamas et de son allié du Djihad islamique. Ces deux groupes sont classés organisations terroristes par les États-Unis, l’Union européenne et Israël.

 

Ces raids ont fait plus de 70 morts, selon le gouvernement du Hamas, dont 17 personnes tuées par une frappe sur une maison à Jabaliya, dans le Nord.

 

Le 7 octobre, en plein Shabbat, le repos juif hebdomadaire, et au dernier jour des fêtes de Souccot, des centaines de combattants du Hamas ont infiltré Israël depuis la bande de Gaza, semant la terreur lors d’une attaque sans précédent depuis la création d’Israël en 1948.

 

Plus de 1400 personnes ont été tuées en Israël, la plupart des civils fauchés par balle, brûlés ou mutilés le jour de l’attaque, selon les autorités.

 

Le Hamas a enlevé 222 otages, israéliens et étrangers, selon l’armée israélienne.

La présence des otages dans la bande de Gaza rendrait plus périlleuse encore une intervention terrestre israélienne, dans ce territoire surpeuplé, truffé de tunnels où le Hamas cache ses combattants et ses armes.

 

Le Hamas a affirmé lundi que 5087 Palestiniens, en majorité des civils dont 2055 enfants, avaient été tués dans la bande de Gaza par des bombardements israéliens qui ont détruit des quartiers entiers.  

Toutes ces données n’ont pas pu être vérifiées de manière indépendante par l’AFP.

 

Situation « catastrophique »

 

Depuis le 15 octobre, l’armée israélienne appelle les civils du nord de ce territoire, où les bombardements sont les plus intenses, à fuir vers le Sud.

 

Mais les frappes continuent aussi de toucher le sud, proche de la frontière égyptienne, où les déplacés sont massés par centaines de milliers.

 

Soumise à un blocus israélien terrestre, aérien et maritime depuis que le Hamas y a pris le pouvoir en 2007, la bande de Gaza est placée depuis le 9 octobre en état de « siège complet » par Israël qui y a coupé l’eau, l’électricité et l’approvisionnement en nourriture.

 

Israël avait annoncé qu’il n’empêcherait pas l’entrée de l’aide humanitaire depuis l’Égypte « tant qu’il s’agit de nourriture, d’eau et de médicaments pour la population civile dans le sud de la bande de Gaza ».

 

La situation humanitaire est « catastrophique », a averti l’ONU, dans ce territoire de 362 kilomètres carrés où au moins 1,4 million de Palestiniens ont fui leur foyer.   

 

Lundi à Rafah, des hommes remplissaient d’eau des bidons en plastique depuis des citernes, pendant que d’autres fouillaient les ruines d’un bâtiment détruit par une frappe, à la recherche de survivants, selon des journalistes de l’AFP.

 

Mohammed Abu Sabalah, un habitant de la ville, venait de rentrer chez lui après la prière du matin. « Un quart d’heure après, il y a eu un bombardement. Nous ne pouvions rien voir à cause de l’épaisse fumée », a-t-il raconté.

 

Selon le Hamas, au moins 181 000 logements ont été endommagés par les frappes israéliennes, dont 20 000 totalement détruits ou rendus inutilisables.

 

À Khan Younès, toujours dans le Sud, une famille s’apprêtait à enterrer des enfants tués dans un bombardement, leurs corps drapés de blanc portés jusqu’au cimetière par des proches.

 

19 000 déplacés au Liban

 

Face au risque d’ouverture d’un second front, l’armée israélienne a massé depuis le 7 octobre des dizaines de milliers de soldats aux abords de la bande de Gaza et à sa frontière nord avec le Liban.

 

De petites unités ont déjà mené des incursions limitées dans le territoire palestinien, visant l’infrastructure du Hamas et cherchant à localiser les personnes disparues ou enlevées.

 

Depuis le 7 octobre, l’armée a fait évacuer les abords de la bande de Gaza. Orit Cohen, un homme de 29 ans originaire de la ville de Sdérot, raconte être venu chercher sa mère « qui jusqu’à présent refusait de partir ». « Mais l’armée bombarde juste de l’autre côté. J’avais peur pour elle », a-t-il ajouté.

 

Au Liban, plus de 19 000 personnes ont été déplacées après une multiplication des affrontements entre l’armée israélienne et le Hezbollah libanais, soutenu par l’Iran et allié du Hamas, à la frontière entre les deux pays, selon les chiffres publiés lundi par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).

La zone frontalière du côté israélien a elle aussi été évacuée. [AFP]

 

 

 

 

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