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Palestine - L’aide internationale attendue à Gaza, le Hamas dit avoir libéré deux otages

Vendredi 20 Octobre 2023

Privés de tout au 14e jour de la guerre entre Israël et le Hamas palestinien, les Gazaouis assiégés et bombardés attendent désespérément l’entrée de premiers convois d’aide internationale, une question pour eux « de vie ou de mort », selon les Nations unies, qui tablent, tout comme Washington, sur un début d’acheminement samedi au plus tôt.  

Dans ce qui serait une première, le Hamas a par ailleurs affirmé vendredi soir avoir libéré « pour des raisons humanitaires » une Américaine et sa fille retenues en otages à Gaza. La décision fait suite à « une médiation du Qatar », pays réputé proche du Hamas, a affirmé le porte-parole militaire du mouvement islamiste.  

 

Plus de 1400 personnes ont été tuées le 7 octobre en Israël par les hommes du Hamas, en majorité des civils fauchés par balle, brûlés vifs ou morts de mutilations le jour de l’attaque du mouvement islamiste palestinien, selon les autorités israéliennes. Environ 1500 combattants du Hamas ont été tués dans la contre-offensive ayant permis à Israël de reprendre le contrôle des zones attaquées, selon l’armée israélienne.

 

Le Hamas a enlevé 203 otages parmi lesquels des étrangers de plus d’une vingtaine de pays, selon l’armée israélienne, qui a estimé vendredi que « la majorité » d’entre eux étaient « vivants ».

 

Côté palestinien, 4137 personnes ont été tuées dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du Hamas, qui contrôle le territoire depuis 2007. Au milieu des décombres laissés par les bombardements, les 2,4 millions d’habitants y manquent d’eau, nourriture, médicaments et électricité, et plus d’un million d’entre eux ont été déplacées.  

 

« Rien à boire »

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’est rendu vendredi du côté égyptien du terminal de Rafah pour tenter d’accélérer l’entrée de l’aide, qui fera « la différence entre la vie et la mort pour tellement de monde à Gaza ».

 

La première cargaison est censée arriver samedi « au plus tôt », a estimé Martin Griffiths, chargé des situations humanitaires d’urgence à l’ONU.  

 

A Washington, le président américain Joe Biden a estimé vendredi que « les 20 premiers camions » d’aide entreraient « dans les prochaines 24 à 48 heures », après la nécessaire réparation de routes.  

 

Israël, qui a imposé un strict siège au territoire palestinien, a autorisé, à la demande des États-Unis, l’entrée d’aide via le poste frontière de Rafah, seule issue de Gaza sur le monde qu’il ne contrôle pas. A condition qu’elle n’arrive qu’aux « civils ».  
 

Des files de dizaines de camions serpentent à la frontière égyptienne.

 

Mais l’entrée de 20 camions n’est qu’une « goutte d’eau dans l’océan des besoins », a dit à Genève le directeur des urgences de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), selon lequel il en « faudrait 2000 ».  

 

Des dizaines de Palestiniens binationaux attendent aussi en vain à Rafah de pouvoir fuir Gaza. « Il n’y a pas de nourriture, rien à boire. Qu’allons nous faire ? », s’exaspère Mahmoud al-Attar, un Néerlandais de 70 ans, bloqué avec des proches.  

 

Israël, qui a juré d’anéantir le Hamas, se prépare toujours à une offensive terrestre à Gaza après l’attaque la plus meurtrière de ses 75 ans d’histoire.  

 

Après la « campagne militaire » de frappes aériennes et « plus tard des manœuvres ayant pour objectif de neutraliser les terroristes et infrastructures du Hamas », il y aura des « opérations à basse intensité pour éliminer les dernières poches de résistance », a déroulé vendredi le ministre de la Défense, Yoav Gallant, lors d’une réunion au ministère.  

 

A terme, Israël envisage parmi les scénarios possibles de « remettre les clés » de la bande de Gaza à une partie tierce qui pourrait être l’Égypte, sans aucune garantie que le Caire accepte ce scénario repoussé depuis des décennies, a affirmé une source au ministère des Affaires étrangères israélien à l’AFP.

  

Une offensive terrestre risque d’être « tout simplement catastrophique », a averti vendredi le Haut commissaire des Nations unies pour les réfugiés, Filippo Grandi.

 

Les craintes d’un embrasement régional mobilisent toujours la diplomatie internationale. Et les États-Unis ont déployé deux porte-avions en Méditerranée orientale, pour dissuader l’Iran ou le Hezbollah libanais, tous deux alliés du Hamas, de s’impliquer dans le conflit.

 

Un destroyer américain « opérant dans le nord de la mer Rouge » a abattu jeudi trois missiles sol-sol et plusieurs drones « se dirigeant potentiellement vers des cibles en Israël » et lancés par les rebelles houthis au Yémen, selon le Pentagone.

 

La Russie a demandé vendredi à ses citoyens de ne pas se rendre en Israël, au Liban, en Jordanie et dans les territoires palestiniens.

 

« On est prêts »

Dans le nord d’Israël, qui se vide de ses habitants, les soldats israéliens sont désormais partout près de la frontière avec le Liban, dans l’éventualité d’un second front contre le Hezbollah.  

 

Si le mouvement pro-iranien « décide de bouger ou faire quoi que ce soit, on est prêts », lance à l’AFP un réserviste.  

 

Mesure rarissime, les autorités ont annoncé évacuer les 25 000 habitants de Kiryat Shmona, ville limitrophe du Liban.  

 

La colère gronde toujours aussi dans les pays arabes, où vendredi, jour de prières pour les musulmans, des dizaines de milliers de personnes ont manifesté d’Égypte à la Jordanie en passant par Tunis ou Bahreïn, pour soutenir les Palestiniens et dénoncer un soutien occidental à Israël.  

 

Mettant en garde contre une extension du conflit, le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, et le roi Abdallah II de Jordanie, deux acteurs clés du Moyen-Orient, ont condamné ce qu’ils ont qualifié de « punition collective » infligée aux Gazaouis.  

 

Le Caire sera hôte samedi d’un « sommet pour la paix », auquel participeront plusieurs chefs d’État ou de gouvernement, ainsi que le président du Conseil européen, Charles Michel.

 

L’ONG Human Rights Watch a appelé les pays occidentaux à condamner « le brutal mépris d’Israël pour la vie des civils à Gaza », au même titre que leurs condamnations « des atrocités russes en Ukraine et des atrocités du Hamas en Israël ».

 

Israël et le Hamas continuent aussi de se renvoyer la responsabilité de frappes meurtrières sur le bande de Gaza, la dernière ayant touché une église jeudi en fin de journée. Selon le ministère palestinien de l’Intérieur du Hamas, 16 personnes y ont été tuées.  (AFP)

 

 

 

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