New York (awp/afp) - Pris en étau entre un bond de la production chez quelques géants du pétrole, des sanctions contre l'Iran moins sévères que prévu et des doutes sur la demande à venir, les cours de l'or noir ont continué à plonger vendredi.
Le prix du baril new-yorkais WTI a reculé pour la dixième séance de suite, de 48 cents à 60,19 dollars, enregistrant à l'occasion sa plus longue série de baisse depuis les années 1980. Il a perdu plus de 21% depuis son récent pic, le 3 octobre.
Le prix du baril de Brent, coté à Londres, est passé en cours de séance sous la barre des 70 dollars pour la première fois depuis avril avant de se redresser un peu. Il a terminé en baisse de 47 cents à 70,18 dollars.
Début octobre, les prix du pétrole avaient pourtant culminé à leur plus haut depuis quatre ans, à 86,74 dollars pour le Brent et à 76,90 dollars pour le WTI, alors que les marchés craignaient de voir le deuxième volet des sanctions américaines contre Téhéran faire chuter le volume d'or noir disponible.
En effet, en sortant de l'accord sur le nucléaire iranien, l'administration américaine avait affirmé vouloir abaisser les exportations iraniennes à zéro baril.
Mais, au dernier moment lundi, Washington a assoupli son message et accordé des exemptions à huit importateurs de pétrole iranien, ce qui va permettre à l'Iran de continuer d'exporter une partie de ses extractions.
Nouvel effort de l'Opep ?
En outre, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses partenaires, dont la Russie, avaient décidé en juin d'assouplir leur accord de limitation de la production afin de répondre aux inquiétudes des investisseurs.
Les Etats-Unis ont aussi ouvert grand les vannes ces derniers mois, la production y grimpant selon les derniers chiffres hebdomadaires au niveau record de 11,6 millions de barils par jour. Les stocks de brut y ont gonflé sans discontinuer au cours des sept dernières semaines.
Parallèlement, les inquiétudes sur la vigueur de la demande de pétrole se multiplient.
"La croissance de la Chine commence à ralentir", a commenté Cailin Birch, analyste chez The Economist Intelligence Unit.
"De même, des résultats trimestriels un peu ternes aux États-Unis soutiennent l'idée que les tensions commerciales pèsent sur les groupes américains", a-t-elle ajouté.
"On a vu les marchés financiers s'effondrer en octobre; et il y a toujours une petite corrélation avec la demande en énergie", a aussi relevé Robert Yawger de Mizuho.
Face à la dégringolade des prix, les pays qui se sont fixé des objectifs de production devraient en envisager une baisse lors d'une réunion de suivi de l'accord, dimanche à Abou Dhabi.
Même si aucune décision ne sera officiellement prise avant la réunion plénière de l'Opep en décembre à Vienne, "il ne leur coûtera pas grande chose de dire qu'ils réfléchissent à réduire leurs extractions ou que le sujet sera sur la table à Vienne", a avancé M. Yawger.
Hésitations saoudiennes
Pour l'Opep, il s'agira de réaffirmer son rôle de régulateur du marché. En s'alliant à d'autres producteurs, dont le géant russe, fin 2016, l'Organisation avait réussi à faire remonter les prix de l'or noir.
Mais des considérations géopolitiques pourraient compliquer la tâche de l'Opep. L'Arabie saoudite, en sa qualité de premier exportateur mondial, est un membre fondateur et la figure de proue de l'Organisation.
Mais un think tank proche du pouvoir saoudien travaillerait sur les conséquences d'une sortie du pays du cartel, selon le Wall Street Journal.
"Cela illustre un changement sismique dans le marché du pétrole, le centre de gravité n'est plus à Ryad mais à Houston", au Texas, coeur de l'industrie pétrolière américaine, a commenté Olivier Jakob, analyste chez Petromatrix.
Selon lui, l'Arabie saoudite, qui voit la production américaine de pétrole de schiste dépasser celle du royaume et amoindrir le pouvoir de l'Opep sur le marché, envisagerait donc une libéralisation de son industrie pétrolière.
Par ailleurs, les relations américano-saoudiennes sont tendues. Le président Donald Trump avait fortement critiqué l'Opep en raison du niveau élevé des prix du pétrole, et les deux pays se sont également opposés après le meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi.
Le prix du baril new-yorkais WTI a reculé pour la dixième séance de suite, de 48 cents à 60,19 dollars, enregistrant à l'occasion sa plus longue série de baisse depuis les années 1980. Il a perdu plus de 21% depuis son récent pic, le 3 octobre.
Le prix du baril de Brent, coté à Londres, est passé en cours de séance sous la barre des 70 dollars pour la première fois depuis avril avant de se redresser un peu. Il a terminé en baisse de 47 cents à 70,18 dollars.
Début octobre, les prix du pétrole avaient pourtant culminé à leur plus haut depuis quatre ans, à 86,74 dollars pour le Brent et à 76,90 dollars pour le WTI, alors que les marchés craignaient de voir le deuxième volet des sanctions américaines contre Téhéran faire chuter le volume d'or noir disponible.
En effet, en sortant de l'accord sur le nucléaire iranien, l'administration américaine avait affirmé vouloir abaisser les exportations iraniennes à zéro baril.
Mais, au dernier moment lundi, Washington a assoupli son message et accordé des exemptions à huit importateurs de pétrole iranien, ce qui va permettre à l'Iran de continuer d'exporter une partie de ses extractions.
Nouvel effort de l'Opep ?
En outre, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses partenaires, dont la Russie, avaient décidé en juin d'assouplir leur accord de limitation de la production afin de répondre aux inquiétudes des investisseurs.
Les Etats-Unis ont aussi ouvert grand les vannes ces derniers mois, la production y grimpant selon les derniers chiffres hebdomadaires au niveau record de 11,6 millions de barils par jour. Les stocks de brut y ont gonflé sans discontinuer au cours des sept dernières semaines.
Parallèlement, les inquiétudes sur la vigueur de la demande de pétrole se multiplient.
"La croissance de la Chine commence à ralentir", a commenté Cailin Birch, analyste chez The Economist Intelligence Unit.
"De même, des résultats trimestriels un peu ternes aux États-Unis soutiennent l'idée que les tensions commerciales pèsent sur les groupes américains", a-t-elle ajouté.
"On a vu les marchés financiers s'effondrer en octobre; et il y a toujours une petite corrélation avec la demande en énergie", a aussi relevé Robert Yawger de Mizuho.
Face à la dégringolade des prix, les pays qui se sont fixé des objectifs de production devraient en envisager une baisse lors d'une réunion de suivi de l'accord, dimanche à Abou Dhabi.
Même si aucune décision ne sera officiellement prise avant la réunion plénière de l'Opep en décembre à Vienne, "il ne leur coûtera pas grande chose de dire qu'ils réfléchissent à réduire leurs extractions ou que le sujet sera sur la table à Vienne", a avancé M. Yawger.
Hésitations saoudiennes
Pour l'Opep, il s'agira de réaffirmer son rôle de régulateur du marché. En s'alliant à d'autres producteurs, dont le géant russe, fin 2016, l'Organisation avait réussi à faire remonter les prix de l'or noir.
Mais des considérations géopolitiques pourraient compliquer la tâche de l'Opep. L'Arabie saoudite, en sa qualité de premier exportateur mondial, est un membre fondateur et la figure de proue de l'Organisation.
Mais un think tank proche du pouvoir saoudien travaillerait sur les conséquences d'une sortie du pays du cartel, selon le Wall Street Journal.
"Cela illustre un changement sismique dans le marché du pétrole, le centre de gravité n'est plus à Ryad mais à Houston", au Texas, coeur de l'industrie pétrolière américaine, a commenté Olivier Jakob, analyste chez Petromatrix.
Selon lui, l'Arabie saoudite, qui voit la production américaine de pétrole de schiste dépasser celle du royaume et amoindrir le pouvoir de l'Opep sur le marché, envisagerait donc une libéralisation de son industrie pétrolière.
Par ailleurs, les relations américano-saoudiennes sont tendues. Le président Donald Trump avait fortement critiqué l'Opep en raison du niveau élevé des prix du pétrole, et les deux pays se sont également opposés après le meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi.