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Pologne - Condamné, l’ex-ministre de l’Intérieur trouve refuge au palais présidentiel

Mardi 9 Janvier 2024

Le ministre de l’Intérieur du précédent gouvernement populiste polonais, et un collaborateur, recherchés par la police pour être conduits en prison, ont trouvé refuge depuis mardi matin au palais présidentiel sur l’invitation du président.

 

« C’est une situation inédite », a commenté le premier ministre pro-européen Donald Tusk, une situation dans laquelle « les personnes condamnées qui doivent être conduites par la police dans un lieu d’isolement, choisissent un autre lieu d’isolement, probablement plus confortable, […] le palais présidentiel».

 

En décembre, un tribunal polonais a infligé en appel une peine de deux ans de prison ferme à Mariusz Kaminski, le ministre de l’Intérieur dans le précédent gouvernement nationaliste et son proche collaborateur Maciej Wasik, pour avoir outrepassé leurs fonctions dans une affaire remontant à 2007.

 

Personnalité controversée, M. Kaminski avait à l’époque occupé les fonctions de coordinateur des services secrets et incarne, aux yeux de ses critiques, les tendances autoritaires au sein du parti nationaliste et populiste Droit et Justice (PiS), qui a perdu le pouvoir à l’issue des élections législatives d’octobre.

 

Lundi soir, un tribunal a lancé un mandat d’amener contre les deux hommes. Ceux-ci clament leur innocence, évoquant une grâce présidentielle controversée accordée par le président Andrzej Duda en 2015, et qui a été par la suite remise en question par la Cour suprême.

 

Élus députés lors des élections d’octobre, les deux hommes ont vu leurs mandats annulés vendredi, ce qu’ils refusent de reconnaître.  

 

Alors que la police est arrivée à leur domicile dans la matinée sans les trouver, les deux hommes sont apparus aux côtés du président Andrzej Duda, lui-même issu du PiS, lors d’une cérémonie.

 

Dans l’après-midi, ils ont fait une déclaration dans la cour du palais présidentiel.

 

« Nous ne nous cachons pas, nous sommes ici avec le président, nous savons que des forces de police sont rassemblées à proximité de la présidence afin de nous arrêter », a déclaré M. Kaminski à la presse.

 

« Si nous finissons en prison, nous serons des prisonniers politiques », a-t-il ajouté, sans préciser si lui et son collaborateur comptaient quitter la présidence.

 

Le chef du gouvernement pro-européen a quant à lui indiqué que personne n’allait utiliser la force contre la présidence, accusant « le camp politique qui a gouverné la Pologne pendant 8 ans » d’avoir provoqué « un chaos juridique sans précédent ». [AFP]

 
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