La récente déclaration du président de la transition tchadienne, Idriss Deby, à la suite d'un accrochage avec les rebelles dans le nord du pays, a suscité une vive réaction au sein de la population et de la sphère médiatique. Le président, entouré de hauts gradés, a adressé un message direct aux rebelles : "Si vous voulez la paix, la porte est ouverte. Mais si vous voulez la guerre, je suis ici à Kouri et je vous attends."
Cette rhétorique guerrière a été critiquée par certains pour son incompatibilité avec les précédentes promesses de réconciliation et de dialogue national inclusif. L'incident a déclenché un débat animé au Tchad. Neatobey Bidi Valentin, président du Parti panafricain pour la paix et la justice sociale, a exprimé son mécontentement envers les propos du président Deby : "Les dirigeants de la transition veulent s'imposer au pouvoir par la force. D'une bouche, on dit qu'on est pour la réconciliation, mais en même temps, on invite les autres à la guerre."
Le discours du président de la transition a également eu des répercussions sur la liberté de la presse au Tchad. Le journal tchadien en ligne Alwidah infos a été suspendu pour huit jours par la Haute autorité des médias et de l'audiovisuel, après avoir caractérisé les propos présidentiels de belliqueux. [BBC]