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Présidentielle 2024 : Benno Bokk Yaakaar et l’impératif d’un Plan B d’urgence

Mardi 4 Juillet 2023

Macky Sall (en haut à gauche) devra composer avec la chef du PS Aminta Mbengue Ndiaye (en haut à droite), Moustapha Niasse (AFP, en bas à gauche) et Idrissa Seck (Rewmi)
Macky Sall (en haut à gauche) devra composer avec la chef du PS Aminta Mbengue Ndiaye (en haut à droite), Moustapha Niasse (AFP, en bas à gauche) et Idrissa Seck (Rewmi)
 
Les dès sont jetés : la coalition Benno Bokk Yaakaar qui porte la gouvernance politique de Macky Sall depuis une dizaine d’années, devra se trouver un candidat de consensus pour espérer conserver le pouvoir en février 2024. La décision du chef de l’Etat de ne pas briguer une 3e candidature la contraint à cette alternative plus ou moins inattendue et qui fait l’effet d’un tsunami dans l’alliance. Le pari est d’autant plus lourd de risques et d’incertitudes que les délais impartis pour relever le défi sont extrêmement serrés : 7 mois à tout casser. Cependant, si on prend en compte les propos du président Sall disant qu’il n’a jamais été dans ses intentions de violer ses engagements sur le nombre de mandats à faire pour lui, il est permis de penser qu’il a eu également le temps et la latitude de concocter un projet de succession à plusieurs dimensions dont la détermination du profil politique idéal pour reprendre le flambeau.
 
A dire vrai, le choix du porte-drapeau éventuel de Benno Bokk Yaakaar ne sera pas aisé en raison de la composition hétéroclite d’une coalition que Macky Sall a tenu en laisse pendant une décennie avec bonheur, dextérité et fermeté. Aucune tête n’a émergé pour être un obstacle à son management de l’alliance. Du reste, les alliés de la première heure ne se sont jamais plaints à un niveau qui ait pu susciter des craintes de rébellion a fortiori d’implosion. Dénominateur commun à tous et accepté de tous, Macky Sall s’est bien facilité la tâche en octroyant aux uns et aux autres les moyens de « massifier » la coalition à travers le travail politique de terrain. Les prébendes et les nominations par décrets ont coulé à flot.
 
Mais aujourd’hui, avec le retrait du président Sall, des questions apparaissent brutalement tant Benno n’a jamais donné l’impression de travailler à un PLAN B pour la présidentielle du 25 février 2024. La coalition survivra-t-elle aux luttes naturelles visant la capture du leadership interne ? Dans quelle mesure Macky Sall pourra-t-il influer de manière décisive sur le choix de son successeur éventuel à la tête du pays ? Quel mode de désignation approprié emporterait le consensus général au sein de la coalition ?
 
Ces questions sont sans réponse pour le moment, mais une autre, capitale, viendra s’y rajouter : quelles attitudes adopteront les partis locomotives historiques de la coalition que sont le PS et l’AFP surtout, mais aussi la LD et le PIT, face à cette nouvelle donne ? Se rangeront-ils encore une fois sous l’hégémonie du parti présidentiel en acceptant que le dauphin soit issu de l’Alliance pour la république (APR) ? Où, perspective radicale, considéreront-ils que le compagnonnage avec Macky Sall est arrivé à terme comme cela a pu être théorisé chez certains socialistes et progressistes ?
 
L’urgence de concocter un Plan B consensuel est donc une urgence impérative pour la coalition Benno Bokk Yaakaar. Au-delà du profil à investir et de son caractère politique, la question est aussi fondamentalement d’ordre stratégique. C’est la gestion de l’héritage global de Macky Sall qui a besoin d’être prise en charge, avec ses forces et ses faiblesses. Car suivant l’exemple de 2012 et la défaite d’Abdoulaye Wade, un nouveau régime éventuel porteur d’une grande légitimité populaire pourrait faire de la reddition des comptes une option politique de départ, en attendant la suite, comme l’a tenté…Macky Sall.
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1.Posté par Me François JURAIN le 05/07/2023 11:28
Tout est possible, et il ne faut rien exclure. Le machiavélisme de Macky SALL est tel, qu'il peut très bien relâcher SONKO pour lui permettre de concourir à cette élection, et ce dernier, suivant ses vieux démons, persistera dans son projet de révolution, rejeté par la plupart des Sénégalais, ce qui provoquera un chaos tel que Macky SALL, revenant sur sa déclaration (et son sens de "l'honneur"!) surfera sur la vague et justifiera son renoncement au renoncement, un peu façon OUATTARA en son temps.

L'explosion de BBY est certainement une piste à ne pas négliger, les egos des uns et des autres étant tels qu'une entente derrière un chef de file faisant autorité est pratiquement inenvisageable, tout se jouera au deuxième tour, qui semble, lui inévitable vu la pléthore des candidats, et la liste est loin d'être close.

Quand à l'APR, c'est évidemment sa fin, pour une simple raison: au SENEGAL, les partis politiques appartiennent à une seule personne, qui construit, finance, et liquide le moment venu ledit parti. Tout est basé sur le clientélisme et le populisme, au service d'un seul homme. En retour, celui-ci finance et pratique le népotisme à échelle industrielle. L'APR étant propriété privée de Macky SALL, il maintiendra ce parti tant que besoin sera nécessaire pour lui assurer, à lui et sa famille, son immunité, et ensuite, il liquidera le parti car il arrêtera de financer un machin qui ne lui sert plus à rien. C'est ce qui s'est passé au PDS, maintenu en respiration artificielle, tant que l'ardoise due au SENEGAL par Karim WADE ne sera pas effacée, dusse-t-il en passer par une candidature qui ne l'intéresse absolument pas, d'autant qu'il n'a aucune chance, car appartenant au passé. Un passé dont l'immense majorité des Sénégalais ne veulent plus entendre parler, et ensuite, le PDS s'éteindra de sa mort naturelle. Et il en sera de même pour l'APR, avec le départ "sous conditions" de Macky SALL. Ce dernier se moque comme d'une guigne que ce soit l'APR ou les Patriotes qui gagne cette élection, il faut que celui qui gagnera lui confère une immunité totale à lui et sa famille. Tout le reste n'a aucune importance. Ceci à déjà été acquis avec Khalifa SALL, qui aurait pu bénéficier de l’héritage populaire de SONKO. Mais ce qui apparait comme une trahison envers ce dernier lui sera vraisemblablement fatale. Il n'y a pas, à l'APR, de candidat suffisamment charismatique pour faire face aux poids lourds de l'opposition (Khalifa SALL, Aminata TOURE, voire même Malik GAKOU) et ça, Macky SALL l'a très bien compris: c'est pourquoi il a acheté Khalifa SALL qui, avec les voix de BBY et surtout de l'APR, pourra faire une petite différence au deuxième tour. Macky SALL prisonnier de la rue et des instances internationales, et Khalifa SALL prisonnier de Macky SALL.

Lorsque j'étais petit, on chantait en France une comptine: "je te tiens, tu me tiens, par la barbichette, le premier qui rira aura une tapette!"
Plus de soixante dix ans après, cela me semble toujours d'actualité!!!
Me François Jurain

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