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Révélation du procureur de la République : La mort du ministre Mamadou Moustapha Ba « n’est pas naturelle », selon les résultats de l’autopsie

Dimanche 10 Novembre 2024

L'ancien ministre des Finances et du Budget, décédé le 4 novembre 2024 à Paris
L'ancien ministre des Finances et du Budget, décédé le 4 novembre 2024 à Paris

C’est une évolution substantielle que le Procureur de la République vient d’impulser au dossier concernant les circonstances du décès de l’ancien ministre sénégalais des Finances et du Budget. Un nouveau communiqué publié ce 10 novembre 2024 écarte la mort naturelle. 
 

« Les résultats de l’autopsie ordonnée tendant à déterminer les causes du décès du ministre Mamadou Moustapha BA ont révélé plusieurs éléments qui sont de nature à attester que la mort n’est pas naturelle.

 

Pour les besoins des investigations qui nécessitent des actes d’enquête complémentaires, les formalités liées à la procédure de levée du corps et d’inhumation sont renvoyées à une date ultérieure. »

La levée du corps de Mamadou Moustapha Ba, ci-devant ministre des Finances et du Budget, devait avoir lieu ce dimanche 10 novembre 2024 à l'Hôpital militaire de Ouakam (HMO). Mais les besoins de l’autopsie voulue par le Procureur de la République en avait décalé la date.  

L’ancien ministre est annoncé décédé le 4 novembre 2024 en France. Son corps a été rapatrié dans la soirée du samedi 9 novembre et l’enterrement était prévu ce dimanche dans son fief de Nioro, dans la région du Saloum.   

Mamadou Moustapha Ba est l’une des quatre personnalités de l’ancien régime mises en cause par le gouvernement sénégalais lors du point de presse tenu le 26 septembre 2024 et consacré à une « falsification » de certains indicateurs macroéconomiques. Les trois autres responsables visés sont l’ex président Macky Sall, son ancien premier ministre Amadou Ba ainsi que Abdoulaye Daouda Diallo, le prédécesseur de Mamadou Moustapha Ba au ministère des Finances et du Budget.


[IMPACT.SN]



COMMUNIQUÉ DU PROCUREUR DE LA REPUBLIQUE

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1.Posté par Me François JURAIN le 12/11/2024 10:47
Au sujet de l’enquête relative à la mort de l’ancien ministre des Finances et du Budget, monsieur le Procureur de la République est parfaitement dans son rôle. S'il a agi ainsi, ce n'est pas parce qu'un beau matin, il s'est levé en se disant « tient, je ne sais pas quoi faire ! Et si je faisais autopsier le corps de cet ancien Ministre décédé en FRANCE ! ». Non, cela ne se passe pas comme ça.

Monsieur le Procureur de la république a, bien évidemment, des renseignements confidentiels qui lui laissent supposer, de par son expérience, que les choses, dans cette affaire (comme dans d'autres) ne se sont pas déroulées normalement, et que les faits, confrontés aux renseignements confidentiels qu'il détient, peuvent constituer un faisceau de preuves concordantes, pouvant aboutir à la révélation d'un acte potentiellement réprimé par la loi.

Pour l'instant, il n'y a plus que trois personnes qui savent la vérité: Macky SALL, le parrain d'une clique qu'il a imposée pendant douze ans au pays et qui, toute honte bue, n'hésite pas à se présenter aux prochaines élections législatives, mais qui, sachant tout le sang qu'il a sur les mains, l'origine de son immense fortune bien planquée dans les coffres de forts de certains paradis fiscaux (dont un en Afrique). Et trois de ses "exécutants" : Amadou BA, ancien premier ministre mais surtout ancien Ministre des finances, qui, pendant qu'il était aux affaires, n'avait aucune idée, mais depuis qu'il n'est plus aux commandes, regorgent d'idées pour "sauver le pays en perdition, d'après lui ». Et si on met a part ce pauvre Mamadou Moustapha BA (paix à son âme), un autre ex, Abdoulaye Daouda DIALLO.

Il n'y a pas besoin d'être grand clerc, pour se douter que les trois survivants, savent beaucoup, beaucoup de choses. Mais n'oublions pas que nous étions, à cette époque, sous le coup d'un régime mafieux, avec ses lois, ses règles non écrites, mais connues par tous les membres de cette "cosa nostra": le parrain, qui a droit de vie et de mort sur tous, les caporaux, qui exécutent, et les petites mains, qui sont là pour aller en prison à la place des autres…

A l'heure qu'il est, il n'y a pas de preuves, pas de coupables, rien qui puisse supposer que nous sommes au coeur d'une affaire d’Etat. Ce qui est troublant, dans toutes ces affaires, c'est quand même que le principal concerné, le Parrain de cette mafia, n'a pas perdu de temps pour fuir le pays et son nouveau régime, dont il pouvait supposer que les nouveaux dirigeants avaient quelques comptes à régler avec lui. Alors, donner comme explication de sa fuite quelques minutes (où heures) suivant la passation de pouvoir, « qu'il ne souhaitait pas gêner le pouvoir en place » peut éventuellement se comprendre. Mais cette justification ne tient plus lorsque ce même Parrain mafieux ose, sans complexe, se présenter en tête de liste d'une coalition hétéroclite, regroupant les trois principaux Parrains des gangs mafieux de ces vingt dernières années! Les deux autres sont passés par la prison, ont été condamnés pour détournements de fonds publics et ils se détestent souverainement! C'est la paix des braves, celle des vieux parrains devenus sans influence, qui ont au moins le mérite d'avoir compris qu'il vaut mieux finir ses jours dans une maison de retraite, que sous les coups du gang adverse.

Donc, le peuple sénégalais comprend mal, et à juste raison: voilà trois hommes, tous -au moins pour deux déjà condamnés pour avoir détourné à leur profit l'argent du peuple sénégalais-, qui osent se présenter devant ledit peuple avec un seul slogan: "nous vous avons volé, tué pour certains, mis dans la misère, mais pensez à nous: aujourd'hui, nous sommes retraités, nous avons été habitués à dépenser énormément d'argent que nous vous avions volé, mais si nous ne pouvons plus voler, qu'allons nous devenir? nous ne savons faire que ca!"

Tout candidat qui se respecte ici, fait une caravane, tient des meeting, expose ses idées (à condition d'en avoir), bref, fait campagne. Eh bien ! nos trois parrains ont choisi une toute autre tactique: l'un s'est "volontairement exilé au QATAR, sans n'avoir jamais remis les pieds au SENEGAL, de peur que le fisc lui présente une facture qui doit être salée si l'on tient compte des intérêts de retard. L’autre reste la plupart de son temps en FRANCE, partageant son temps entre sa somptueuse villa de SAINT-RAPHAEL, sur la Côte d'azur, et sa très belle demeure aux environs de Paris. Quant au troisième, il a choisi la douceur du climat de Marrakech, pays ami dont il est pratiquement certain qu'il ne sera jamais extradé. Ils annoncent la couleur de suite: jamais ils ne viendront siéger à l'assemblée! C'est dire l'importance qu'ils attachent à cette noble assemblée!

La vérité, dans tout ça, et tout le peuple sénégalais l’a bien compris, même si le dernier Parrain a scrupuleusement respecté la règle de maintenir, voir augmenter le taux d’analphabétisme et de pauvreté dans le pays, afin de mieux se servir, alors qu'il était là pour servir : ces trois Parrains mafieux se tiennent par la barbichette, mais le plus fort d'entre eux, c'est l’exilé de Marrakech, et il faut, coute que coute, sauver le soldat en errance, faute de quoi, les deux autres tomberont avec.

Sauf que le peuple sénégalais, lui, il ne voit pas les choses comme cela. Les parrains mafieux, il a connu ça pendant vingt ans, donc, c'est bon. Il met désormais sa confiance dans des gens qui mouillent le maillot, des gens qui parlent vrai, des gens qui, pour l'instant, n'ont pas de sang sur les mains, des gens qui, pour l'instant n'ont pas détourné d'argent public. Il sait que rien ne sera facile, mais ce qu'ils veut surtout, c'est que cela ne soit pas pire.

Mais, de toute mauvaise chose, il y a toujours une lueur d'espoir qu'il convient d'exploiter: cette candidature d'une coalition des trois Parrains aura un mérite: celui de leur faire voir à quel point le peuple sénégalais, pas dupe, les vomit, et leur donne rendez-vous prochainement au Palais de justice, où là, ils pourront être en bonne compagnie, par exemple le sinistre ministre Mame M'baye NIANG, champion du PRODAC qui avait à cœur de laver son honneur et qui a discrètement pris la fuite (on se demande pourquoi, puisqu'il est, d'après lui, blanc comme neige), et d'autres, car les langues vont se délier de plus en plus, et nos Parrains le savent bien, ils sont en sursis sur un siège éjectable.

C'est ça aussi le changement: une justice qui n'est pas aux ordres, mais au service du peuple et en assure sa défense. Ça tombe bien, c'est justement pour cela qu'elle a été créée.
Me François JURAIN

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