Vladimir Poutine a reconnu l’indépendance des séparatistes prorusses d’Ukraine et annoncé la signature avec eux des « accords d’amitié et d’entraide ». Le président russe a fait ces déclarations durant une allocution à la télévision russe.
Cette reconnaissance pourrait ouvrir la voie à un appel à l’aide à la Russie de la part de ces territoires en tant qu’États souverains aux yeux de la Russie et donc l’entrée de forces russes dans ces régions dont Moscou est de fait déjà le parrain.
Le président Poutine avait à l'avance informé son homologue français Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz, médiateurs dans le conflit de l’est ukrainien, de sa décision de reconnaître les deux régions séparatiste et ceux-ci avaient, selon le Kremlin, « exprimé leur déception ».
Cette décision risque de mettre fin au processus de paix dans ce conflit.
Annonce après une réunion
L'annonce suit de peu une réunion du Conseil de sécurité russe, portant sur les territoires ukrainiens russophones du Donbass et du du Donesk, qui jouxtent la frontière officielle entre la Russie et l'Ukraine et qui ont déclaré unilatéralement leur indépendance après un conflit armé que l'Occident considère comme subventionné et orchestré par Moscou.
« J’ai entendu vos opinions, la décision sera prise aujourd’hui », avait dit Vladimir Poutine aux membres de son Conseil de sécurité, à l’issue d’une réunion retransmise en différé à la télévision russe et qui avait eu lieu en début d’après-midi.
Signes précurseurs d'invasion
Ces annonces interviennent sur fond de multiplication des signes précurseurs d’une invasion de l’Ukraine, aux frontières de laquelle plus de 150 000 militaires russes, selon Washington, attendent l’arme au pied depuis plusieurs semaines.
Face à la gravité de la situation, le dirigeant allemand menait également des entretiens d’urgence avec le président français Emmanuel Macron, le président ukrainien Volodymyr Zelensky et « les partenaires les plus étroits » de l’Allemagne, a précisé le porte-parole du gouvernement, Steffen Hebestreit.
Les annonces russes interviennent sur fond de multiplication des signes précurseurs d’une guerre en Ukraine, aux frontières de laquelle plus de 150 000 militaires russes, selon Washington, attendent l’arme au pied depuis plusieurs semaines.
Tandis que Kiev et les Occidentaux accusent depuis des jours la Russie de chercher un prétexte à une intervention, Moscou a accusé lundi des « saboteurs » ukrainiens d’être entrés en Russie et affirmé qu’un poste-frontière russe avait été détruit par l’artillerie ukrainienne, ce que l’Ukraine a catégoriquement démenti.
Les Russes ont dit avoir tué cinq de ces agents et fait prisonnier un soldat ukrainien.
Deux soldats et un civil tués
L’Ukraine, qui a démenti ces informations, a quant à elle annoncé lundi la mort d'un civil et de deux soldats dans un bombardement séparatiste qui a aussi fait quatre blessés.
Face à la menace d’une invasion russe, elle a en outre réclamé une réunion « immédiate » du Conseil de sécurité de l’ONU.
Les tensions, qui n’ont cessé de croître ces derniers mois, s’aggravent depuis trois jours avec la recrudescence des heurts dans l’est de l’Ukraine, où les forces de Kiev et des séparatistes prorusses s’affrontent depuis 2014.
Dimanche soir, à l’issue d’entretiens téléphoniques menés par Emmanuel Macron, la présidence française avait pourtant annoncé espérer un prochain sommet réunissant Vladimir Poutine et Joe Biden.
Mais le Kremlin a douché ces espoirs lundi, qualifiant de « prématurée » une telle rencontre.
Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a néanmoins fait savoir qu’il allait voir son homologue américain Antony Blinken jeudi à Genève.
Le chancelier allemand Olaf Scholz devait pour sa part s’entretenir au téléphone lundi avec le maître du Kremlin.
En attendant, M. Poutine a de nouveau incriminé les pays occidentaux, leur reprochant d’« utiliser l’Ukraine comme instrument de confrontation avec notre pays », ce qui « représente une menace sérieuse, très grande pour nous ».
De son côté, la Maison-Blanche, qui juge une invasion de l’Ukraine imminente, a accusé la Russie de vouloir « écraser » le peuple ukrainien.
« La guerre, la vraie »
Sur le terrain, dans l’est de l’Ukraine, les affrontements se poursuivaient lundi, Kiev faisant état d’une quinzaine de bombardements des rebelles prorusses, dans lesquels un soldat a été blessé.
Les séparatistes accusent Kiev de préparer une offensive généralisée, alors que l’armée ukrainienne dit rester sur ses positions.
Les rebelles ont fait état de trois civils morts dans des bombardements ces dernières 24 heures et soutiennent que 21 000 personnes sont privées d’eau à cause de bombardements ukrainiens.
Ces assertions n’ont pas pu être vérifiées de manière indépendante et les Occidentaux affirment qu’elles font partie d’un scénario russe visant à tenter de justifier une intervention, Moscou accusant même Kiev de « génocide ».
La Russie a assuré lundi qu’au moins 61 000 personnes avaient été « évacuées » des zones séparatistes vers son territoire.
« C’est la guerre, la vraie », estime Tatiana Nikoulina, 64 ans, qui fait partie de ces personnes acheminées de la région de Donetsk vers la ville russe de Taganrog. « Ils n’ont pas pu trouver de compromis et c’est pourquoi tout cela continue ».
Menaces de sanctions
Moscou et Kiev s’accusent d’être responsables de cette flambée de violences dans un conflit qui a fait plus de 14 000 morts depuis son déclenchement en 2014, dans la foulée de l’annexion de la péninsule ukrainienne de Crimée par la Russie.
Les Russes se défendent de tout projet d’invasion de l’Ukraine, mais ne donnent pas les raisons du déploiement de dizaines de milliers d’hommes, appuyés par des chars et autres lance-missiles.
Le Kremlin réclame en revanche la fin de la politique d’élargissement de l’OTAN et son retrait d’Europe de l’Est, des demandes rejetées par les Occidentaux.
Ces derniers ont menacé Moscou de sanctions dévastatrices en cas d’offensive contre l’Ukraine, des menaces balayées par la Russie.
Signe de l’inquiétude des marchés, le principal indice de la Bourse de Moscou a terminé la journée sur un plongeon de plus de 13 %. (AFP)
Cette reconnaissance pourrait ouvrir la voie à un appel à l’aide à la Russie de la part de ces territoires en tant qu’États souverains aux yeux de la Russie et donc l’entrée de forces russes dans ces régions dont Moscou est de fait déjà le parrain.
Le président Poutine avait à l'avance informé son homologue français Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz, médiateurs dans le conflit de l’est ukrainien, de sa décision de reconnaître les deux régions séparatiste et ceux-ci avaient, selon le Kremlin, « exprimé leur déception ».
Cette décision risque de mettre fin au processus de paix dans ce conflit.
Annonce après une réunion
L'annonce suit de peu une réunion du Conseil de sécurité russe, portant sur les territoires ukrainiens russophones du Donbass et du du Donesk, qui jouxtent la frontière officielle entre la Russie et l'Ukraine et qui ont déclaré unilatéralement leur indépendance après un conflit armé que l'Occident considère comme subventionné et orchestré par Moscou.
« J’ai entendu vos opinions, la décision sera prise aujourd’hui », avait dit Vladimir Poutine aux membres de son Conseil de sécurité, à l’issue d’une réunion retransmise en différé à la télévision russe et qui avait eu lieu en début d’après-midi.
Signes précurseurs d'invasion
Ces annonces interviennent sur fond de multiplication des signes précurseurs d’une invasion de l’Ukraine, aux frontières de laquelle plus de 150 000 militaires russes, selon Washington, attendent l’arme au pied depuis plusieurs semaines.
Face à la gravité de la situation, le dirigeant allemand menait également des entretiens d’urgence avec le président français Emmanuel Macron, le président ukrainien Volodymyr Zelensky et « les partenaires les plus étroits » de l’Allemagne, a précisé le porte-parole du gouvernement, Steffen Hebestreit.
Les annonces russes interviennent sur fond de multiplication des signes précurseurs d’une guerre en Ukraine, aux frontières de laquelle plus de 150 000 militaires russes, selon Washington, attendent l’arme au pied depuis plusieurs semaines.
Tandis que Kiev et les Occidentaux accusent depuis des jours la Russie de chercher un prétexte à une intervention, Moscou a accusé lundi des « saboteurs » ukrainiens d’être entrés en Russie et affirmé qu’un poste-frontière russe avait été détruit par l’artillerie ukrainienne, ce que l’Ukraine a catégoriquement démenti.
Les Russes ont dit avoir tué cinq de ces agents et fait prisonnier un soldat ukrainien.
Deux soldats et un civil tués
L’Ukraine, qui a démenti ces informations, a quant à elle annoncé lundi la mort d'un civil et de deux soldats dans un bombardement séparatiste qui a aussi fait quatre blessés.
Face à la menace d’une invasion russe, elle a en outre réclamé une réunion « immédiate » du Conseil de sécurité de l’ONU.
Les tensions, qui n’ont cessé de croître ces derniers mois, s’aggravent depuis trois jours avec la recrudescence des heurts dans l’est de l’Ukraine, où les forces de Kiev et des séparatistes prorusses s’affrontent depuis 2014.
Dimanche soir, à l’issue d’entretiens téléphoniques menés par Emmanuel Macron, la présidence française avait pourtant annoncé espérer un prochain sommet réunissant Vladimir Poutine et Joe Biden.
Mais le Kremlin a douché ces espoirs lundi, qualifiant de « prématurée » une telle rencontre.
Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a néanmoins fait savoir qu’il allait voir son homologue américain Antony Blinken jeudi à Genève.
Le chancelier allemand Olaf Scholz devait pour sa part s’entretenir au téléphone lundi avec le maître du Kremlin.
En attendant, M. Poutine a de nouveau incriminé les pays occidentaux, leur reprochant d’« utiliser l’Ukraine comme instrument de confrontation avec notre pays », ce qui « représente une menace sérieuse, très grande pour nous ».
De son côté, la Maison-Blanche, qui juge une invasion de l’Ukraine imminente, a accusé la Russie de vouloir « écraser » le peuple ukrainien.
« La guerre, la vraie »
Sur le terrain, dans l’est de l’Ukraine, les affrontements se poursuivaient lundi, Kiev faisant état d’une quinzaine de bombardements des rebelles prorusses, dans lesquels un soldat a été blessé.
Les séparatistes accusent Kiev de préparer une offensive généralisée, alors que l’armée ukrainienne dit rester sur ses positions.
Les rebelles ont fait état de trois civils morts dans des bombardements ces dernières 24 heures et soutiennent que 21 000 personnes sont privées d’eau à cause de bombardements ukrainiens.
Ces assertions n’ont pas pu être vérifiées de manière indépendante et les Occidentaux affirment qu’elles font partie d’un scénario russe visant à tenter de justifier une intervention, Moscou accusant même Kiev de « génocide ».
La Russie a assuré lundi qu’au moins 61 000 personnes avaient été « évacuées » des zones séparatistes vers son territoire.
« C’est la guerre, la vraie », estime Tatiana Nikoulina, 64 ans, qui fait partie de ces personnes acheminées de la région de Donetsk vers la ville russe de Taganrog. « Ils n’ont pas pu trouver de compromis et c’est pourquoi tout cela continue ».
Menaces de sanctions
Moscou et Kiev s’accusent d’être responsables de cette flambée de violences dans un conflit qui a fait plus de 14 000 morts depuis son déclenchement en 2014, dans la foulée de l’annexion de la péninsule ukrainienne de Crimée par la Russie.
Les Russes se défendent de tout projet d’invasion de l’Ukraine, mais ne donnent pas les raisons du déploiement de dizaines de milliers d’hommes, appuyés par des chars et autres lance-missiles.
Le Kremlin réclame en revanche la fin de la politique d’élargissement de l’OTAN et son retrait d’Europe de l’Est, des demandes rejetées par les Occidentaux.
Ces derniers ont menacé Moscou de sanctions dévastatrices en cas d’offensive contre l’Ukraine, des menaces balayées par la Russie.
Signe de l’inquiétude des marchés, le principal indice de la Bourse de Moscou a terminé la journée sur un plongeon de plus de 13 %. (AFP)