En médaillon, le chef de l'Etat Macky Sall. La présidence de la république fait partie des institutions attaquées par les hackers. (Photo: Socialnetlink)
Plusieurs sites internet institutionnels sénégalais dont celui de la présidence de la république ont été la cible de cyberattaques au soir du vendredi 26 mai, mais la situation semblait revenue à la normale samedi matin. Néanmoins, aux environs de 13H GMT, le groupe de hackers à l’origine de cette déstabilisation technique annonçait la mise hors ligne du site internet de la compagnie nationale Sénégal Airlines. Ce qui signifierait que plusieurs autres sites gouvernementaux resteraient à la merci des pirates.
Ces attaques ont été revendiquées sur Twitter par @MysteriousTeamO dont les membres se qualifient eux-mêmes de « cyber warriors », avec un contenu qui atteste de la dimension politique des actions menées contre le pouvoir sénégalais à travers son réseau numérique.
« Confirmé : des mesures montrent que le réseau du gouvernement sénégalais, l'ADIE, a été mis hors ligne, désactivant les sites web et les services officiels ; le groupe de pirates Mysterious Team a revendiqué la responsabilité de la cyberattaque pour " libérer le Sénégal de la dictature " dans un contexte d'agitation politique », écrit @MysteriousTeamO.
En réaction, Sénégal Numérique SA (ex Agence de l’informatique de l’Etat, ADIE), a reconnu la réalité de la cyberattaque.
« Sénégal Numérique SA tient à informer que l’ensemble des sites du gouvernement sont accessibles depuis 2h du matin, ce samedi 27 mai 2023, suite à une indisponibilité temporaire due à des tentatives de sabotage rapidement contenues. »Une posture relayée ensuite par le porte-parole du gouvernement Abdou Karim Fofana qui tenté de rassurer l'opinion publique.
C’est sans doute la première fois au Sénégal que des cyberattaques de cette nature contre le pouvoir en place sont directement mises en corrélation avec la situation politique. A neuf mois de l’élection présidentielle du 25 février 2024, une lutte acharnée a lieu entre Macky Sall, futur président sortant auquel la Constitution dénie toute participation au scrutin et ses alliés, et l’opposition dont la tête de proue, Ousmane Sonko, risque l’inéligibilité avec des déboires judiciaires qu’il attribue à un « complot d’Etat ».