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Sénégal/Gouvernance : le coup de semonce ‘’politique’’ des partenaires économiques et financiers

Mardi 11 Avril 2023

En ‘’exigeant’’ la publication des rapports de la cour des comptes des années 2018 à 2021, puis en exprimant leurs inquiétudes face à une situation politico-judiciaire porteuse de désordres incontrôlables, les partenaires économiques et financiers du Sénégal ne poussent-ils pas le président de la république à trouver une issue politique à la crise politique entre le pouvoir et l’opposition ?


Le Pm Amadou Bâ (d) et l'ambassadeur de l'UE au Sénégal Jean Marc Pisani
Le Pm Amadou Bâ (d) et l'ambassadeur de l'UE au Sénégal Jean Marc Pisani
 
Stabilité politique, transparence, gouvernance, reddition des comptes, etc. Les partenaires économiques et financiers du Sénégal ont étalé leurs inquiétudes face aux lourdes tensions qui prévalent aux plans politique et judiciaire dans notre pays.
 
Devant le premier ministre Amadou Bâ et plusieurs ministres du gouvernement, Jean-Marc Pisani, le chef résident de la Délégation de l’Union européenne à Dakar et porte-voix du Groupe des 50 pays et institutions internationales (G50), ont exigé la publication des rapports de la Cour des comptes pour la période 2018-2021. En toile de fond de cette demande, un brin d’agacement et d’exaspération perceptible dans les mots de Pisani à l’endroit du Pm sénégalais.
 
« Nous restons dans l’attente de la publication des rapports annuels de la Cour des comptes 2018, 2019, 2020 et 2021, ainsi que les rapports d’exécution des lois de finances 2020 et 2021. »
 
Pour les partenaires du Sénégal, il est curieux que le président de la république ait autorisé la publication du rapport 2022 de la cour des comptes alors que ceux des quatre années précédentes sont restés sous le boisseau. Selon plusieurs indiscrétions, c’est justement la pression des dits bailleurs qui a contraint les autorités sénégalaises à rendre public le rapport 2022 de la cour des comptes.
 
Spécialement centré sur la gouvernance des fonds destinés à lutter contre la pandémie Covid-19, ce rapport a suscité une grande indignation auprès de l’opinion publique et choqué les partenaires économiques et financiers dont ceux du G50, pourvoyeurs d’une partie des fonds présumés détournés au niveau de plusieurs ministères et de leurs démembrements.
 
Jean-Marc Pisani s’est enquis également du sort des « recommandations » que les bailleurs avaient adressées au gouvernement sénégalais pour le suivi judiciaire de cette affaire.
 
Cependant, la préoccupation essentielle du G50 touche à la situation politique au Sénégal depuis plusieurs mois sur fond de batailles judiciaires politisées avec un grand potentiel de chaos au bout des logiques qui s’affrontent.
 
« Je ne saurais terminer sans vous faire part de l’attention avec laquelle les partenaires du Sénégal suivent le développement politique et la montée des tensions, à moins d’un an de la tenue de l’élection présidentielle. »

 Depuis les événements dramatiques de mars 2021 soldés par une quinzaine de morts entre Dakar et la zone sud du pays, la tension politique est restée à un niveau très élevée entre le pouvoir du président Macky Sall et la coalition d’opposition Yewwi Askan Wi. Avant les trois morts survenus en mars dernier lors de manifestations liés au procès du Prodac, trois autres victimes avaient été notées en juin 2022 dans le chaos du bras de fer juridique qui a précédé les élections législatives du 31 juillet suivant. Des soubresauts porteurs de potentiel de déstabilisation qui inquiètent les partenaires financiers mais aussi et surtout les investisseurs locaux et étrangers.
 
« Le contexte est particulier et ses développements pourraient impacter la mise en œuvre effective des (...) priorités économiques et sociales du gouvernement », a souligné Pisani.
 
Sur toutes ces questions, le chef du gouvernement a tenté de rassurer le G50, rappelant que le Sénégal reste « un Etat de droit », « engagé à protéger les droits et les libertés », « sous le contrôle permanent du pouvoir judiciaire ».
 
Il n’est pas certain que ce type de discours - globalement décalé des réalités actuelles et des causes profondes ayant favorisé les événements sanglants qui se succèdent depuis mars 2021 - convainque des partenaires économiques et financiers qui ne sont peut-être pas les moins bien informés de la situation présente.
 
Le langage a semblé plutôt diplomatique des deux côtés. Néanmoins, l’impact politique des propos de Jean-Marc Pisani devrait nous valoir les jours ou semaines à venir la découverte de quelques rapports de la Cour des comptes et/ou d’autres institutions de bonne gouvernance. 

Mais finalement, la posture peu habituelle des pays essentiels qui composent le G50- (dont ceux de l'Union européenne et les Etats-Unis) ne serait-pas au fond une ''exigence" poussant le président de la république de trouver une sortie négociée de la crise politique en vigueur au Sénégal ? 

 
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1.Posté par Me François JURAIN le 10/04/2023 19:20

Il suffit de sortir des frontières, ou regarder des chaines de télévisions étrangères, pour se rendre compte que "l'état de grâce" dont a pu bénéficier Macky SALL ces dix dernières années, est terminé. Il est bel et bien terminé, car au bout de dix ans, fatalement, les masques tombent. Les partenaires financiers s’accommodent très peu des pantalonnades que constituent ces procès ridicules, qui ne sont que des procès politiques, et la mise sous boisseau par un Président paniqué et inconséquent, d'une partie de la justice, institution à laquelle il ne faut surtout pas toucher, faute de quoi les partenaires financiers perdent confiance, n'est évidemment pas fait pour les rassurer.

Depuis de longues dates, ces gens là qui ne se préoccupent que de finances, que d'argent, observent ce qui se passent, ont pris des contacts discrets avec les membres de l'opposition, notamment les plus en vue, et ils se sont aperçus que les gens qui entourent notamment SONKO, sont pour la plupart des gens fortement diplômés, avec un projet pour le SENEGAL autrement plus ambitieux que celui des moutons bêlants souvent issus de copinage et clientélisme, qui ont en mains les destinées du pays actuellement. Peut être même ont-ils déjà fait leur choix, et ce n'est pas forcément celui auquel on pense. Ces gens là aiment la discrétion, la stabilité, et la compétence, et ce n'est certainement pas ce que Macky SALL, depuis ces dix dernières années, leur a apporté de meilleur!

Il est totalement scandaleux que la Cour des comptes n'ait pas publié ses rapports des années 2018 à 2021 (combien de fois nous en sommes-nous émus ici même !!!) alors qu'elle y est contrainte tous les ans, mais ce ne sont pas les magistrats de cette haute autorité qui sont à blamer : ils ne peuvent faire qu'avec ce qu'on leur donne. Et il suffit de lire le dossier du PRODAC (oui, Monsieur NIANG, celui qui a subitement disparu des radars pour aller se réfugier sous le coude d'un Président complice et accommodant) pour voir et comprendre comment se comportent ceux qui savent jouir d'une immunité présidentielle à l'égard des autorités de contrôle, alors même qu'ils devraient être au garde à vous, et communiquer les documents qu'on leur demande illico presto.

Les financiers ne sont pas stupides, ils observent, et se rendent bien compte que le SENEGAL est devenu, avec Macky SALL, une véritable république bananière. Et maintenant, ils le disent ouvertement. Compte tenu de l'endettement excessif du pays, le Premier Ministre, au lieu de "faire le beau", ferait mieux de faire amende honorable, et s’exécuter dans les meilleurs délais, car à force de dire et penser que le gaz et le pétrole vont nous sauver, financièrement parlant, on s'achemine tout droit vers la fameuse "malédiction du pétrole".

Il est donc plus que grand temps que cette équipe dirigeante reprenne ses esprits, et s'apprête à une transition calme et apaisée, issue des urnes, aux termes d'une élection à laquelle elle a bien sur le droit de participer, à condition que son candidat ne soit pas Macky SALL, puisqu'il est interdit de compétition, de par la constitution et le peuple n'est pas responsable de la carence d'un conseil Constitutionnel entièrement acquis aux ordres d'un militant politique.

Les partenaires financiers ne sont ni aveugles, ni naïfs, ils ont compris depuis longtemps ce qui se passe, et manifestement, cela heurte leur orthodoxie. Tant Macky SALL que le Premier Ministre feraient bien d'en prendre conscience, et vite, très vite, avant que les choses ne se gâtent plus qu'elles ne le sont. Et la première des choses, c'est de rendre son indépendance à la justice, qui rendra une vraie justice dans le respect du droit, que certains Procureurs cessent de se comporter comme des clowns, la justice n'est pas un cirque, c'est une institution, et que le Ministre de la justice arrête ces contorsions intellectuelles stupides et ridicules pour imposer un troisième mandat totalement illégal, illicite, et immoral, il faut donner tous les éléments de travail à la Cour des comptes, qui établira des rapports qui évidemment seront publiés, quelles qu'en soient les conséquences mais conformément à la loi.

Monsieur le Premier Ministre, c'est ça un Etat de droit, et c'est cela qui le différencie d'une république bananière, dans laquelle vous et vos amis nous ont entrainés depuis presqu'une décennie. La fin de la récréation est terminée, mais ce n'est pas Macky SALL qui souffle dans le sifflet: il est instamment prié de s’exécuter, et vite, et de rentrer dans les clous, très, très vite. A bon entendeur, salut!
Me François Jurain

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