Les violences ont repris jeudi en banlieue parisienne et en régions pour la troisième soirée consécutive après la mort mardi à Nanterre de Nahel, un jeune homme de 17 ans tué par un policier qui a été mis en examen pour homicide volontaire et écroué et a, selon son avocat, demandé pardon à la famille de la victime.
Lors de sa garde à vue, "les premiers mots" que le fonctionnaire "a prononcés étaient pour dire pardon et les derniers mots qu'il a prononcés étaient pour dire pardon à la famille", a indiqué son avocat, Me Laurent-Franck Liénard, sur BFMTV.
Son tir à bout portant, mortel, sur l'adolescent lors d'un contrôle routier a embrasé de nombreux quartiers populaires du pays.
Les autorités redoutaient jeudi une "généralisation" des violences urbaines. Une note des renseignements, citée par une source policière, anticipe ainsi "des actions ciblées sur les forces de l'ordre et les symboles de l'Etat ou de la puissance publique".
Pour la nuit de jeudi à vendredi, le gouvernement a mobilisé 40.000 policiers et gendarmes et fait appel à des unités d'intervention d'élite comme le Raid (police) ou le Groupe d'intervention de la gendarmerie nationale (GIGN), déployés selon une source policière à Toulouse, Nantes, Marseille, Lyon, Bordeaux ou Rennes.
Dans le Nord, la préfecture a multiplié les mesures pour prévenir de nouvelles violences à Lille et Roubaix, avec l'interdiction de tout rassemblement dans un secteur, ainsi que le déploiement d'un hélicoptère et de drones. Vingt-quatre personnes ont été interpellées dont sept à Tourcoing, notamment par le Raid, selon une source policière.
Des violences et des dégradations ont été signalées jeudi soir dans plusieurs villes. A minuit, les forces de l'ordre avaient procédé à au moins 176 interpellations au niveau national, selon l'entourage de Gérald Darmanin.
"Il n'y a pas d'affrontement très violent en contact direct avec les forces de l'ordre, mais il y a un certain nombre de magasins vandalisés, de commerces pillés voire incendiés", a détaillé un haut-gradé de la police nationale.
Dans le quartier du Val-Fourré à Mantes-la-Jolie (Yvelines), des policiers qui sécurisaient les pompiers venus éteindre une voiture en feu ont été visés par des tirs de fusées d'artifice, a-t-on appris de source policière.
A Marseille, après un rassemblement de quelque 400 personnes contre les violences policières, des tensions ont éclaté sur le Vieux Port quand les forces de l'ordre ont dispersé avec des gaz lacrymogènes un groupe de 100 à 150 personnes qui auraient tenté de monter des barricades.
- "Marche blanche" -
Au moins une vitrine a été dégradée et quelques poubelles brûlées avant que le calme ne revienne vers 22h30. De source policière, 14 personnes ont été interpellées dans la cité phocéenne.
En région parisienne, tramways et bus sont à l'arrêt depuis 21h00. Des couvre-feux nocturnes ont été décrétés à Clamart (Hauts-de-Seine), Neuilly-sur-Marne (Seine-Saint-Denis) et Compiègne (Oise).
En milieu de soirée, un calme relatif régnait à Nanterre, notamment eu pied des tours nuages de la cité Pablo Picasso où vivait l'adolescent tué. C'est de là qu'est partie dans l'après-midi une "marche blanche" à sa mémoire qui a rassemblé 6.200 participants, selon la préfecture de police, aux cris de "justice pour Nahel" et "plus jamais ça".
Dans la soirée, 21 interpellations ont eu lieu, selon la préfecture de police.
La mère de la victime, juchée sur une camionnette, vêtue d'un tee-shirt "Justice pour Nahel", a ouvert la "marche blanche".
"J'en veux pas à la police, j'en veux à une personne, celui qui a enlevé la vie de mon fils", a déclaré Mounia M. au micro de l'émission "C à vous" sur France 5.
La marche s'est terminée dans la confusion par des heurts, des tirs de gaz lacrymogène et de mortiers d'artifice. Du mobilier urbain a été détruit, des voitures incendiées et le monument de la Résistance et de la Déportation a été dégradé.
Dix-neuf personnes ont alors été interpellées, selon la préfecture de police.
- Violences "injustifiables" -
Depuis la mort de Nahel mardi, des écoles, des mairies et des édifices publics ont été la cible de la colère des jeunes habitants des quartiers populaires et incendiés dans de multiples villes de France, rappelant les émeutes qui avaient embrasé la France en 2005 après la mort de deux jeunes. Des "scènes de violences" contre "les institutions et la République" qui sont "injustifiables", a fustigé Emmanuel Macron.
Le drame à l'origine de l'embrasement s'est produit à proximité de la station de RER Nanterre-Préfecture, lors d'un contrôle de police sur la voiture conduite par Nahel, un mineur de 17 ans connu pour des refus d'obtempérer.
"Le parquet considère que les conditions légales d'usage de l'arme" par le policier auteur du tir "ne sont pas réunies", a souligné jeudi matin le procureur de la République de Nanterre, Pascal Prache.
Ce policier de 38 ans a été mis en examen pour homicide volontaire et placé en détention provisoire dans l'après-midi.
Une vidéo, authentifiée par l'AFP, a montré que ce motard de la police nationale positionné le long de sa voiture tenait Nahel en joue après une course-poursuite puis a tiré à bout portant.
Le jeune conducteur est décédé peu de temps après avoir été atteint au thorax. Un des deux passagers du véhicule est toujours recherché.
L'affaire a relancé la controverse sur l'action des forces de l'ordre en France, où un nombre record de 13 décès a été enregistré en 2022 après des refus d'obtempérer lors de contrôles routiers.
Lors de sa garde à vue, "les premiers mots" que le fonctionnaire "a prononcés étaient pour dire pardon et les derniers mots qu'il a prononcés étaient pour dire pardon à la famille", a indiqué son avocat, Me Laurent-Franck Liénard, sur BFMTV.
Son tir à bout portant, mortel, sur l'adolescent lors d'un contrôle routier a embrasé de nombreux quartiers populaires du pays.
Les autorités redoutaient jeudi une "généralisation" des violences urbaines. Une note des renseignements, citée par une source policière, anticipe ainsi "des actions ciblées sur les forces de l'ordre et les symboles de l'Etat ou de la puissance publique".
Pour la nuit de jeudi à vendredi, le gouvernement a mobilisé 40.000 policiers et gendarmes et fait appel à des unités d'intervention d'élite comme le Raid (police) ou le Groupe d'intervention de la gendarmerie nationale (GIGN), déployés selon une source policière à Toulouse, Nantes, Marseille, Lyon, Bordeaux ou Rennes.
Dans le Nord, la préfecture a multiplié les mesures pour prévenir de nouvelles violences à Lille et Roubaix, avec l'interdiction de tout rassemblement dans un secteur, ainsi que le déploiement d'un hélicoptère et de drones. Vingt-quatre personnes ont été interpellées dont sept à Tourcoing, notamment par le Raid, selon une source policière.
Des violences et des dégradations ont été signalées jeudi soir dans plusieurs villes. A minuit, les forces de l'ordre avaient procédé à au moins 176 interpellations au niveau national, selon l'entourage de Gérald Darmanin.
"Il n'y a pas d'affrontement très violent en contact direct avec les forces de l'ordre, mais il y a un certain nombre de magasins vandalisés, de commerces pillés voire incendiés", a détaillé un haut-gradé de la police nationale.
Dans le quartier du Val-Fourré à Mantes-la-Jolie (Yvelines), des policiers qui sécurisaient les pompiers venus éteindre une voiture en feu ont été visés par des tirs de fusées d'artifice, a-t-on appris de source policière.
A Marseille, après un rassemblement de quelque 400 personnes contre les violences policières, des tensions ont éclaté sur le Vieux Port quand les forces de l'ordre ont dispersé avec des gaz lacrymogènes un groupe de 100 à 150 personnes qui auraient tenté de monter des barricades.
- "Marche blanche" -
Au moins une vitrine a été dégradée et quelques poubelles brûlées avant que le calme ne revienne vers 22h30. De source policière, 14 personnes ont été interpellées dans la cité phocéenne.
En région parisienne, tramways et bus sont à l'arrêt depuis 21h00. Des couvre-feux nocturnes ont été décrétés à Clamart (Hauts-de-Seine), Neuilly-sur-Marne (Seine-Saint-Denis) et Compiègne (Oise).
En milieu de soirée, un calme relatif régnait à Nanterre, notamment eu pied des tours nuages de la cité Pablo Picasso où vivait l'adolescent tué. C'est de là qu'est partie dans l'après-midi une "marche blanche" à sa mémoire qui a rassemblé 6.200 participants, selon la préfecture de police, aux cris de "justice pour Nahel" et "plus jamais ça".
Dans la soirée, 21 interpellations ont eu lieu, selon la préfecture de police.
La mère de la victime, juchée sur une camionnette, vêtue d'un tee-shirt "Justice pour Nahel", a ouvert la "marche blanche".
"J'en veux pas à la police, j'en veux à une personne, celui qui a enlevé la vie de mon fils", a déclaré Mounia M. au micro de l'émission "C à vous" sur France 5.
La marche s'est terminée dans la confusion par des heurts, des tirs de gaz lacrymogène et de mortiers d'artifice. Du mobilier urbain a été détruit, des voitures incendiées et le monument de la Résistance et de la Déportation a été dégradé.
Dix-neuf personnes ont alors été interpellées, selon la préfecture de police.
- Violences "injustifiables" -
Depuis la mort de Nahel mardi, des écoles, des mairies et des édifices publics ont été la cible de la colère des jeunes habitants des quartiers populaires et incendiés dans de multiples villes de France, rappelant les émeutes qui avaient embrasé la France en 2005 après la mort de deux jeunes. Des "scènes de violences" contre "les institutions et la République" qui sont "injustifiables", a fustigé Emmanuel Macron.
Le drame à l'origine de l'embrasement s'est produit à proximité de la station de RER Nanterre-Préfecture, lors d'un contrôle de police sur la voiture conduite par Nahel, un mineur de 17 ans connu pour des refus d'obtempérer.
"Le parquet considère que les conditions légales d'usage de l'arme" par le policier auteur du tir "ne sont pas réunies", a souligné jeudi matin le procureur de la République de Nanterre, Pascal Prache.
Ce policier de 38 ans a été mis en examen pour homicide volontaire et placé en détention provisoire dans l'après-midi.
Une vidéo, authentifiée par l'AFP, a montré que ce motard de la police nationale positionné le long de sa voiture tenait Nahel en joue après une course-poursuite puis a tiré à bout portant.
Le jeune conducteur est décédé peu de temps après avoir été atteint au thorax. Un des deux passagers du véhicule est toujours recherché.
L'affaire a relancé la controverse sur l'action des forces de l'ordre en France, où un nombre record de 13 décès a été enregistré en 2022 après des refus d'obtempérer lors de contrôles routiers.