Vladimir Poutine décidera dès lundi s’il reconnaît l’indépendance des régions séparatistes prorusses de l’est de l’Ukraine, une mesure qui risquerait de mettre le feu aux poudres au moment où les Occidentaux redoutent une offensive russe de grande ampleur.
« La décision sera prise aujourd’hui », a dit le président russe aux membres de son Conseil de sécurité, à l’issue d’une réunion chorégraphiée qui a eu lieu en début d’après-midi et a été retransmise en différé à la télévision.
Les médias d’État ont annoncé en début de soirée que Vladimir Poutine allait incessamment faire une déclaration télévisée.
Dans la journée, les dirigeants des deux territoires aux mains des rebelles prorusses dans l’est de l’Ukraine, ceux de Donetsk et de Lougansk, l’avaient appelé à reconnaître leur indépendance et à mettre en place une « coopération en matière de défense ».
Une telle reconnaissance marquerait la fin d’un processus de paix moribond et la Russie prendrait officiellement sous son aile les régions concernées, dont elle est déjà, de fait, le parrain militaire et financier.
Elle pourrait aussi permettre à Moscou d’y déployer des troupes à la demande des autorités locales et au nom de la protection des citoyens russes y habitant. La Russie a en effet distribué des passeports par centaines de milliers dans l’Est ukrainien.
Ces annonces interviennent sur fond de multiplication des signes précurseurs d’une guerre en Ukraine, aux frontières de laquelle plus de 150 000 militaires russes, selon Washington, attendent l’arme au pied depuis plusieurs semaines.
Tandis que Kiev et les Occidentaux accusent depuis des jours la Russie de chercher un prétexte à une intervention, Moscou a accusé lundi des « saboteurs » ukrainiens d’être entrés en Russie et affirmé qu’un poste-frontière russe avait été détruit par l’artillerie ukrainienne, ce que l’Ukraine a catégoriquement démenti.
Les Russes ont dit avoir tué cinq de ces agents et fait prisonnier un soldat ukrainien.
Civil tué
L’Ukraine, qui a démenti ces informations, a quant à elle annoncé lundi qu’un civil avait été tué dans un bombardement des séparatistes dans le village de Novolouganské.
Face à la menace d’une invasion russe, elle a en outre réclamé une réunion « immédiate » du Conseil de sécurité de l’ONU.
Les tensions, qui n’ont cessé de croître ces derniers mois, s’aggravent depuis trois jours avec la recrudescence des heurts dans l’est de l’Ukraine, où les forces de Kiev et des séparatistes prorusses s’affrontent depuis 2014.
Dimanche soir, à l’issue d’entretiens téléphoniques menés par Emmanuel Macron, la présidence française avait pourtant annoncé espérer un prochain sommet réunissant Vladimir Poutine et Joe Biden.
Mais le Kremlin a douché ces espoirs lundi, qualifiant de « prématurée » une telle rencontre.
Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a néanmoins fait savoir qu’il allait voir son homologue américain Antony Blinken jeudi à Genève.
Le chancelier allemand Olaf Scholz devait pour sa part s’entretenir au téléphone lundi avec le maître du Kremlin.
En attendant, M. Poutine a de nouveau incriminé les pays occidentaux, leur reprochant d’« utiliser l’Ukraine comme instrument de confrontation avec notre pays », ce qui « représente une menace sérieuse, très grande pour nous ».
De son côté, la Maison-Blanche, qui juge une invasion de l’Ukraine imminente, a accusé la Russie de vouloir « écraser » le peuple ukrainien.
« La guerre, la vraie »
Sur le terrain, dans l’est de l’Ukraine, les affrontements se poursuivaient lundi, Kiev faisant état d’une quinzaine de bombardements des rebelles prorusses, dans lesquels un soldat a été blessé.
Les séparatistes accusent Kiev de préparer une offensive généralisée, alors que l’armée ukrainienne dit rester sur ses positions.
Les rebelles ont fait état de trois civils morts dans des bombardements ces dernières 24 heures et soutiennent que 21 000 personnes sont privées d’eau à cause de bombardements ukrainiens.
Ces assertions n’ont pas pu être vérifiées de manière indépendante et les Occidentaux affirment qu’elles font partie d’un scénario russe visant à tenter de justifier une intervention, Moscou accusant même Kiev de « génocide ».
La Russie a assuré lundi qu’au moins 61 000 personnes avaient été « évacuées » des zones séparatistes vers son territoire.
« C’est la guerre, la vraie », estime Tatiana Nikoulina, 64 ans, qui fait partie de ces personnes acheminées de la région de Donetsk vers la ville russe de Taganrog. « Ils n’ont pas pu trouver de compromis et c’est pourquoi tout cela continue ».
Menaces de sanctions
Moscou et Kiev s’accusent d’être responsables de cette flambée de violences dans un conflit qui a fait plus de 14 000 morts depuis son déclenchement en 2014, dans la foulée de l’annexion de la péninsule ukrainienne de Crimée par la Russie.
Les Russes se défendent de tout projet d’invasion de l’Ukraine, mais ne donnent pas les raisons du déploiement de dizaines de milliers d’hommes, appuyés par des chars et autres lance-missiles.
Le Kremlin réclame en revanche la fin de la politique d’élargissement de l’OTAN et son retrait d’Europe de l’Est, des demandes rejetées par les Occidentaux.
Ces derniers ont menacé Moscou de sanctions dévastatrices en cas d’offensive contre l’Ukraine, des menaces balayées par la Russie.
Signe de l’inquiétude des marchés, le principal indice de la Bourse de Moscou a terminé la journée sur un plongeon de plus de 13 %. (AFP)
« La décision sera prise aujourd’hui », a dit le président russe aux membres de son Conseil de sécurité, à l’issue d’une réunion chorégraphiée qui a eu lieu en début d’après-midi et a été retransmise en différé à la télévision.
Les médias d’État ont annoncé en début de soirée que Vladimir Poutine allait incessamment faire une déclaration télévisée.
Dans la journée, les dirigeants des deux territoires aux mains des rebelles prorusses dans l’est de l’Ukraine, ceux de Donetsk et de Lougansk, l’avaient appelé à reconnaître leur indépendance et à mettre en place une « coopération en matière de défense ».
Une telle reconnaissance marquerait la fin d’un processus de paix moribond et la Russie prendrait officiellement sous son aile les régions concernées, dont elle est déjà, de fait, le parrain militaire et financier.
Elle pourrait aussi permettre à Moscou d’y déployer des troupes à la demande des autorités locales et au nom de la protection des citoyens russes y habitant. La Russie a en effet distribué des passeports par centaines de milliers dans l’Est ukrainien.
Ces annonces interviennent sur fond de multiplication des signes précurseurs d’une guerre en Ukraine, aux frontières de laquelle plus de 150 000 militaires russes, selon Washington, attendent l’arme au pied depuis plusieurs semaines.
Tandis que Kiev et les Occidentaux accusent depuis des jours la Russie de chercher un prétexte à une intervention, Moscou a accusé lundi des « saboteurs » ukrainiens d’être entrés en Russie et affirmé qu’un poste-frontière russe avait été détruit par l’artillerie ukrainienne, ce que l’Ukraine a catégoriquement démenti.
Les Russes ont dit avoir tué cinq de ces agents et fait prisonnier un soldat ukrainien.
Civil tué
L’Ukraine, qui a démenti ces informations, a quant à elle annoncé lundi qu’un civil avait été tué dans un bombardement des séparatistes dans le village de Novolouganské.
Face à la menace d’une invasion russe, elle a en outre réclamé une réunion « immédiate » du Conseil de sécurité de l’ONU.
Les tensions, qui n’ont cessé de croître ces derniers mois, s’aggravent depuis trois jours avec la recrudescence des heurts dans l’est de l’Ukraine, où les forces de Kiev et des séparatistes prorusses s’affrontent depuis 2014.
Dimanche soir, à l’issue d’entretiens téléphoniques menés par Emmanuel Macron, la présidence française avait pourtant annoncé espérer un prochain sommet réunissant Vladimir Poutine et Joe Biden.
Mais le Kremlin a douché ces espoirs lundi, qualifiant de « prématurée » une telle rencontre.
Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a néanmoins fait savoir qu’il allait voir son homologue américain Antony Blinken jeudi à Genève.
Le chancelier allemand Olaf Scholz devait pour sa part s’entretenir au téléphone lundi avec le maître du Kremlin.
En attendant, M. Poutine a de nouveau incriminé les pays occidentaux, leur reprochant d’« utiliser l’Ukraine comme instrument de confrontation avec notre pays », ce qui « représente une menace sérieuse, très grande pour nous ».
De son côté, la Maison-Blanche, qui juge une invasion de l’Ukraine imminente, a accusé la Russie de vouloir « écraser » le peuple ukrainien.
« La guerre, la vraie »
Sur le terrain, dans l’est de l’Ukraine, les affrontements se poursuivaient lundi, Kiev faisant état d’une quinzaine de bombardements des rebelles prorusses, dans lesquels un soldat a été blessé.
Les séparatistes accusent Kiev de préparer une offensive généralisée, alors que l’armée ukrainienne dit rester sur ses positions.
Les rebelles ont fait état de trois civils morts dans des bombardements ces dernières 24 heures et soutiennent que 21 000 personnes sont privées d’eau à cause de bombardements ukrainiens.
Ces assertions n’ont pas pu être vérifiées de manière indépendante et les Occidentaux affirment qu’elles font partie d’un scénario russe visant à tenter de justifier une intervention, Moscou accusant même Kiev de « génocide ».
La Russie a assuré lundi qu’au moins 61 000 personnes avaient été « évacuées » des zones séparatistes vers son territoire.
« C’est la guerre, la vraie », estime Tatiana Nikoulina, 64 ans, qui fait partie de ces personnes acheminées de la région de Donetsk vers la ville russe de Taganrog. « Ils n’ont pas pu trouver de compromis et c’est pourquoi tout cela continue ».
Menaces de sanctions
Moscou et Kiev s’accusent d’être responsables de cette flambée de violences dans un conflit qui a fait plus de 14 000 morts depuis son déclenchement en 2014, dans la foulée de l’annexion de la péninsule ukrainienne de Crimée par la Russie.
Les Russes se défendent de tout projet d’invasion de l’Ukraine, mais ne donnent pas les raisons du déploiement de dizaines de milliers d’hommes, appuyés par des chars et autres lance-missiles.
Le Kremlin réclame en revanche la fin de la politique d’élargissement de l’OTAN et son retrait d’Europe de l’Est, des demandes rejetées par les Occidentaux.
Ces derniers ont menacé Moscou de sanctions dévastatrices en cas d’offensive contre l’Ukraine, des menaces balayées par la Russie.
Signe de l’inquiétude des marchés, le principal indice de la Bourse de Moscou a terminé la journée sur un plongeon de plus de 13 %. (AFP)