Mohammad Chtayyeh. C’est le nom du nouveau Premier ministre palestinien. Proche du président Mahmoud Abbas, il a été nommé dimanche 10 mars et chargé de former un nouveau gouvernement, selon Mahmoud Al-Aloul, vice-président du Fatah, le parti de Mahmoud Abbas.
En désignant Mohammad Chtayyeh, Mahmoud Abbas choisit un fidèle du Fatah, son parti, et s'oriente vers un gouvernement dominé par ce mouvement. Le nouveau Premier ministre remplace Rami Hamdallah, qui dirigeait le gouvernement palestinien depuis 2014. Ce dernier, perçu comme plus indépendant politiquement, s'appuyait sur un consensus entre les différents courants palestiniens. Il avait démissionné fin janvier.
Conséquence de l’échec des négociations avec le Hamas
Le gouvernement est l'émanation de l'Autorité palestinienne, entité intérimaire internationalement reconnue et censée préfigurer un État indépendant qui comprendrait la Cisjordanie et la bande de Gaza, séparées de quelques dizaines de kilomètres par le territoire israélien.
Le Hamas, mouvement islamiste qui dirige Gaza, et le Fatah sont à couteaux tirés depuis que le premier a pris le contrôle de l'enclave palestinienne en évinçant le second, en 2007, au prix d'une quasi-guerre civile.
Le groupe avait remporté les élections législatives un an auparavant. Depuis, toutes les tentatives de réconciliation ont échoué et la vie politique palestinienne est comme figée. Aucune élection, ni législative, ni présidentielle, n'a été organisée depuis.
"Si le Hamas ne veut pas de la réconciliation, si le Hamas ne veut pas d'élections, si le Hamas veut toujours former avec d'autres un mini-État à Gaza pour les Frères musulmans, si c'est leur stratégie, nous devons mettre fin à la relation. C'est pourquoi nous devons former un nouveau gouvernement", a déclaré Nabil Abou Roudeinah, porte-parole du président palestinien. C’est en raison de l’échec des négociations avec le mouvement islamiste que ce nouveau gouvernement sera créé, a-t-il expliqué.
Pourtant, certains spécialistes à l’instar de Hugh Lovatt, expert au centre de réflexion European Council of Foreign Relations, craignent que ce gouvernement ne soit perçu par certains comme un coup de force du Fatah.
"Il y avait une volonté de remplacer le gouvernement précédent, qui était perçu comme peu efficace, par un gouvernement plus politique, mais cela va aussi totalement exclure le Hamas du processus de décision et affaiblir davantage la démocratie palestinienne", souligne-t-il.
Fin décembre, le président palestinien avait annoncé son intention de dissoudre le Parlement palestinien (Conseil législatif) qui ne s'est pas réuni depuis 2007, pour se conformer, selon lui, à une décision de la Cour constitutionnelle.
Un défenseur de la solution à deux États
Né en 1958 à Naplouse, en Cisjordanie, Mohammad Chtayyeh est âgé de neuf ans quand Israël conquiert ce territoire à l'ouest du Jourdain pendant la guerre des Six Jours. L'occupation israélienne dure depuis plus de 50 ans.
Après des études à l'Université de Bir Zeit (Cisjordanie) et l’obtention d’un doctorat en développement à l'université de Sussex (Royaume-Uni), il retourne dans les Territoires palestiniens à la fin des années 1980.
Quelques années plus tard, en 1991, et récemment, entre 2013 et 2014, il a participe aux négociations avec Israël sous l'égide des États-Unis.
Modéré sur le plan politique, il défend la solution à deux Etats – la création d’un État palestinien indépendant aux côtés d’Israël – pour résoudre le conflit israélo-palestinien.
Des factions opposées au nouveau gouvernement
Le gouvernement est théoriquement composé des factions de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP). Cette organisation est dirigée par le Fatah mais comprend plusieurs autres partis. Le Hamas n'en fait pas partie.
Deux grandes factions de gauche ont déjà exprimé leur opposition au nouveau gouvernement et ne devraient pas y participer. Cela renforcera l'impression que le Fatah dirige désormais pleinement l'OLP.
Aucun changement politique majeur n'est attendu, que ce soit sur les relations des Palestiniens avec Israël, les États-Unis ou d'autres acteurs. Les gouvernements de l'Autorité palestinienne sont depuis longtemps considérés comme subordonnés à Mahmoud Abbas et au comité exécutif de l'OLP.
"Le gouvernement n'a jamais été le décideur ici. L'OLP est la seule partie qui doit prendre des décisions", a estimé Nabil Abou Roudeinah.
En désignant Mohammad Chtayyeh, Mahmoud Abbas choisit un fidèle du Fatah, son parti, et s'oriente vers un gouvernement dominé par ce mouvement. Le nouveau Premier ministre remplace Rami Hamdallah, qui dirigeait le gouvernement palestinien depuis 2014. Ce dernier, perçu comme plus indépendant politiquement, s'appuyait sur un consensus entre les différents courants palestiniens. Il avait démissionné fin janvier.
Conséquence de l’échec des négociations avec le Hamas
Le gouvernement est l'émanation de l'Autorité palestinienne, entité intérimaire internationalement reconnue et censée préfigurer un État indépendant qui comprendrait la Cisjordanie et la bande de Gaza, séparées de quelques dizaines de kilomètres par le territoire israélien.
Le Hamas, mouvement islamiste qui dirige Gaza, et le Fatah sont à couteaux tirés depuis que le premier a pris le contrôle de l'enclave palestinienne en évinçant le second, en 2007, au prix d'une quasi-guerre civile.
Le groupe avait remporté les élections législatives un an auparavant. Depuis, toutes les tentatives de réconciliation ont échoué et la vie politique palestinienne est comme figée. Aucune élection, ni législative, ni présidentielle, n'a été organisée depuis.
"Si le Hamas ne veut pas de la réconciliation, si le Hamas ne veut pas d'élections, si le Hamas veut toujours former avec d'autres un mini-État à Gaza pour les Frères musulmans, si c'est leur stratégie, nous devons mettre fin à la relation. C'est pourquoi nous devons former un nouveau gouvernement", a déclaré Nabil Abou Roudeinah, porte-parole du président palestinien. C’est en raison de l’échec des négociations avec le mouvement islamiste que ce nouveau gouvernement sera créé, a-t-il expliqué.
Pourtant, certains spécialistes à l’instar de Hugh Lovatt, expert au centre de réflexion European Council of Foreign Relations, craignent que ce gouvernement ne soit perçu par certains comme un coup de force du Fatah.
"Il y avait une volonté de remplacer le gouvernement précédent, qui était perçu comme peu efficace, par un gouvernement plus politique, mais cela va aussi totalement exclure le Hamas du processus de décision et affaiblir davantage la démocratie palestinienne", souligne-t-il.
Fin décembre, le président palestinien avait annoncé son intention de dissoudre le Parlement palestinien (Conseil législatif) qui ne s'est pas réuni depuis 2007, pour se conformer, selon lui, à une décision de la Cour constitutionnelle.
Un défenseur de la solution à deux États
Né en 1958 à Naplouse, en Cisjordanie, Mohammad Chtayyeh est âgé de neuf ans quand Israël conquiert ce territoire à l'ouest du Jourdain pendant la guerre des Six Jours. L'occupation israélienne dure depuis plus de 50 ans.
Après des études à l'Université de Bir Zeit (Cisjordanie) et l’obtention d’un doctorat en développement à l'université de Sussex (Royaume-Uni), il retourne dans les Territoires palestiniens à la fin des années 1980.
Quelques années plus tard, en 1991, et récemment, entre 2013 et 2014, il a participe aux négociations avec Israël sous l'égide des États-Unis.
Modéré sur le plan politique, il défend la solution à deux Etats – la création d’un État palestinien indépendant aux côtés d’Israël – pour résoudre le conflit israélo-palestinien.
Des factions opposées au nouveau gouvernement
Le gouvernement est théoriquement composé des factions de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP). Cette organisation est dirigée par le Fatah mais comprend plusieurs autres partis. Le Hamas n'en fait pas partie.
Deux grandes factions de gauche ont déjà exprimé leur opposition au nouveau gouvernement et ne devraient pas y participer. Cela renforcera l'impression que le Fatah dirige désormais pleinement l'OLP.
Aucun changement politique majeur n'est attendu, que ce soit sur les relations des Palestiniens avec Israël, les États-Unis ou d'autres acteurs. Les gouvernements de l'Autorité palestinienne sont depuis longtemps considérés comme subordonnés à Mahmoud Abbas et au comité exécutif de l'OLP.
"Le gouvernement n'a jamais été le décideur ici. L'OLP est la seule partie qui doit prendre des décisions", a estimé Nabil Abou Roudeinah.