Un prisonnier israélien détenu dans la Bande de Gaza a déclaré, mercredi, que les attaques de l'armée à Gaza mettaient en danger la vie des captifs, appelant à des manifestations en Israël pour faire pression en faveur d'un accord d'échange de prisonniers avec les Palestiniens.
Une vidéo d'Alexander Turbanov, 28 ans, a été diffusée par le groupe palestinien Jihad islamique sur sa chaîne Telegram.
« Depuis plus d'un an, je suis retenu en captivité par les combattants du mouvement du Jihad islamique - une année où nous avons manqué de nourriture, d'eau et d'électricité. Aujourd'hui, nous manquons de savon et de shampoing, et j'ai développé des problèmes de peau », a déclaré Turbanov dans la vidéo.
S'adressant aux Israéliens, il a ajouté : « Lorsque vous mangez ou buvez quelque chose, pensez à nous, les prisonniers, qui n'avons pas eu la même chance que vous de manger et de boire ».
« Je tiens à vous rappeler que lorsque vous fermez le point de passage (Rafah) pour faire pression sur les Palestiniens de Gaza, vous faites également pression sur nous », a-t-il déploré.
Et le ressortissant russo-israélien de poursuivre : « Une année entière en captivité... une année entière où ma vie a été constamment menacée en raison d'opérations militaires censées nous libérer ».
« Les combattants du Jihad islamique m'ont sauvé à plusieurs reprises, pour empêcher que je ne sois tué. Certains d'entre eux ont été blessés, d'autres ont été tués en essayant de me garder en vie », a affirmé Turbanov.
Le prisonnier israélien a souligné que les bombardements de l’armée de son pays sur la Bande de Gaza mettaient en péril la vie des captifs israéliens.
« Je tiens à vous dire que ma vie est menacée quotidiennement... Les opérations militaires que Netanyahu a choisies pour obtenir notre libération conduiront finalement à ma mort », a-t-il déclaré.
« J'ai commencé à craindre l'armée. J'ai peur du moment où l'armée m'atteindra ou du moment où elle bombardera le lieu où je suis détenu », a-t-il ajouté.
Selon Turbanov, de nombreux autres prisonniers ont été tués lors de frappes aériennes israéliennes sur la Bande de Gaza.
« Seul un très petit nombre d'entre eux ont été libérés. La seule bonne chose qu'ils ont faite pour les prisonniers a été le premier cessez-le-feu » en novembre dernier, a déclaré Alexander Turbanov.
« Je vous demande (à vous Israéliens) de sortir, de bloquer les rues pendant un certain temps et de mener des actions d'envergure. Souvenez-vous de nous et ne nous oubliez pas », a lancé le prisonnier.
Israël poursuit son offensive meurtrière contre la Bande de Gaza depuis l'année dernière, tuant plus de 43 700 personnes, principalement des femmes et des enfants, et en blessant plus de 103 200 autres.
Israël estime que plus de 100 de ses ressortissants sont toujours détenus par les factions palestiniennes à Gaza depuis le 7 octobre 2023.
Les efforts de médiation menés par les États-Unis, l'Égypte et le Qatar ont jusqu'à présent échoué à obtenir un cessez-le-feu à Gaza et un accord d'échange de prisonniers, mais Washington maintient que l'assassinat par Israël du chef du mouvement de résistance Hamas, Yahya Sinwar, le 18 octobre, pourrait conduire à une percée dans les pourparlers.
Le Hamas, quant à lui, affirme que le conflit ne prendra fin que lorsqu'Israël mettra fin à sa campagne militaire dans l'enclave assiégée.
Les attaques israéliennes ont déplacé la quasi-totalité de la population du territoire, tandis qu'un blocus permanent a entraîné de graves pénuries de denrées alimentaires, d'eau potable et de médicaments.
Israël est également poursuivi devant la Cour internationale de justice pour crime de génocide, en raison de ses agissements dans la Bande de Gaza. [AA]
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