La vie est devenue très difficile ces dernières semaines pour la célèbre influenceuse Maëva Ghennam et sa famille, depuis qu'elle a publié des messages de soutien au peuple palestinien sur les réseaux sociaux.
En témoignent les nombreuses menaces de mort, insultes à caractère raciste et intimidations qu'elle reçoit quotidiennement par des numéros de téléphone français et israéliens. L'influenceuse a décidé de porter plainte au début du mois de novembre, pour que cesse ce harcèlement continu, mais aussi pour assurer la sécurité de ses proches. Un complément de plainte a été déposé cette semaine par Maître Ilyacine Maallaoui, avocat de Maëva.
- Deux obus au nom de Maëva et de sa mère
Anadolu a interrogé l'avocat au barreau de Paris.
"Ma cliente continue de recevoir un flot incessant de menaces de mort, d’insultes et d’intimidations. Cette vague n’est pas hermétique, son entourage proche, à l’instar de sa mère, subit également ce type d’assaut numérique", souligne d'abord Maître Ilyacine Maallaoui.
"Dernièrement, la situation a pris une toute autre tournure," ajoute-t-il, avant de préciser que sa "cliente a été destinataire d’un cliché représentant un obus avec ses nom et prénom apposés sur celui-ci".
Plus récemment, Maëva Ghennam a également reçu des messages contenant la photo d'un obus sur lequel est apposé le nom de sa mère, un message également accompagné d'insultes, menaces de mort, menaces de viol et autres types d'intimidations comme ce fut le cas pour chacun des dizaines de messages qui lui ont été envoyés.
"Madame Maëva Ghennam subit ce harcèlement depuis des mois et vit désormais dans la peur", souligne Me Ilyacine Maallaoui ajoutant que celle-ci "s’inquiète grandement de la tournure de la situation, notamment des individus dangereux revendiquant directement des crimes commis à l’aide de missiles sur lesquels son nom est inscrit".
"Sa notoriété ne justifie en rien les faits dont elle est victime. Ma cliente est épuisée de cette situation et est terrorisée à l’idée que des ressortissants palestiniens puissent être assassinés en raison de son activité sur les réseaux sociaux", ajoute l'avocat au barreau de Paris.
- Apologie de crimes de guerre et sentiment d'impunité
Outre le harcèlement continu, les horribles menaces et les intimidations, Maître Ilyacine Maallaoui fait également état d'une forme particulière d'apologie.
"L’expéditeur fait, clairement et sans ambiguïté, l’apologie de possibles crimes de guerre commis à l’étranger", explique le juriste.
"Pour toi on va faire souffrir tes ptit copains les palestiniens ; je viens d’en tuer 2 à l’instant avec ton nom dessus et un bout de porc pour ses chiens ; Et je vais faire un jeu avec toi à chaque fois que tu ouvre ta gueule sur les réseaux je tuerais un palestinien", lit-on notamment dans un des nombreux messages provenant de numéros français et israéliens.
"Il y a parmi les expéditeurs un numéro français, ce qui pose inévitablement la question d’une possible compétence des autorités françaises, et cela, de façon duale," note encore Maître Ilyacine Maallaoui.
"D’une part, il apparaît l’existence d’une compétence passive puisque ma cliente est de nationalité française, d’autre part une compétence active sur la base d’un auteur possiblement français ou binational.
"Ce sont des faits d’une gravité absolue, une plainte a été déposée par mon Cabinet. Je demeure serein quant à l’issue judiciaire, un élément d’extranéité ne peut constituer une immunité pénale. Le fait qu’un citoyen français puisse faire depuis l’étranger l’apologie de tels faits de crimes de guerre est terrifiant et donne le bon baromètre quant au sentiment d’impunité que peuvent ressentir certains auteurs. Les frontières n’effacent aucune responsabilité, l’institution judiciaire le rappellera," conclut le juriste interrogé par Anadolu. [AA]
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