Certains pays qui exigent un visa d’entrée pour les citoyens sénégalais verront bientôt leurs ressortissants payer le prix de ce visa pour entrer en territoire sénégalais. Selon Ousmane Sonko, qui délivrait son discours de politique générale ce 27 décembre 2024 devant l’assemblée nationale, des discussions vont être entamées « avec les pays relevant des catégories B et C afin d’exiger en retour le visa gratuit pour les ressortissants sénégalais sur la base du principe de la réciprocité. »
Les pays dits de « Catégorie B » sont ceux dont les ressortissants n’ont pas obligation de présenter un visa pour entrer en territoire sénégalais mais ils doivent disposer des documents suivants : passeport en cours de validité, « un visa d’entrée dont la délivrance, pour un transit ou un séjour n’excédant pas trois mois, n’est pas soumise à l’autorisation préalable du ministère de l’intérieur », « une garantie de rapatriement, un biller-retour ou billet circulaire ou d’un titre de voyage pour une destination extérieure au Sénégal » et « des certificats internationaux de vaccination exigés par les règlements sanitaires » du pays d’accueil.
Les 27 pays de l’Union européenne, l’Afrique du Sud, l’Algérie, Le Rwanda, Israël, Madagascar, Malaisie, RDC et République du Congo, etc. figurent dans cette catégorie.
Les pays de « Catégorie C » sont les pays dont les citoyens ont besoin de visa pour entrer au Sénégal. Dans le lot, il y a : Afghanistan, Iran, Irak, Bolivie, Myanmar, Brésil, Mexique, Chypre, Chili, Soudan et Sud Soudan, Guinée Equatoriale, Qatar, etc.
Toutefois, le premier ministre sénégalais appelle à la prudence contre toute décision prise à la hâte qui se ferait au détriment du pays. « il s’agit dès lors, tenant compte de l’expérience précédente, de bien en cerner les faiblesses avant toute décision, notamment celles liées aux impacts éventuels sur le tourisme, les lenteurs dans la délivrance des visas, ajoutés à la disponibilité des moyens matériels et humains dans les aéroports et postes frontaliers terrestres au Sénégal. »
Dans les dédales de l’administration, survivent encore « les textes législatifs et réglementaires » qui ont institué les visas biométriques payants même si cette mesure a été supprimée depuis le 1er mai 2015, a souligné Ousmane Sonko.
Le visa payant avait été mis en place au lendemain de l’arrivée au pouvoir de Macky Sall en 2012 au nom de la réciprocité avec les pays exigeant un visa pour les Sénégalais. Mais il a succombé aux pressions des lobbies du tourisme et des affaires sans oublier celles de la France et d’autres pays de l’Union européenne. Il a surtout coûté très cher financièrement au Sénégal obligé alors de désintéresser les partenaires du projet.
Avec les complaintes multiples des demandeurs de visa sénégalais victimes de « préjudices » , le chef du gouvernement sénégalais a annoncé des discussions avec certains pays sur plusieurs sujets. Le but est de « (…) mieux comprendre les procédures d'accès aux plateformes de prise de rendez-vous, la tarification des frais exigibles pour le traitement des demandes, les procédures de vérification d'authenticité et de transmission des documents d'état civil. » [IMPACT.SN]