Grands-Lacs : une région fragilisée par les tensions entre le Rwanda et l'Ouganda
25/02/2020
Peut-être se connaissent-ils trop bien. Ensemble, les présidents de l'Ouganda, Yoweri Museveni, et du Rwanda, Paul Kagame, ont vécu dans le maquis et mené des guerres. A la tête de régimes politico-militaires panachant autoritarisme et libéralisme économique, ils se sont progressivement imposés comme les hommes forts de la région meurtrie des Grands-Lacs. Avant de se défier, se perdre en provocations diplomatiques et menaces de représailles économiques ou militaires.
Chacun soupçonnant l'autre de mener des opérations de déstabilisation ourdies par leurs services de renseignement ou par l'intermédiaire de groupes armés. Aujourd'hui, les tensions persistantes entre Museveni, 75 ans, et Kagame, 62 ans, fragilisent la stabilité de cette région stratégique, convalescente après plus de deux décennies de conflits.
Vendredi 21 février, après avoir procédé à des échanges de prisonniers, les deux frères ennemis se sont rencontrés pour la quatrième fois en six mois. Cette fois, le sommet quadripartite s'est tenu à la frontière entre l'Ouganda et le Rwanda fermée depuis près d'un an et excessivement militarisée. La signature d'un traité d'extradition a été la principale avancée concrète. La réconciliation espérée par leurs homologues angolais et congolais, facilitateurs dans cette crise, attendra encore un peu.