Rester en exil ou rentrer ? Le dilemme des réfugiés burundais
14/02/2020
Le parti au pouvoir, le CNDD-FDD, a choisi le général Evariste Ndayishimiye pour le représenter à l'élection présidentielle du 20 mai 2020. Favori pour succéder au président Pierre Nkurunziza, sa désignation est mal accueillie par les opposants exilés qui ont fui au Rwanda pour se mettre à l'abri des violences liées au troisième mandat de l'actuel chef de l'Etat.
Depuis 2015, plus de 70.000 Burundais se sont réfugiés au Rwanda. Cette année-là, Pierre Nkurunziza modifiait la Constitution pour se porter candidat à un troisième mandat, plongeant le pays dans une grave crise politique, émaillée de violences et d'arrestations. Pour l'écrivain burundais en exil, David Gakunzi, le départ de l'actuel président est donc une bonne nouvelle pour la paix dans la région.
Mais les défis auxquels le pays est confronté restent entiers : violence étatique, réforme des forces de sécurité, justice pour les victimes et retour des réfugiés dans de bonnes conditions. "La plupart des réfugiés restent sceptiques. Ils pensent qu'il ne s'agit que de changements de surface. Le visage du régime ne sera peut-être plus le même mais, comme on dit, les actions valent plus que les mots. Les réfugiés attendent d'abord des mesures concrètes avant de croire en un véritable changement", confie David Gakunzi. (DW)