Au moins 20 personnes ont été tuées dans la nuit par des tirs à un point connu de distribution d’aide dans le nord de la bande de Gaza, a annoncé tôt vendredi le ministère de la santé du Hamas, à l’heure où un premier navire chargé de vivres est attendu dans le territoire au bord de la famine.
Le mouvement islamiste palestinien a accusé l’armée israélienne d’avoir mené des tirs de « chars et d’hélicoptères » sur des personnes qui attendaient une distribution de farine au rond-point « Koweït » situé à proximité de Gaza City. De son côté, l’armée israélienne a affirmé ne pas avoir « attaqué » des Palestiniens « à un point de distribution d’aide », précisant « analyser l’incident avec sérieux » mais sans détailler à ce stade sa version des faits.
L’ONU redoute une famine généralisée dans le territoire assiégé par Israël, notamment dans le nord, difficilement accessible, où vivent actuellement environ 300 000 personnes.
Dans le nord de la bande de Gaza, les habitants scrutent quotidiennement le ciel dans l’attente d’un parachutage, mais les quantités larguées sont limitées. Dès que les parachutes s’approchent du sol, ils se précipitent au milieu des ruines, en espérant récupérer un sac de nourriture.
Dans la nuit de jeudi à vendredi, une foule réunie au rond-point « Koweït » pour attendre l’arrivée de rares camions remplis d’aide a été la cible de « tirs israéliens » ont indiqué des responsables locaux.
« Le bilan des victimes transportées à l’hôpital al-Chifa a été revu à la hausse à 20 morts et 155 blessés », a déclaré le ministère qui faisait plus tôt état de 14 décès.
« Il y a eu des tirs directs des forces d’occupation sur des gens rassemblés au rond-pont “Koweït” pour attendre l’arrivée de camions avec de la nourriture », a indiqué à l’AFP le docteur Mohammed Ghurab, directeur des services d’urgence de cet hôpital. Sur place, un collaborateur de l’AFP a vu de nombreuses ambulances avec des dépouilles et des blessés.