Dans le cadre de l’opération « Iron Swords », menée en répression aux attaques du Hamas, le gouvernement israélien a affirmé sa volonté d’anéantir les civils palestiniens, particulièrement à Gaza. Le Premier ministre israélien Benjamin.
Netanyahu a ainsi déclaré « citoyens d’Israël, nous sommes en guerre. L’ennemi paiera un prix sans précédent », avant de conseiller aux Palestiniens de Gaza de quitter la zone, ce qu’ils ne peuvent pas faire en raison du blocus imposé par Israël. Suite à la déclaration de l’état de guerre et aux déclarations du gouvernement assumant qu’il allait mener des « activités militaires significatives », le massacre de la population gazaouie a commencé.
Les frappes israéliennes ont commencé le 7 octobre au matin et se poursuivent sans interruption depuis, jour et nuit. Des bombardements massifs ont été ajoutés aux frappes aériennes et ont visé d’autres immeubles, des maisons, des terres agricoles et des institutions civiles.
Cinq tours résidentielles ont été complètement détruites, et plus de 1300 maisons ont été bombardées alors que des habitants étaient encore à l’intérieur. Des écoles, des marchés et des mosquées ont également été détruits.
Le 7 octobre, Israël a annoncé couper l’approvisionnement en électricité de Gaza, et les bombardements ont endommagé de nombreuses infrastructures électriques.
Le 9 octobre, après que les bombardements israéliens se soient poursuivis et alors qu’ils n’ont pas encore cessé, le Ministère palestinien de la Santé dénombre 493 morts palestiniens à Gaza, dont 91 enfants, 2 700 blessés empêchés par Israël d’être secourus, et plusieurs dizaines de personnes portées disparues. Selon l’OCHA, plus de 17 500 familles, soit plus de 124 000 personnes, ont été déplacées à l’intérieur de la bande de Gaza. Selon l’armée israélienne, plus de 1000 tonnes de bombes ont été déversées sur Gaza.
Les exactions israéliennes ne sont pas près de s’arrêter, alors que plus de 300 000 réservistes israéliens ont été appelés à renforcer l’armée. Le ministre israélien de la défense, Yoav Gallant, a d’ailleurs précisé avoir ordonné « un siège total de la bande de Gaza. Pas d’électricité, pas de nourriture, pas de gaz, tout est fermé. Nous combattons des animaux humains et nous agissons en conséquence ».
D’autres zones dans et autour de la bande de Gaza sont également le théâtre de nombreux massacres israéliens ; le 9 octobre, le camp de réfugiés de Jabalia a été attaqué par des frappes israéliennes ayant tué 50 Palestiniens.
L’armée israélienne a également massacré des familles entières : la famille Sha’ban (6 morts) et la famille Abu Dagha (15 morts, dont 6 enfants). Plusieurs autres familles ont également été décimées à Rafah, Dier Al-Balah et Khan Younis, et des affrontements ont eu lieu à Kfar Aza, Re’im, Ofakim, Kissufim, Kibboutz Magen, Erez, Zikim et dans plusieurs autres colonies israéliennes proches de Gaza.
Aux abois, la population civile palestinienne se réfugie en masse dans les écoles et abris de l’UNRWA (Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient), qui accueillent 70 000 Palestinien.ne.s déplacé.e.s.
Les plus de deux millions de Palestinien.ne.s qui vivent dans la bande de Gaza sont enfermé.e.s par le blocus maintenu par Israël sur la zone. Toutes les frontières de Gaza, terrestres, maritimes et aériennes, sont contrôlées par l’armée israélienne. Ainsi, Nétanyahu ne donnait pas un conseil aux Palestinien.ne.s en leur disant de quitter Gaza, il les informait simplement de leur mort imminente.
Meurtres de civils en Cisjordanie
Depuis le 7 octobre, le Ministère de la Santé palestinien décompte plus de 16 morts en Cisjordanie occupée, dont 3 enfants.
Dans la nuit du 8 au 9 octobre, l’armée israélienne a annoncé un bouclage généralisé dans toute la Cisjordanie pour plusieurs semaines. Des assignations à résidence par centaines sont prévues et sont déjà mises en place dans plusieurs zones.
Tant l’armée que des colons israéliens ont lancé des attaques contre des villages palestiniens en Cisjordanie. Dans la nuit du 8 au 9 octobre, le poste de contrôle militaire de Qalandiya et le camp de réfugiés adjacent ont été le théâtre du massacre de trois jeunes Palestiniens ; il s’agit de Mohammad Hmaid, 24 ans, Amjad Khadeir, 36 ans, et Yasser Kabsa, 17 ans. Un quatrième Palestinien, blessé lors des affrontements de Qalandiya, a succombé à ses blessures tôt lundi matin. Il s’agit d’Adam al-Joulani, âgé de 16 ans.
Un deuxième Palestinien a été tué dans le district d’Hébron lundi matin, et a été identifié par le ministère de la santé comme étant Rajeh Taha, 18 ans, qui aurait été tué alors qu’il tentait de pénétrer dans la colonie illégale de Kiryat Arba à l’aide d’un tracteur.
Le 9 octobre également, un Palestinien identifié comme Ahmed Khaled Abu Turki, 28 ans, a été abattu par les forces israéliennes après que des soldats aient ouvert le feu sur son véhicule alors qu’il circulait près de la ville d’Hébron.
Selon l’agence de presse Wafa, appartenant à l’Autorité palestinienne, des soldats auraient attaqué des correspondants de Wafa et d’autres journalistes palestiniens, cassé leurs appareils photo et ouvert le feu sur eux dans la région d’Hébron.
Dans le district de Jéricho, un Palestinien, Abdel Halim Abu Sneina, a été tué dimanche après avoir été abattu par les forces israéliennes lors d’affrontements près de l’entrée de la ville. Un autre Palestinien, non identifié, a été tué dans le district de Naplouse, dans la ville de Beita.
Des exactions commises en toute impunité
L’Agence média Palestine avait déjà souligné l’hypocrisie des médias ainsi que des gouvernements occidentaux en règle générale absolument silencieux sur les pogroms et les exactions israéliennes quotidiennes à l’encontre des Palestinien.ne.s, qui ont littéralement adopté le point de vue du gouvernement israélien sur les attaques menées par des combattants palestiniens.
La plupart des gouvernements occidentaux, dont les Etats sont par ailleurs membres de l’ONU, pratiquent en effet un réel double standard : après avoir immédiatement dénoncé l’attaque du Hamas, ils gardent le silence sur la terrible répression qui s’abat sur la population civile palestinienne.
Ces massacres israéliens, qualifiés de vengeance par le gouvernement israélien, loin d’être l’expression d’un droit d’autodéfense israélien, sont pourtant strictement prohibés par le droit international et humanitaire.
L’Union européenne a d’ailleurs annoncé suspendre tous les paiements de son aide au développement en faveur des Palestinien.ne.s et décidé de réévaluer l’ensemble de ses programmes en cours, qui représentent un total de 691 millions d’euros, comme l’a annoncé le commissaire européen Oliver Varhelyi le 9 octobre. [Agence média Palestine]