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A l'unisson, Moscou et Téhéran appellent à « sauver » l’accord sur le nucléaire iranien

Mardi 26 Janvier 2021

La Russie et l’Iran veulent « sauver » l’accord sur le nucléaire iranien, ont annoncé mardi les chefs de la diplomatie de ces pays, l’administration de Joe Biden devant décider si les États-Unis reviennent à ce texte clé.


Le président iranien Hasan Rohani sur un site nucléaire
Le président iranien Hasan Rohani sur un site nucléaire
« Un thème particulièrement d’actualité est celui de (l’importance de) sauver (l’accord). Et nous, comme l’Iran, souhaitons un retour à sa mise en œuvre pleine et entière », a assuré le ministre russe Sergueï Lavrov en présence de son homologue iranien Mohammad Javad Zarif, en visite à Moscou.
 
Le responsable iranien a souligné de son côté « partager l’idée selon laquelle il faut sauver (l’accord) des risques et des dangers qui sont apparus après la sortie des États-Unis de ce plan ».
 
Ces propos en début de rencontre doivent être suivis d’une conférence de presse des deux hommes en début d’après-midi dans la capitale russe.
 
En 2015, la République islamique d’Iran et le Groupe des Six (Chine, États-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne) ont conclu à Vienne un Plan d’action global commun censé régler la question nucléaire iranienne après douze années de tensions.
 
Mais il menace de voler en éclats depuis que Donald Trump en a sorti unilatéralement les États-Unis en 2018, rétablissant puis intensifiant les sanctions américaines contre l’Iran, accusé de toujours chercher à se doter en catimini de l’arme atomique.
 
Téhéran s’est affranchi depuis 2019 de la plupart de ses engagements, tout en démentant chercher à chercher à obtenir une capacité nucléaire militaire.
 
L’arrivée au pouvoir de Joe Biden, qui considère la politique de Donald Trump vis-à-vis de l’Iran comme un échec, suscite en ce sens un espoir.
 
Impératifs contradictoires
 
Il dit vouloir ramener les États-Unis dans le giron du texte, mais demande un retour préalable de l’Iran au strict respect de ses engagements.  
 
À l’inverse, les Iraniens demandent la levée des sanctions américaines et le respect par Washington de ses obligations.
 
Le défi des diplomates sera donc de voir comment conjuguer ces impératifs contradictoires.
Moscou, un allié traditionnel de Téhéran au Moyen-Orient, n’a eu cesse de condamner la sortie unilatérale des États-Unis de l’accord et de reprocher aux Européens leur impuissance face à Washington.
 
Mais la Russie a également exhorté Téhéran à éviter la « surenchère ».
L’Iran doit « faire preuve d’une responsabilité maximale », a ainsi souligné en décembre le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov.
 
Mais, depuis, Téhéran a annoncé début janvier avoir recommencé à produire de l’uranium enrichi à 20 %.
 
Pour M. Riabkov, l’accord sur le nucléaire iranien n’est pas condamné, car il fait partie des rares dossiers sur lesquels Moscou et Washington ont un intérêt commun à avancer.
 
Selon lui, un « dialogue sélectif » avec les États-Unis peut se faire sur l’Iran comme sur le traité de désarmement nucléaire New Start.
 
Les relations russo-américaines sont cependant toujours au plus bas depuis des années. Et l’arrivée au pouvoir de Joe Biden n’a pas laissé présager de détente, le nouveau président américain ayant eu des propos sans complaisance à l’intention de la Russie.
 
Moscou n’est pas en reste, accusant cette semaine encore les Américains d’ingérence dans ses affaires intérieures après des manifestations d’opposants en Russie. (AFP)
 
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