Connectez-vous

A propos d’une rencontre entre transhumants politiques.

Vendredi 3 Août 2018

« On porte en soi le germe de ses hontes, de ses lâchetés, de ses démissions, on les lègue aussi sûrement que les gènes ». Monique Corriveau / Compagnon du soleil.
 
Décidément, on aura tout vu sous le magistère du président Macky Sall. La fierté ou le devoir d’un homme ou d’une femme politique ont fini par devenir au pays de la Teranga des valeurs en sursis. Nos politiciens professionnels ne se gênent nullement pour ravaler leurs vomissures. Et le comble dans ce charivari infecte est que beaucoup de responsables politiques qui ont eu à occuper de hautes fonctions dans la République tournent le dos à la vertu voire à la défense de nos valeurs pour prêter le flanc à la promotion de contre valeurs nuisibles à un bon fonctionnement de la démocratie et au-delà à la cohésion sociale.
 
Dites-nous messieurs les promoteurs de cette idée saugrenue de « pérennité du libéralisme », comment pouvez-vous justifier soudainement de bonne foi aujourd’hui à quelques mois de la présidentielle du 24 Février 2019 votre soutien indéfectible pour la réélection du président Macky Sall alors que son régime s’est illustré dans une violence institutionnelle voire judiciaire à détruire l’héritage wadien que vous prétendez assurer une certaine postérité ? Il y a quelque chose qui nous échappe dans votre volonté de faire table rase sur toutes les forfaitures et les humiliations du président Macky Sall aux responsables du PDS.
 
Dites – nous également, messieurs les promoteurs de la « pérennité du libéralisme », comment un honnête homme parvient- il à vouloir le succès de son ancien tortionnaire,  qui au plus n’a jamais lésiné sur les moyens de la puissance publique pour vous réduire au silence ou selon vous menacer de poursuites judiciaires ? 
 
Et pourtant, vous avez tous frémi à l’idée même de vous trouver en prison par vengeance du président Macky Sall.  N’est-ce pas l’ancien directeur de cabinet de maître Abdoulaye Wade,  monsieur Pape Samba Mboup qui disait à ses frères de parti d’arrêter les conférences de presse incessantes et de mener la lutte : « Si on ne se bat pas, Macky Sall va tous nous emprisonner ». Ou encore : « On doit en découdre avec ce régime. Les gens n’ont qu’à sortir pour manifester leur mécontentement. Interdiction jusqu’à quand ? ». Ou également : « Il est du devoir de chacun de se battre pour mettre fin à la détention illégale de Karim Meissa Wade. Qu’on ne touche pas à la CREI telle qu’elle est actuellement parce que certains vont devoir passer chez le coiffeur. Lepptoo, Faytoo ». Emission Sen Jotal avec Ahmed Aidara Sen Tv.
 
Dites–nous monsieur Pape Samba Mboup,  est-ce la peur de la prison que vous redoutez tant ou est-ce votre renvoi du PDS qui vous a poussés à rejoindre les prairies marrons de l’APR pour un homme qui n’a épargné de critiques le président Macky Sall ?  Ou est – ce une forme de surenchère en vue de négocier votre ralliement à votre ancien tortionnaire de vos frères de parti ?
 
En son temps, vous aviez tous sans exception dénoncé la traque des biens mal acquis comme une volonté machiavélique du pouvoir de démanteler le PDS en vue de contrôler l’opposition sénégalaise n’est-ce pas, monsieur Abdou Khafor Touré ?
 
Lorsque les citoyens sénégalais en viennent à relire ou à réécouter vos diatribes contre la mouvance présidentielle Benno Bokk Yakaar du président Macky Sall,  on est surpris de constater aujourd’hui vos reniements perfides. Que de temps perdu dans votre approche politicienne du jeu politique pour vous réduire sur le tard à des thuriféraires zélés du président Macky Sall ! Pourtant, vous excellez à un moment déterminé de votre statut d’opposant à une critique virulente de l’action de la mouvance présidentielle Benno Bokk Yakaar à la tête du pays que notre mentor d’aujourd’hui le président Macky Sall assimile à tort à une forme de terrorisme intellectuel ambiant.
 
Passons en revue vos différentes déclarations pour vous rappeler et ce malgré votre transhumance à la mouvance présidentielle Benno Bokk Yakaar que rien absolument rien n’a changé dans la gestion du pouvoir du président Macky Sall.
 
« En l’espace d’un an, le Sénégal est passé d’un statut d’une démocratie exemplaire à celui d’une dictature rampante. Une dictature au sein de laquelle, les hommes peuvent être accusés sans preuve, attraits devant des juridictions aux compétences contestées et être condamnés sans avoir la possibilité de faire appel. Cela n’arrive qu’au Sénégal ».
 
« Le combat pour lequel nous sommes mobilisés est un combat qui interpelle tous les démocrates de ce pays. Il s’agit de dire non à cette dictature rampante ». Propos tenus par Mamadou Lamine Keita, membre du comité directeur du PDS, in Sud Quotidien Avril 2013.
Que dire aujourd’hui, monsieur Mamadou Lamine Keita, président de l’Observatoire National sur l’Investissement ( ONI )sur les violations récurrentes des droits de certains responsables politiques de l’opposition par une certaine magistrature et quelle lecture faites vous sur le cas du maire de Dakar, monsieur Khalifa Ababacar Sall et de ses co – accusés ? Et l’acharnement judiciaire que vous reprochez hier en tant qu’opposant au régime du président Macky Sall, en quoi diffère-t-il de la procédure déclenchée par le procureur de la République, monsieur Serigne Bassirou Guèye et appuyée par les juges Lamotte et Kandji dans le cas de la caisse d’avance de la Mairie de Dakar ?
 
Toujours dans cette même logique d’instrumentalisation du pouvoir judiciaire à des fins de politique politicienne, l’ancienne ministre de maître Abdoulaye Wade, madame Aminata Lô Dieng au moment de son ralliement à la coalition Wattu Sénégal assenait ses vérités de manière très claire : « Pour qu’il y ait une démocratie, il faut une séparation des pouvoirs. Macky a fait de la justice un instrument politique, en témoigne l’affaire Aida Ndiongue qui est un règlement de compte. Un seul clan fait ce qu’il veut sans être inquiété ». Ou encore :« Soyons debout pour barrer la route à ce fasciste ». Voyons madame Aminata Lô Dieng, est ce qu’il est encore possible de nos jours pour un homme ou une femme politiques pétris de valeurs de soutenir mordicus un fasciste à la tête du pays de la Teranga ?
 
Que dire également de l’ancien ministre de l’intérieur de maître Abdoulaye Wade, monsieur Ousmane Ngom qui fustigeait sans ambages : « une tentative d’intimidation, de l’injustice et de la discrimination » du régime du président Macky Sall à propos de la traque des biens mal acquis et qu'il taxait de surcroît : « de délinquance et de banditisme financiers ». Et il a fallu que les forces de l’ordre l’humilient en procédant à son arrestation musclée pour qu’il refroidisse ses ardeurs et accepte la main tendue de notre président par défaut en vue de le soutenir. Et votre dignité dans tout ça monsieur Ousmane Ngom ? Vous nous avez habitué de tout temps à changer de posture de manière  éhontée à chaque fois que vos intérêts crypto personnels sont menacés.
 
En outre, que faut – il penser de l’ancien premier ministre de maître Abdoulaye Wade, monsieur Souleymane Ndendé Ndiaye qui prônait le fusillade de tout transhumant politique et qui ne s’est nullement gêné pour rejoindre la mouvance présidentielle Benno Bokk Yakaar et à la clé une nomination de PCA d’Air Sénégal ? N’est - ce pas encore lui qui déclarait au mois d’Avril 2014 : «  Ce sont eux qui ont détruit le Sénégal. Ils ne font que parler et rien d’autre. Un pays, on ne peut pas le diriger qu’avec des slogans ou des déclarations ».

Sachez monsieur Souleymane Ndendé Ndiaye, il n’y a absolument  rien de changé dans la gestion du pays par votre allié du moment le président Macky Sall à part votre transhumance qui fut une surprise totale pour nos compatriotes qui pensaient encore que vous faisiez partie de ces hommes politiques vertueux et qui pour rien au monde ne vont renoncer à leurs principes. Que nenni ! Et quelle désillusion !
 
Et cet autre transhumant  Modou Diagne Fada,  connu du sérail politique par le seul fait de son long compagnonnage avec maître Abdoulaye Wade et qui sur le tard avec un maquillage parfait suite à l’aval de son parti pour négocier avec le président Macky Sall ou mieux de trouver des convergences programmatiques  en vue de le soutenir pour un second mandat. Les citoyens sénégalais vous voyaient venir avec votre jeu malsain de clair-obscur sur vos véritables intentions. Les masques sont finalement tombées  et on reconnaît aujourd’hui de manière lucide les fossoyeurs de nos valeurs républicaines et les adversaires déclarés du peuple sénégalais qui de surcroît veulent maintenir le statu quo afin de préserver leurs intérêts.
 
Un homme de droiture ne peut et ne doit en aucune matière  renoncer à sa dignité pour se compromettre de la façon la plus détestable que l'on puisse imaginer.
Dites-nous, messieurs avec toutes vos déclarations incendiaires, comment pouvez–vous encore regarder nos compatriotes et expliquer vos revirements spectaculaires en soutenant publiquement aujourd’hui l’action du président Macky Sall à la tête du pays ?  Il faut être dénué de conscience patriotique voire du sens de l’honneur tout simplement pour accompagner le président Macky Sall et ce malgré ses reniements, sa gestion despotique du pouvoir, les souffrances récurrentes de nos compatriotes,  l’impunité totale accordée à ses alliés de la mouvance présidentielle Benno Bokk Yakaar.
 
Le président Abdoulaye Wade malgré tous ses défauts ou sa volonté de faire de monsieur Karim Meissa Wade et en dépit même de ses déboires judiciaires voire de l’entêtement sordide du pouvoir de l’écarter du jeu politique ne serait ce que pour les prochaines joutes électorales,  ne mérite pas que vous lui tournez le dos. Après tout ce qu’il a fait pour vous tous et en dépit même du bon sens en vous nommant à des postes de responsabilité pour des énergumènes de votre genre, vous n’avez nullement le droit d’accentuer vos provocations mesquines en étalant au grand jour votre soumission intéressée au président Macky Sall.
 
Dites–nous messieurs, est-ce une nouvelle forme de reconnaissance que vous comptez montrer en exemple à nos jeunes compatriotes ? Continuez ainsi à vous réunir pour la réélection de votre ancien tortionnaire, les citoyens sénégalais sont au courant de vos procédés infâmes sous l’impulsion de Serigne Mbacké Ndiaye, un homme sans le moindre once de scrupule  pour rentrer dans les grâces du président et de pouvoir bénéficier de privilèges indus sur le dos du contribuable sénégalais.  Les temps sont durs au pays de la Teranga et surtout lorsqu’on est éloigné des lambris dorés du pouvoir  pour des hommes ou des femmes politiques  habitués au pouvoir du gâteau. Sacré Sénégal !
 
Se servir semble être la triste et détestable devise de ces transhumants politique peu importe les critiques de nos compatriotes.  Quel peuple sommes nous encore pour accepter que des énergumènes de la trempe de ces anciens déserteurs du PDS et à qui le président Abdoulaye Wade a tout donné en termes de position et  qui doit aujourd’hui se mordre le doigt d’avoir fait la promotion d’hommes ou de femmes politiques sans foi ni loi dans la République  si ce n'est la maximisation de leurs profits, continuent à nous narguer en portant le combat de la « pérennité du libéralisme » aux côtés du président Macky Sall, un rancunier qui utilise les moyens de l’Etat pour asservir nos compatriotes voire déstabiliser le jeu politique avec la complicité d’une certaine magistrature soumise à ses moindres desiderata ?
 
Y répondre de manière responsable et sans ambages est peut être le début d’une véritable prise de conscience sur lesquestions qui secouent le pays et qui nécessitent un réel changement de paradigmeen vue d’asseoir de nouvelles bases dans l’édification d’une société nouvelle dépouillée de toutes manœuvres de politique politicienne et où la vertu et le respect intrinsèque des lois et règlements de la République sont portés au rang de valeurs.
 
massambandiaye2012@gmail.com
 
 
Nombre de lectures : 543 fois

Nouveau commentaire :












Inscription à la newsletter