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Affaire Damien ABAD – Matignon savait, révèle une enquête de Franceinfo

Mardi 24 Mai 2022

Une enquête de Franceinfo révèle que Matignon connaissait les accusations qui visaient Damien Abad, devenu depuis ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées. Il est suspecté de viol.

C’est un nouveau tournant qui pourrait changer beaucoup de choses dans la polémique qui entoure Damien Abad. Une enquête de Franceinfo assure que Matignon était au courant de l'affaire Abad avait qu'elle ne soit publiée sur le site de Mediapart. Le média en ligne a révélait que le ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées était accusé de viol par deux femmes. Des faits que l'intéressé nie fermement.
 
Pourtant, après que ces accusations aient été rendues publiques, la nouvelle Première ministre, Elisabeth Borne, a adopté une posture différente. "Bien évidemment, je n'étais pas au courant", a-t-elle affirmé dimanche 22 mai, affirmant qu’elle avait découvert l’affaire la veille dans l’article en question. Une version à nouveau confirmée par Matignon, contacté par Franceinfo.

Journaliste pour Mediapart, Marine Turchi est la journaliste qui a révélé l’affaire. Vendredi 20 mai, la veille de la publication de l’article, elle explique qu’elle a contacté le service de presse de Matignon. Dans un mail, elle posait plusieurs questions, notamment sur la plainte qui avait été déposée contre Damien Abad en 2017. Mais même après les avoir relancés samedi matin, sa demande est restée sans réponse. De son côté, Franceinfo affirme que ces mails ont bien été lus par l’entourage d’Elisabeth Borne.

Des alertes ignorées ?

Si le timing exact est difficile à établir, il semblerait que la Première ministre était au courant de cette affaire avant que l'article soit publié. En revanche, Franceinfo révèle que le détail des accusations aurait, lui, été appris à travers l’article. De plus, l’enquête indique que le mail de Mediapart serait arrivé après l’annonce du nouveau gouvernement.

Cofondatrice de l’Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique, Fiona Texeire assure qu’un signalement avait été envoyé déjà lundi 16 mai. Il aurait été adressé aux adresses mails de l’Assemblée nationale des élus LR et LREM avant d’être transféré sur les adresses électroniques professionnelles de Christophe Castaner, Bérangère Couillard et Stanislas Guerini. Un proche de ce dernier explique qu’il "n’utilise jamais cette adresse", l’entourage de Christophe Castaner confie de son côté que le mail en question est "passé directement dans les spams".

Au sein du parti présidentiel, on juge que "même si on avait vu le mail, ce sont des délais très courts pour répondre", dénonçant auprès de Franceinfo que "le timing a fait l'objet d'une instrumentalisation politique""Ils sont en train de dire qu'on n'a pas eu la bonne méthode, mais nous aimerions bien qu'il y ait une méthode ! La prochaine fois, on leur enverra un fax", rétorque Fiona Texeire. (Orange avec 6Médias)
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