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Affaire Guy Marius Sagna : L’intrigante prudence de la diplomatie sénégalaise

Lundi 30 Septembre 2024

Yassine Fall, ministre de l'Intégration africaine et des Affaires étrangères
Yassine Fall, ministre de l'Intégration africaine et des Affaires étrangères

Le communiqué du ministère sénégalais de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères (MIAAE) en réaction à la tentative de liquidation physique du député Cedeao Guy Marius Sagna par des nervis à Lomé est-elle à la hauteur de la gravité de l’acte perpétré contre notre compatriote ? La prudence et les précautions écrites prises pour ne pas « affronter » ou gêner le pouvoir togolais donnent droit d’en douter. 

 

Il est vrai que les assaillants qui ont attenté à la vie de Sagna restent inconnus. Sortis de nulle part dans la salle qui abritait une réunion politique publique, ils ont aussitôt tranquillement disparu dans la nature de la capitale togolaise, apparemment sans être inquiétés et comme s’ils étaient dans une mission commando politiquement protégée. Le MIAAE « condamne avec fermeté » un « acte inqualifiable » et « apprécie l’engagement de son homologue togolais à prendre toutes les mesures appropriées pour que la sécurité du Député Guy Marius Sagna soit assurée ». 

 

Qu’en est-il de l’acte lui-même dont la gravité ne semble pas émouvoir la chancellerie ? Il est curieux que la diplomatie sénégalaise ne daigne pas demander aux autorités togolaises compétentes une enquête visant à retrouver les auteurs de l’agression contre Guy Marius Sagna. Cela aurait été une exigence légitime pour un compatriote investi d’un mandat de Représentant légal des populations des 15 pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest.  

 

Or, les mots du communiqué du MIAAE tendent plutôt à tourner la page d’une expédition punitive visiblement planifiée et encadrée qui aurait pu tourner au drame. Un drame qui, s’il était advenu, aurait sans doute fait ressortir les mots et la tonalité intransigeante que mérite l’agression de GMS pendant qu’il est encore vivant. Mais la préservation des rapports entre Etats sera toujours strictement supérieure à la valeur de la vie des gens normaux, selon les codes diplomatiques en vigueur.

 
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