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AfricTivistes solidaire des citoyens kényans suite aux violentes répressions !

Vendredi 28 Juin 2024

Les jeunes manifestants kenyans ont défié les forces de répression du régime de William Ruto
Les jeunes manifestants kenyans ont défié les forces de répression du régime de William Ruto

Le mardi 25 juin, Plus de vingt (20) manifestants ont perdu la vie contre le projet de Loi de Finances 2024-2025 du gouvernement kényan après que la police ait tiré des balles réelles sur les manifestants qui s’opposent au projet de loi du gouvernement, qui prévoit de nouvelles taxes. Les manifestations se sont concentrées dans la capitale, Nairobi. Mais d’autres rassemblements se sont tenues dans plusieurs villes du pays, notamment à Mombasa, Kisumu, Eldoret…

 

Les protestations du mouvement Occupy Parliament (« occuper le Parlement »), qui s'oppose à cette loi, sont montées d’un cran lorsque le projet de loi a été adopté le même jour à l'Assemblée nationale par 196 députés pour et 105 contre. 

 

Le président William Ruto a pris la parole dans un discours national musclé prononcé le soir des événements, pour qualifier l’assaut du Parlement de menace à la sécurité nationale en taxant des manifestants pacifiques de “criminels” justifiant une répression policière. 

 

Pour rappel, le gouvernement avait annoncé le 18 juin retirer la plupart des mesures mais les manifestants ont poursuivi leur mouvement commencé depuis le 13 juin dénonçant un tour de passe-passe du gouvernement, qui envisage de compenser le retrait de certaines mesures fiscales par d’autres, notamment une hausse de 50 % des taxes sur les carburants.

 

Après avoir subi de fortes pressions de la rue, le président kényan William Ruto a dans une déclaration publique annoncé mercredi 26 juin le retrait de la loi. Jeudi 27 juin, le début de la nouvelle journée de marche blanche à la mémoire des victimes a été encore marqué par des tirs de gaz lacrymogène dans le centre de Nairobi et au moins sept personnes ont été arrêtées.

 

La répression sanguinaire de ces manifestations est en contradiction totale avec le chapitre trois de la constitution du Kenya qui donne le droit à chaque citoyen “de manifester pacifiquement (...), de se réunir, de manifester, de dresser des piquets de grève et de présenter des pétitions aux autorités publiques.” Elles violent aussi les engagements pris par le Kenya dans le cadre des conventions internationales comme la Charte africaine des droits de l'Homme et des peuples et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques qui en leurs articles 11 et 21 garantissent le droit de réunion pacifique. 

 

AfricTivistes s'insurge contre ce maintien de l’ordre brutal et sanguinaire des manifestants et demande au gouvernement du Kenya de respecter les droits des citoyens à manifester pacifiquement. Ainsi que ses engagements régionaux et internationaux.

 

A souligner que mardi, au plus fort de la répression, le réseau Internet sur place était perturbé de manière « importante », selon NetBlocks, une organisation de surveillance du réseau. 

 

Les restrictions d'internet fréquentes en période de manifestations en Afrique, sont à déplorer car elles constituent une atteinte grave à la liberté d’expression et au droit d’accès à l’information garanti par la constitution du Kenya. 

 

AfricTivistes condamne toute forme de censure et d’interruption du réseau internet, en particulier celles qui ont un impact disproportionné sur les droits fondamentaux. Nous rappelons aux autorités kényanes de préserver la démocratie du pays reconnue partout dans le monde en témoigne la nomination de la Cour Suprême du kenya dans le cadre de Champion AfricTivistes de la démocratie et de la gouvernance. 

 

Nous exhortons aussi les autorités kényanes à privilégier le dialogue à l’avenir, plutôt que la répression qui ne mène qu'à des pertes en vies humaines. 

 

Nous nous tenons aux côtés des citoyens et des militants pro-démocratie kényans qui luttent pour le respect de leurs droits et pour la bonne gouvernance. Enfin, à l’instar d’autres organisations de la société cible du continent et au nom du panafricanisme, AfricTivistes se prosterne devant la mémoire des disparus. 

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