Connectez-vous

Agression sur l’autoroute à péage : «Comment j’ai failli mourir au moment de l’accident mortel des frères du groupe Gelongal.»

Mardi 8 Mai 2018

Au moment où les frères Mballo étaient victimes d’un accident mortel sur l’autoroute à péage, un citoyen sénégalais vivant en France et en séjour à Dakar pouvait lui aussi perdre la vie à la suite d’une agression perpétrée sur sa personne non loin du poste de péage de Thiaroye. Les deux évènements ont eu lieu au même moment, et les victimes ont été acheminées au Centre Hospitalier Universitaire de Pikine par les sapeurs-pompiers au même moment. Ils ont été admis dans la même salle d’urgence et ont bénéficié des mêmes soins par les mêmes médecins. Voici le récit de ce compatriote qui a souhaité conserver l’anonymat.


Déroulé des faits
 
« C’est dans la nuit du vendredi 4 au samedi 5 mai 2018, vers 0 heure 40 minutes, que j’ai été victime d’une agression physique sur l’autoroute à péage. J’avais garé ma voiture sur l’emplacement d’arrêt d’urgence situé juste après la signalisation du poste de péage de Poste Thiaroye, dans la direction Dakar-Thiès, à 1000 mètres dudit péage.
 
Profitant de cet arrêt involontaire du véhicule causé par une panne soudaine, des agresseurs, au nombre de trois à première vue, escaladent le mur qui sépare l’autoroute à péage des habitations. Ils se jettent ensemble sur moi et tentent de me neutraliser en me plaquant au sol. L’un d’eux tient un objet qui ressemble à couteau, je n’en suis pas sûr. Un moyen de m’intimider afin de me tenir à carreau. Mais je décide de ne pas me laisser faire.
 
Après avoir résisté tant bien que mal, je réussis à me sortir de l’étreinte des deux agresseurs, puis je me suis éloigné en leur abandonnant mon véhicule, au pas de course. Pieds nus, blessé à la main gauche, je me suis dirigé vers la gare de péage de Thiaroye situé à environ un kilomètre de là. Arrivé au poste de péage, je rencontre deux agents de sécurité à qui je relate les faits.

Dans un premier temps, ils acceptent de m’accompagner jusqu’au lieu de l’agression pour que je récupère mes affaires personnelles que ces agresseurs auront bien voulu me laisser. Puis, ils se ravisent, au prétexte qu’ils n’ont pas le droit d’aller au-delà du poste de péage sous peine d’être licenciés par l’entreprise SENAC, leur employeur.
 
Dégâts corporels et matériels
 
Cet accident m’a valu plusieurs dégâts corporels avec différentes blessures: des coupures au niveau de la main gauche (plaies superficielles et contusion), des douleurs aux épaules et au poignet d’un coude, des ampoules aux plantes des pieds.
Côté matériel, la batterie du véhicule a disparu, les vitres ont été vandalisées, mes chaussures sont restées introuvables sur les lieux. J’ai encore mon téléphone mais il a été cassé.
 
Autres désagréments

J’ai dû régler à la société SDTAO les frais de remorquage de mon véhicule que les bandits ont dépouillé de sa batterie et vandalisé en jetant une grosse pierre sur la vitre-passager. La société SDTAO est le remorqueur agrée par la SENAC pour les interventions sur l’autoroute à péage.
 
Secours inexistant
 
Je déplore l’absence de réactivité du chef de poste du péage de Thiaroye, l’inefficacité des services de patrouille de la SENAC et l’apathie des éléments de gendarmerie auxquels il a été pourtant fait appel. En effet, malgré la gravité des faits et des circonstances, ni l’appel aux services d’urgence de la SENAC via le numéro vert dédié, ni l’appel aux gendarmes de la Foire de Dakar n’ont permis de déclencher une quelconque action d’assistance à mon endroit en tant que citoyen en difficulté dans un espace qui est sous la responsabilité et la gestion de l’entreprise SENAC.
 
Actions intentées
 
Le lendemain de l’agression, j’ai pu récupérer des affaires personnelles ainsi que la clef et les documents du véhicule auprès des éléments de gendarmerie sise à la gare de péage de Rufisque.
 
Suites de l'affaire
 
Considérant cette agression sur l’autoroute à péage comme un évènement surréaliste, dans une autoroute présentée comme un havre de paix et de sécurité sous l’œil de «caméras de surveillance» et des patrouilles au service des usagers, comme le prétend la Société SENAC ; et considérant l’absence de réaction et l’indifférence des agents de la société SENAC comme une offense qui doit interpeller les autorités de notre pays, j’ai décidé de porter plainte contre la société SENAC pour mise en danger de la vie d’autrui.»
 
Un cadre sénégalais vivant en France en vacances au Sénégal
 
 
Nombre de lectures : 3704 fois

Nouveau commentaire :












Inscription à la newsletter