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Algérie - Mali : La crise diplomatique s'intensifie

Mardi 8 Avril 2025

Les présidents malien Assimi Goïta (g.) et algérien Abdelmadjid Tebboune
Les présidents malien Assimi Goïta (g.) et algérien Abdelmadjid Tebboune

L’Algérie a réagi, ce lundi, aux accusations du gouvernement malien et à la décision du collège des chefs d’État de la Confédération des États du Sahel, annoncée dimanche soir. Dans un communiqué rendu public, le ministère algérien des Affaires étrangères a affirmé que le « gouvernement algérien a pris connaissance, avec un sentiment de grande consternation, du communiqué du Gouvernement malien de la transition, ainsi que de celui émanant du collège des Chefs d’État de la Confédération des États du Sahel ».


Le Mali et la confédération des États du Sahel ont décidé de rappeler leurs ambassadeurs en Algérie pour consultations, suite à la destruction par l’armée algérienne d’un drone de l’armée malienne. Alger avait parlé d'« un drone de reconnaissance armé détruit à Tinzaouatine », près de la frontière avec le Mali.
 

Le ministère algérien s’est, ce lundi, attardé longuement sur le contenu du communiqué du gouvernement malien où Bamako accuse l’Algérie « d’avoir détruit son appareil sur le territoire malien » et « de soutenir le terrorisme ».
 

« Par son communiqué, le Gouvernement de la transition au Mali porte de graves accusations contre l'Algérie », a indiqué le communiqué de la diplomatie algérienne, qualifiant ces accusations d'« allégations mensongères ».
 

Le ministère algérien a donné sa version au sujet de la destruction du drone malien. Il a précisé que « toutes les données se rapportant à cet incident sont disponibles dans la banque de données du ministère algérien de la Défense nationale, en particulier les images radar qui établissent clairement la violation de l'espace aérien de l'Algérie ».
 

Selon l’Algérie, « il ne s’agit pas de la première violation par un drone malien de l’espace aérien de l’Algérie, mais bien de la troisième en l’espace de seulement quelques mois. Les deux premières violations sont intervenues respectivement le 27 août 2024 et le 29 décembre 2024. Toutes les données se rapportant à ces violations sont disponibles dans la banque de données du Ministère de la Défense nationale ».
 

Pour ce qui s’est passé dans la nuit du 31 mars au 01 avril derniers, le gouvernement algérien persiste et signe que « le drone abattu a violé l’espace aérien de l’Algérie à minuit huit minutes sur une distance de 1,6 km ». « Le drone en question a, dans un premier temps, violé l'espace aérien national, il s'est ensuite éloigné, avant d’y retourner en prenant une trajectoire offensive. Cela a entrainé sa qualification de manœuvres d’hostilité caractérisée. 

 

Suite à cette qualification, le Commandement des Forces de Défense Aérienne de l'Algérie a ordonné sa destruction », a expliqué aussi le communiqué.
 

Ce faisant, l’Algérie, a enchaîné le document, « regrette profondément l'alignement inconsidéré du Niger et du Burkina Faso sur les thèses fallacieuses présentées par le Mali ».

« Elle regrette, également, le langage outrancier et injustifié tenu à l'égard de l'Algérie, un langage qu'il condamne et rejette avec une extrême fermeté », a noté la diplomatie algérienne, annonçant sa décision d’appliquer la réciprocité « en rappelant ses ambassadeurs au Mali et au Niger pour consultation et de différer la prise de fonction de son nouvel Ambassadeur au Burkina Faso ».

 

Dimanche soir, le Collège des chefs d’État de l’Alliance des États du Sahel (AES) a décidé de rappeler pour consultations les ambassadeurs des États membres accrédités en Algérie, considérant « la destruction du drone des Forces armées et de sécurité maliennes, comme étant une agression visant tous les Etats membres de la Confédération ».

 

Bamako affirme que le drone a été détruit dans l'espace aérien malien. Le Mali s'est retiré avec effet immédiat du Comité d’Etat-Major Conjoint (CEMOC) et décidé de porter plainte, devant les instances internationales, contre l'Algérie. [AA]

 
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