Angela Merkel a défendu vendredi la ligne centriste et humaniste qu'elle a imprimée pendant 18 ans à la tête du parti conservateur allemand, avant qu'il ne choisisse pour lui succéder entre une de ses proches et un rival tenant d'un virage à droite.
La chancelière a été longuement applaudie debout pour ses adieux à ce poste au cours d'un congrès à Hambourg par un millier de délégués. Certains étaient en larmes et tenaient des pancartes orange sur lesquelles était écrit "merci Cheffe".
Mais avant de passer la main, elle a défendu avec vigueur son héritage politique, malgré les critiques dont il fait l'objet en Allemagne et en dehors des frontières, notamment sur la question des migrants.
"En ces moments difficiles, nous ne devrions pas oublier nos valeurs chrétiennes-démocrates", a mis en garde la chancelière, manifestement émue.
Angela Merkel, qui quitte le tête de son parti mais entend rester chancelière jusqu'à la fin de son mandat en 2021, a établi une longue liste des dangers actuels comme "la remise en cause du multilatéralisme, un repli sur le national, la réduction de la collaboration internationale" et les menaces de "guerre commerciale". Une référence évidente à la politique du président américain Donald Trump notamment.
- Appel à l'unité -
Elle a aussi au cours de ce congrès lancé un appel à l'unité de son parti, la campagne des dernières semaines pour sa succession ayant avivé les tensions en son sein.
"Je souhaite que nous sortions de ce congrès bien armés, motivés et unis", a-t-elle dit.
Trois prétendants briguent le poste, qui est aussi à terme un strapontin pour la chancellerie allemande.
Le ministre de la Santé Jens Spahn étant jugé hors course, le vote devrait se résumer à un duel entre une proche de la chancelière, Annegret Kramp-Karrenbauer ("AKK", 56 ans) qui endosse la ligne centriste de Mme Merkel, et un rival, Friedrich Merz, 63 ans, partisan d'un net virage à droite.
Ce conservateur traditionnel de la vieille école veut ainsi récupérer les déçus de la CDU qui sont allés voter pour l'extrême droite de l'Alternative pour l'Allemagne (AfD), en particulier après l'ouverture des portes de l'Allemagne à plus d'un million de réfugiés syriens ou irakiens en 2015 et 2016.
Autrefois affectueusement surnommée "Mutti" (Maman) par l'opinion, Angela Merkel a été contrainte fin octobre de renoncer à se représenter à la tête de son parti après deux élections régionales très décevantes.
Chacun des candidats a promis de respecter son souhait de rester chancelière jusqu'en 2021. Mais une cohabitation harmonieuse de longue durée avec Friedrich Merz, poussé il y a une décennie hors de la CDU justement par Angela Merkel, paraît difficilement envisageable.
Beaucoup prédisent son départ de la chancellerie dès l'an prochain après les élections européennes de mai si les partis traditionnels sont de nouveau sanctionnés ou au plus tard à l'automne après des scrutins dans trois Länder (Etats régionaux) de l'est, tous des bastions de l'extrême droite.
A moins que son partenaire au sein de la coalition gouvernementale, le parti social-démocrate lui-même en pleine crise, accélère le départ de la chancelière en quittant lui-même le gouvernement.
- Prises de distance -
Friedrich Merz a reçu un précieux soutien en la personne du président de la chambre des députés Wolfgang Schäuble, pour qui son élection "serait ce qu'il y a de mieux pour l'Allemagne".
La CDU est concurrencée sur sa droite par l'AfD et rongée au centre par les Verts. La formation ne recueille plus avec son allié bavarois CSU que 26 à 28% des intentions de vote dans les sondages.
Elle était sortie affaiblie des législatives de septembre 2017, mais avec encore 33% des suffrages.
Tous les prétendants cherchent en conséquence un moyen de se démarquer de l'héritage d'Angela Merkel.
En matière de politique migratoire, "AKK" a plaidé pour l'expulsion des Syriens reconnus coupables d'actes criminels, un pas que même le très conservateur ministre de l'Intérieur bavarois Horst Seehofer a exclu de sauter.
Friedrich Merz, quant à lui, est allé jusqu'à remettre en cause le droit d'asile. Il a aussi proclamé son intention de "diviser (les résultats de) l'AfD par deux" et indirectement reproché à la chancelière d'avoir favorisé la montée de ce parti. (AFP)
La chancelière a été longuement applaudie debout pour ses adieux à ce poste au cours d'un congrès à Hambourg par un millier de délégués. Certains étaient en larmes et tenaient des pancartes orange sur lesquelles était écrit "merci Cheffe".
Mais avant de passer la main, elle a défendu avec vigueur son héritage politique, malgré les critiques dont il fait l'objet en Allemagne et en dehors des frontières, notamment sur la question des migrants.
"En ces moments difficiles, nous ne devrions pas oublier nos valeurs chrétiennes-démocrates", a mis en garde la chancelière, manifestement émue.
Angela Merkel, qui quitte le tête de son parti mais entend rester chancelière jusqu'à la fin de son mandat en 2021, a établi une longue liste des dangers actuels comme "la remise en cause du multilatéralisme, un repli sur le national, la réduction de la collaboration internationale" et les menaces de "guerre commerciale". Une référence évidente à la politique du président américain Donald Trump notamment.
- Appel à l'unité -
Elle a aussi au cours de ce congrès lancé un appel à l'unité de son parti, la campagne des dernières semaines pour sa succession ayant avivé les tensions en son sein.
"Je souhaite que nous sortions de ce congrès bien armés, motivés et unis", a-t-elle dit.
Trois prétendants briguent le poste, qui est aussi à terme un strapontin pour la chancellerie allemande.
Le ministre de la Santé Jens Spahn étant jugé hors course, le vote devrait se résumer à un duel entre une proche de la chancelière, Annegret Kramp-Karrenbauer ("AKK", 56 ans) qui endosse la ligne centriste de Mme Merkel, et un rival, Friedrich Merz, 63 ans, partisan d'un net virage à droite.
Ce conservateur traditionnel de la vieille école veut ainsi récupérer les déçus de la CDU qui sont allés voter pour l'extrême droite de l'Alternative pour l'Allemagne (AfD), en particulier après l'ouverture des portes de l'Allemagne à plus d'un million de réfugiés syriens ou irakiens en 2015 et 2016.
Autrefois affectueusement surnommée "Mutti" (Maman) par l'opinion, Angela Merkel a été contrainte fin octobre de renoncer à se représenter à la tête de son parti après deux élections régionales très décevantes.
Chacun des candidats a promis de respecter son souhait de rester chancelière jusqu'en 2021. Mais une cohabitation harmonieuse de longue durée avec Friedrich Merz, poussé il y a une décennie hors de la CDU justement par Angela Merkel, paraît difficilement envisageable.
Beaucoup prédisent son départ de la chancellerie dès l'an prochain après les élections européennes de mai si les partis traditionnels sont de nouveau sanctionnés ou au plus tard à l'automne après des scrutins dans trois Länder (Etats régionaux) de l'est, tous des bastions de l'extrême droite.
A moins que son partenaire au sein de la coalition gouvernementale, le parti social-démocrate lui-même en pleine crise, accélère le départ de la chancelière en quittant lui-même le gouvernement.
- Prises de distance -
Friedrich Merz a reçu un précieux soutien en la personne du président de la chambre des députés Wolfgang Schäuble, pour qui son élection "serait ce qu'il y a de mieux pour l'Allemagne".
La CDU est concurrencée sur sa droite par l'AfD et rongée au centre par les Verts. La formation ne recueille plus avec son allié bavarois CSU que 26 à 28% des intentions de vote dans les sondages.
Elle était sortie affaiblie des législatives de septembre 2017, mais avec encore 33% des suffrages.
Tous les prétendants cherchent en conséquence un moyen de se démarquer de l'héritage d'Angela Merkel.
En matière de politique migratoire, "AKK" a plaidé pour l'expulsion des Syriens reconnus coupables d'actes criminels, un pas que même le très conservateur ministre de l'Intérieur bavarois Horst Seehofer a exclu de sauter.
Friedrich Merz, quant à lui, est allé jusqu'à remettre en cause le droit d'asile. Il a aussi proclamé son intention de "diviser (les résultats de) l'AfD par deux" et indirectement reproché à la chancelière d'avoir favorisé la montée de ce parti. (AFP)