ISTANBUL (Reuters) - La Turquie a réclamé la fermeture des camps d'internement au Xinjiang chinois, qualifiant de "honte pour l'humanité" le traitement réservé aux Ouïghours, communauté musulmane et turcophone de l'ouest de la Chine.
"La politique d'assimilation systématique des Turcs Ouïghours menée par les autorités chinoises est une grande honte pour l'humanité", a déclaré le porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères, Hami Aksoy.
"Ce n'est plus un secret pour personne que plus d'un million de Turcs Ouïghours encourant des arrestations arbitraires sont soumis à la torture et à un lavage de cerveau politique dans des camps d'internement et des prisons", ajoute-t-il dans une déclaration transmise tard samedi soir.
Plusieurs ONG dont Human Rights Watch (HRW) et Amnesty International ont réclamé la semaine passée la mise en oeuvre d'une commission d'enquête de l'Onu sur les conditions de détention et d'"endoctrinement forcé" de centaines de milliers de Ouïghours et d'autres musulmans dans cette province de l'extrême-ouest de la Chine.
La Chine, dont l'ample programme de "déradicalisation" des musulmans au Xinjiang inquiète de plus en plus la communauté internationale, a assuré en janvier qu'elle accueillerait des responsables de l'Onu s'ils évitaient de "s'immiscer dans les affaires intérieures" du pays.
Pékin affirme protéger la religion et la culture des minorités ethniques et présente les mesures de sécurité au Xinjiang comme une réponse à une menace extrémiste armé.
Selon les défenseurs des droits de l'homme, un million de Ouïghours et de membres d'autres minorités musulmanes, comme les Kazakhs - soit près de 10% de la population totale du Xinjiang - sont internés dans ces camps, privés de tout droit juridique fondamental et soumis à de mauvais traitements.
| 17/12/2024 | 202 vues
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