Coup sur coup comme s’ils s’étaient passés le mot, les États français et italien ont procédé aux arrestations de Kemi Seba, Hery Djehuty et Mohamed Konaré.
Que peut-on leur reprocher, si ce n’est qu’ils dénoncent la françafrique et l’eurafrique que tous les anti-racistes, les démocrates, les anticolonialistes, les anti-néocolonialistes et internationalistes rejettent au nom du droit à l’autodétermination, à la souveraineté et de l’égalité entre les peuples.
Ont-ils posé des bombes ou fait des attentats ? Rien de tout ça.
Leur « crime », c’est de dénoncer :
- les méfaits de la domination et la prédation impérialiste françafricaine et eurafricaine de l’Afrique ;
- le racisme d’État en France, en Italie et dans l’Union Européenne contre les migrants, la diaspora afro-descendante ;
- la fascisation et le fascisme montent dans la scène politique des pays européens.
On peut ne pas partager la ligne politique de Kemi, de Djehuty et Konaré, mais on ne peut se taire sur cette violation de la liberté d’opinion et d’expression les visant.
Ces arrestations bafouent l’Etat de droit prôné en France, en Italie et dans l’Union Européenne. Elles sont attentatoires aux libertés individuelles et collectives conquises de haute lutte par le mouvement ouvrier et démocratique dans les pays de l’UE.
La liberté d’avoir des opinions différentes, voire opposées ne peut voiler le devoir de défendre la liberté d’expression de chacun et donc de tous contre la censure, la répression et la dictature de la pensée unique.
Le deux poids deux mesures tant décrié de nos jours dans la pratique de l’impérialisme françafricain, eurafricain et usafricain se révèle ici aussi dans toute son ampleur nauséabonde.
On laisse les racistes et fascistes vomir tous les jours sur les migrants sans papiers, les immigrés légaux et les citoyens récents d’origine africaine les désignant mensongèrement comme « responsables de tous les maux » de la société.
Mais on réprime les opinions défensives quelles qu’elles soient des victimes des agressions verbales et même physiques des mouvements racistes fascistes.
Quoi qu’on pense, le délit d’opinion est inexistant en démocratie et donc antinomique avec l’Etat de droit.
Pour toutes ces raisons :
- Kemi, Dehuty, Konaré doivent être totalement libérés.
- la liberté d’opinion, d’expression et de manifester doit être respectée.
- Se taire et laisser faire, c'est préparer les conditions pour que les uns et les autres, chacun à son tour, subissent les atteintes liberticides d'un État de plus en plus hors la loi.
21/10/24
Diagne Fodé Roland