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Au G7-Environnement, six pays unis et une présence américaine furtive

Lundi 12 Juin 2017

Au G7-Environnement, six pays unis et une présence américaine furtive
Les partenaires des Etats-Unis au sein du G7 ont promis dimanche de poursuivre leurs efforts pour protéger le climat, à l'ouverture d'une réunion de deux jours à Bologne (centre-nord de l'Italie) où l'Américain Scott Pruitt s'est contenté d'un passage éclair.

Dix jours après l'annonce du retrait américain de l'accord de Paris sur le climat, qui a suscité un tollé mondial, M Pruitt, le patron controversé de l'Agence de protection de l'environnement (EPA,) n'a cependant pas été le seul à jouer la discrétion: l'Allemande Barbara Hendricks devait repartir dans la soirée, tandis que le Français Nicolas Hulot est attendu seulement lundi.

"L'Italie et la majorité écrasante des pays voient (l'accord de) Paris comme irréversible et non-négociable", a assuré le ministre italien de l'Environnement, Gian Luca Galletti, à l'issue de la première journée de discussions.

Selon Erik Solheim, chef du programme environnemental de l'ONU, les discussions de dimanche ont souligné "la détermination absolue" des six autres membres du G7 à aller de l'avant "quoi qu'il se passe à la Maison Blanche".

"Le secteur privé, les grandes entreprises, y compris aux Etats-Unis, nous disent qu'ils soutiennent une action. Il y a un nombre considérable de nouveaux emplois dans l'économie renouvelable et verte, il y a beaucoup d'argent à se faire, bien plus que dans les carburants fossiles", a-t-il insisté.

Malgré tout, "les positions exprimées au départ resteront en l'état, là-dessus il n'y a pas de doute, mais je pense aussi que nous avons fait un pas en avant vers le dialogue", a reconnu M. Galletti.

La question du climat a brisé fin mai l'unité du G7 pour la première fois de son histoire lors du sommet des dirigeants à Taormina (Sicile), avec un Donald Trump résolu à jouer sa propre partition.

Il était représenté dimanche à Bologne par M. Pruitt, qui s'est montré tout sourire devant les caméras mais n'a fait aucune déclaration publique. Ancien opposant fervent, au niveau local, à de nombreuses initiatives environnementales, il a été l'un des principaux partisans de la sortie des Etats-Unis de l'accord de Paris.

- Doutes sur le communiqué final –
Un parcours à l'inverse de celui de Nicolas Hulot, le ministre français, figure de longue date de la défense de l'environnement. Mais M. Hulot étant retenu en France dimanche par les élections législatives, les deux hommes ne se croiseront pas.

Leurs délégations en revanche devaient participer jusqu'à lundi après-midi à une série de tables rondes à huis clos dans un hôtel à la périphérie de la ville, avec l'accord de Paris sur le climat au centre des discussions.

Mais le doute planait encore sur le traditionnel communiqué final. La délégation américaine peut se contenter d'émettre des réserves sur certains points de la déclaration, ou tout bloquer, ce qui serait une première, a expliqué l'entourage de M. Hulot.

La défense du climat peut cependant passer au-dessus des gouvernements. Ainsi, la ministre canadienne, Catherine McKenna, s'est engagée dimanche matin à travailler "avec tous les acteurs" en particulier non-étatiques qui le souhaitent, en référence aux villes et Etats américains opposés à la décision de M. Trump.

Dans cette ligne, l'Allemagne et la Californie ont convenu samedi d'oeuvrer ensemble pour maintenir les objectifs de l'accord de Paris.

Durant toute la semaine à Bologne, des initiatives de la société civile ont également mis l'accent sur la défense du climat, de la croissance durable ou encore des océans.

Dimanche après-midi, un millier d'étudiants ont défilé dans le calme dans le centre de la ville italienne, sous le contrôle de centaines de policiers. "Il n'y a pas de Planet B", "Ils pensent que le protocole de Kyoto est un film érotique", proclamaient des banderoles.

"Trump a révélé ce qui se cache derrière la rhétorique du G7 de l'environnement. Ils veulent un changement qui convienne aux intérêts des grandes entreprises. Ce n'est pas notre modèle. Ils représentent les 1% (les plus riches), nous les sept milliards" de la population mondiale, a expliqué à l'AFP Giacomo Cossu, l'un des organisateurs.
 
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