Les dirigeants du G7 ont accueilli à bras ouverts Volodymyr Zelensky jeudi en Italie, annonçant un prêt de 50 milliards de dollars et un accord sur l'utilisation des actifs russes gelés pour aider Kiev à se défendre, prouvant selon le président américain que l'Occident "ne recule pas" face à Vladimir Poutine.
"Nous avons conclu un accord politique pour apporter un soutien financier supplémentaire à l'Ukraine d'environ 50 milliards de dollars d'ici la fin de l'année", a déclaré la cheffe du gouvernement italien, Giorgia Meloni, dont le pays assure cette année la présidence tournante du G7.
Cet accord montre au président russe Vladimir Poutine qu'on ne "recule pas", a affirmé le président américain Joe Biden.
Cette percée au G7 et l'accord bilatéral de sécurité entre Kiev et Washington le jour même en marge de ce sommet "démontrent à Poutine qu'il ne nous aura pas à l'usure, qu'il ne peut pas nous diviser", a souligné M. Biden lors d'une conférence de presse avec son homologue ukrainien.
M. Zelensky a rejoint les chefs d'Etat et de gouvernement du "Groupe des 7" (Etats-Unis, Allemagne, France, Italie, Royaume-Uni, Canada, Japon) à Borgo Egnazia, près de Bari, dans le sud de l'Italie.
Joe Biden, Olaf Scholz, Emmanuel Macron et leurs homologues se sont donné rendez-vous dans cette luxueuse station balnéaire pour discuter de nouvelles aides et d'un mécanisme de soutien financier permettant de faire fructifier, au profit de l'Ukraine, les actifs russes gelés par les Occidentaux.
Olaf Scholz a salué un accord "historique".
"Il est juste que ce soit la Russie qui paye", a réagi M. Zelensky à la table du "Groupe des 7", en réclamant la confiscation pure et simple des 300 milliards d'euros d'actifs de la banque centrale de Russie gelés par l'UE et le G7, ce à quoi ces derniers se refusent pour des questions juridiques.
Face à la perspective d'un retour à la Maison Blanche de Donald Trump et l'incertitude autour des conséquences de son élection pour l'Ukraine, les pays du G7, dont font partie les principaux soutiens militaires et financiers de l'Ukraine depuis l'invasion russe de février 2022, veulent sécuriser le financement de cette aide.
A l'initiative des Etats-Unis, ils ont donc acté le principe d'un prêt de 50 milliards de dollars pour Kiev, garanti par les futurs intérêts générés par les actifs russes immobilisés.
"Il s'agit d'un prêt solidaire" dont la part assumée par chaque pays n'est pas encore connue, a expliqué jeudi un haut responsable de la Maison Blanche.
Volodymyr Zelensky a également signé jeudi deux accords bilatéraux de sécurité sur dix ans, l'un avec Washington, l'autre avec Tokyo.
- Tensions avec la Chine -
Les Etats-Unis ont en outre annoncé mercredi une nouvelle salve de sanctions visant à freiner l'effort de guerre russe, en ciblant des entités situées en Russie et dans des pays comme la Chine, la Turquie et les Emirats arabes unis.
Le président Volodymyr Zelensky a toutefois assuré avoir reçu des assurances de son homogue chinois Xi Jinping que Pékin ne vendrait pas d'armes à la Russie.
"J'ai eu un entretien teléphonique avec le dirigeant de la Chine. Il a dit qu'il ne vendrait pas d'armes à la Russie. Nous verrons", a-t-il affirmé. "Il m'a donné sa parole".
M. Zelensky a remercié ses alliés pour ces aides tout en les appelant à "accélérer" leurs livraisons d'armes et de munitions.
"Nous recherchons toujours des (systèmes de défense anti-aérienne) Patriot supplémentaires", a-t-il rappelé.
"Je vous demande aussi de tout faire pour accélérer notre transition au (chasseur américain) F-16, ce qui signifie d'accélérer l'entraînement des pilotes", a-t-il dit.
L'Otan a reconnu jeudi qu'elle peinait à trouver de nouveaux systèmes de défense anti-aérienne à livrer à Kiev.
"Je n'ai aucune annonce à faire, sur les batteries de Patriot aujourd'hui" jeudi, a admis le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, en marge d'une réunion à Bruxelles avec ses homologues de l'Alliance atlantique.
Volodymyr Zelensky se rendra ensuite en Suisse pour une "Conférence sur la paix en Ukraine" qui rassemblera samedi et dimanche plus de 90 pays et organisations, mais ni la Russie ni la Chine.
Enfin, le président américain a accusé le Hamas d'être "le principal obstacle à ce stade" à un accord sur une trêve avec Israël et la libération d'otages.
"J'ai soumis une proposition approuvée par le Conseil de sécurité, par le G7, par les Israéliens, et le principal obstacle à ce stade est le Hamas qui refuse de signer, même s'ils ont proposé quelque chose de similaire", a-t-il déclaré.
Alors que le conflit entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas est entré dans son 9e mois, le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a effectué une énième tournée au Proche-Orient pour tenter de sauver le plan de cessez-le-feu annoncé le 31 mai par Joe Biden.
M. Blinken a jugé "irréalisables" certains changements demandés par le Hamas. [AFP]