Un an après avoir été renversé, le 26 juillet 2023, par le général Abdourahamane Tiani, qui commandait alors la garde présidentielle Mohamed Bazoum risque en effet de se voir condamner à mort par ses tombeurs. Une étape symbolique supplémentaire dans la déchéance brutale de cet ex-président emprisonné dans son palais qui, malgré un avenir plus qu’obstrué, refuse toujours de formellement démissionner.
Le 14 juin, la Cour d’Etat, nouvelle juridiction créée en novembre 2023 par la junte au pouvoir, a levé son immunité présidentielle. En conséquence, Mohamed Bazoum peut désormais être jugé pour les différents faits dont l’accusent les putschistes...
D’abord retenu dans la résidence présidentielle avec son épouse, Hadiza, et leur fils Salem, 22 ans, libéré en janvier, le couple est désormais détenu dans un petit appartement voisin. Ils n’en sortent jamais, n’ont que quelques mètres de couloir pour se dégourdir les jambes et passent leurs journées entre leur chambre et un petit salon attenant.
Un quotidien dans une prison sans barreaux et sans espoir de libération immédiate...Un an après sa chute, l’ancien chef de l’Etat est isolé mais est érigé, par ses proches et ses partisans, en symbole de la résistance des démocrates face à l’arbitraire des juntes militaires. [Le Monde]